Blu-ray Jaquette de : Eugène Onéguine (Royal Opera House, 2013)

Distribution

Interprètes
  • Simon Keenlyside
    Eugene Onegin
  • Thom Rackett
    Young Onegin
  • Krassimira Stoyanova
    Tatyana
  • Vigdis Hentze Olsen
    Young Tatyana
  • Pavol Breslik
    Lensky
  • Elena Maximova
    Olga
  • Diana Montague
    Madame Larina
  • Kathleen Wilkinson
    Filipyevna
  • Peter Rose
    Prince Grémine
  • Christophe Mortagne
    Monsieur Triquet
  • Jihoon Kim
    Zaretsky
  • Michel de Souza
    A Captain
  • Elliot Goldie
    A Peasant Singer
  • Luke Price
    Guillot
  • Royal Opera House Chorus
Mise en scène
Kasper Holten
Chorégraphie
Signe Fabricius
Orchestre
Orchestra of the Royal Opera House
Chef d'orchestre
Robin Ticciati
Réalisation
Jonathan Haswell
Origine
Royal Opera House, London
Année
2013

Informations techniques

Durée
153'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
Opus Arte
Distributeur
DistrArt Musique
Date de sortie
23/09/2013

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Coréens
•  Français
•  Italien
•  Japonais

Eugène Onéguine (Royal Opera House, 2013) Blu-ray

Note générale : 9/10

P. I. Tchaikovsky

Opéra


Cette production d'Eugène Onéguine est la première mise en scène de Kasper Holten pour le Royal Opera House, dont il est le directeur. Simon Keenlyside, Krassimira Stoyanova, Pavol Breslik et Peter Rose interprètent les rôles principaux de l'opéra de Tchaikovsky sous la direction de Robin Ticciati. La représentation du 11 février 2013 est disponible en Blu-ray et DVD chez Opus Arte dans des éditions particulièrement bien soignées sur le plan éditorial.

<i>Eugène Onéguine</i> mis en scène par Kasper Holten au Royal Opera House. Décor de Mia Steensgaard.  © ROH/Bill Cooper

 

Simon Keenlyside (Onéguine) et Krassimira Stoyanova (Tatiana) dans <i>Eugène Onéguine</i>.  © ROH/Bill CooperEugène Onéguine fut créé le 29 mars 1879 par les étudiants du Conservatoire de Moscou qui considéraient l'opéra de Tchaikovsky davantage comme une suite de "scènes lyriques" qu’un opéra digne de ce nom. C’est dire avec quelle humilité et quelle simplicité le compositeur a abordé le roman original de Pouchkine et sa mise en musique, et c’est peut-être dans cette simplicité et cette fraîcheur que réside la clef du succès de cette œuvre.

Entre onirisme et réalisme, hiératisme et innocence, la mise en scène de Kaper Holten privilégie le rapport entre le passé et le présent et gomme une partie de la dimension sociale de la pièce, ce qui lui a valu quelques critiques. Pour ce faire, il a opté pour un dispositif tout aussi simple et poétique : soit trois portes qui s’ouvrent tantôt sur l’action tantôt sur le passé, tantôt sur le réel, tantôt sur le rêve ou plus exactement la nostalgie. Le jeu des formes et des couleurs abonde dans le même sens, opposant la vivacité de la jeunesse au drame du temps présent. La séparation entre présent et passé est également accentuée par la présence de jeunes "doubles" muets de Tatiana et Eugène confiés à des danseurs, lesquels renforcent cette impression de miroir déformant présente dans le regard des héros sur leur propre passé. Un dispositif tout à fait convaincant et qui sait rester discret, dans l’esprit de l’œuvre.
On pourra naturellement discuter ce point de vue qui en occulte d’autres, plus classiques et plus sociologiques, mais pour autant, on se laisse volontiers emporter dans ce jeu de portes s’ouvrant sur surprises et émotions, avec un goût toujours impeccable. Une approche certes partiale, mais qui se suffit à elle-même tout au long du déroulement de l’opéra.

 

Le Royal Opera House Chorus dans <i>Eugène Onéguine</i>.  © ROH/Bill Cooper

 

Pavol Breslik (Lenski).  © ROH/Bill CooperCôté chanteurs, la distribution rassemblée pour cet Eugène Onéguine s'accorde aux mêmes dispositions. Le niveau général est proprement excellent mais jamais les interprètes ne s'orientent vers le démonstratif.
Le baryton britannique Simon Keenlyside, que l’on avait déjà grandement apprécié dans son rôle de Prospero dans The Tempest de Thomas Adès au Metropolitan Opera ou dans le contexte chambriste du remarquable Twin Spirits, habite toute cette production avec charisme et mesure à la fois. Cette retenue participe du pathos et de la sincérité de son interprétation.
Face à lui, la soprano bulgare Krassimira Stoyanova campe une Tatiana noble et élégante, au phrasé précis et touchant et forme avec Eugène un couple d’une belle intensité et d’une belle maturité. La présence scénique de la soprano russe est en outre un plaisir pour l'œil de la caméra.

Mention spéciale pour le Lenski du ténor Pavol Breslik, aussi crédible vocalement que dramatiquement, dont l’ardeur en viendrait presque à voler la vedette aux précédents. Son air célèbre, à la Scène 2 de L'Acte II, est un régal de musicalité et de sensibilité vocale que le public du Royal Opera House applaudira avec ferveur.
Dans le rôle, d'Olga, la mezzo-soprano Elena Maximova allie la jeunesse de sa composition à une voix au caractère marqué et à des graves impressionnants, souvent représentatifs des mezzos russes.


Diana Montague (Madame Larina).La mezzo-soprano britannique Diana Montague apporte une belle présence maternelle à Madame Larina, et l'excellente basse Peter Rose campe un remarquable Prince Gremin dont l'aria à la Scène 1 de l'Acte III témoigne de la beauté du timbre et de l'étendue des moyens.
Les rôles secondaires sont tout aussi bien choisis et complètent parfaitement une distribution cohérente et sans faille.

Pour autant, si les chanteurs réussissent ce tour de force de l'expression dans la retenue sans jamais rogner sur la présence, l’intensité, et surtout la sincérité, ce n’est pas forcément le cas de Robin Ticciati. Le jeune chef britannique se montre à l’aise dans les scènes légères et enlevées, mais rate le coche de la profondeur et de la nostalgie. Sous sa direction, l’orchestre "dit" et "dit" même fort bien mais ne ressent pas. Il décrit mais n’exprime pas, tant et si bien que l'expression de la fosse manque de vécu et reste bien superficielle. Dès lors, la jeunesse prend ici curieusement le pas sur les regrets, alors que la mélancolie tragique qui parcourt Eugène Onéguine est bien ce qui en fait le prix. Un équilibre sans doute délicat à mettre en place, certes, mais ce n’est pas dans cette version qu’on le trouvera.

Simon Keenlyside (Onéguine) et Peter Rose (Prince Grémine).  © ROH/Bill Cooper
Nul ne sait comment l’œuvre sonna lors de sa création estudiantine, mais il y a fort à parier que si le Bolchoi s’en est emparé moins de 2 ans après, c’est qu’il y a trouvé matière à la grandeur du lieu. Quoi qu'il en soit, la présente approche se montre très recommandable car servie au mieux par d'excellents interprètes au service de la vision respectable de leur metteur en scène. La qualité de la captation de Jonathan Haswell ajoutera également au plaisir du visionnage.



Lire le test du DVD Eugène Onéguine mis en scène par Kasper Holten au ROH





Retrouvez la biographie de P.I. Tchaikovsky sur le site de notre partenaire Symphozik.info

Jean-Claude Lanot

Suppléments du Blu-ray

En HD et majoritairement en anglais sous-titré en français, anglais, allemand, italien ou coréen lorsque nécessaire, et dans le même format sonore que celui sélectionné pour le programme principal :
Le metteur en scène Kasper Holten répète une scène d'<i>Eugène Onéguine</i> avec Elena Maximova et Pavol Breslik au ROH.• Deux making-of très intéressants, bien que non-signalés sur le dos de la jaquette, sont proposés. Pour les visionner, il faut sélectionner leur intégration à la lecture dans le menu d'accueil ou les rechercher dans la liste des chapitres.

- Le premier, Amour & Regrets, débute après un générique particulièrement soigné, et constitue une excellente introduction à l'opéra. Le metteur en scène Kasper Holten nous accueille, puis les principaux protagonistes parlent de leur personnage et de leur vision de l'œuvre. Plusieurs instantanés de travail et de répétition apportent vie à ce petit documentaire par ailleurs très bien monté.

- Le second sujet, Passions privées - Scène publique, est placé avant la Scène 2 de l'Acte II, et se présente comme la suite du premier. On retiendra, parmi divers thèmes abordés, le témoignage de la créatrice des costumes Katrina Lindsay et la mise en place d'une scène complexe par Kasper Holten.
Durée totale : 15'33.

 

En anglais stéréo PCM, malheureusement non sous-titré :
• Opus Arte propose sur ce disque un commentaire audio chapitré du metteur en scène Kasper Holten sur la totalité de l'opéra. On se situe le plus souvent davantage sur un plan anecdotique que sur le fond, mais il est toujours agréable de se laisser prendre par la main en temps réel par un créateur de spectacle aussi spontané et généreux dans le partage assez foisonnant qu'il propose. Saluons en tout cas cette initiative éditoriale rarissime pour accompagner un opéra !
• Des photos de la distribution complètent ces riches suppléments.

Bande-annonce du Blu-ray

Extrait de Eugène Onéguine mis en scène par Kasper Holten au Royal Opera House de Londres, disponible en Blu-ray et DVD chez Opus Arte.

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

La splendide captation de Jonathan Haswell trouve avec ce Blu-ray un support à la hauteur de ses qualités. À commencer par de magnifiques couleurs qui, des blancs lumineux au rouge saturé ou au vert tendre, ne trahissent pas le naturel des carnations. Les éclairages de plateau sont parfaitement rendus et alliés au haut niveau de contraste servi par des noirs profonds, aboutissent à un rendu vivant à la précision constante. Les contours sont finement dessinés et participent à un visionnage qui réjouira le plus exigeant des spectateurs.

Son

Le mixage stéréo offre un relief rare aux voix. L'excellente séparation installe une scène avant au naturel convaincant où orchestre et plateau s'accordent en un bon équilibre. L'ensemble est assez aéré, riche en basses et doué d'une certaine dynamique.
La piste multicanale 5.1 renforce la sensation de relief à l'avant par une meilleure projection des voix et une profondeur jouant sur la distance entre les chanteurs et l'orchestre. Ce dernier s'étoffe de façon spectaculaire, et la suavité des cordes est aussi bien rendue que la brillance des cuivres ou la délicatesse de la flûte. Le caisson de basses diffuse de superbes graves, tandis que la scène arrière parfaitement mixée participe sensiblement à l'immersion musicale du spectateur. La dynamique globale l'emporte haut la main sur la stéréo et les contrastes vocaux et orchestraux sont merveilleusement rendus.

Note technique : 10/10

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Mots-clés

Eugène Onéguine
Kasper Holten
Krassimira Stoyanova
Pavol Breslik
Peter Rose
P. I. Tchaikovsky
Robin Ticciati
Royal Opera House, London
Simon Keenlyside

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