Nous avons évoqué dans notre critique du Vol. 1 de cette collection la forme ainsi que les axes fondateurs du propos d'Alfred Brendel.
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Volume 3 de la collection
Les livres d'histoire de la musique nous parlent volontiers du XIXe siècle comme celui de l'émergence de la culture bourgeoise, avec la musique de salon qui y affaire, sage, convenue, cadrée… Une musique de bonne famille.
C'est souvent dans ce cadre qu'on a placé les Impromptus de Schubert : des pièces courtes, divertissantes, occasionnelles, sans véritable lien entre elles.
C'est sans doute occulter toute leur dimension avant-gardiste qui les rend en cela comparables à certaines œuvres pour piano de Beethoven. Schubert coloriste n'hésite pas à y faire des fautes – volontaires - d'harmonie (impensable dans le cadre d'une "bonne éducation") et à introduire une rythmique subtile qu'Alfred Brendel a su restituer avec un grand sens musical, évitant ainsi l'écueil d'une musique par trop uniforme.
De même, la Sonate D.894 avait été qualifiée par son éditeur de "Fantasie" sans doute par incompréhension. Brendel a su au contraire donner toute sa cohérence et son poids à cette pièce qui cache de multiples trésors sous son apparente sérénité.
Une version passionnante qui, pour ces raisons, souffre encore d'une prise de son par trop imprécise et manquant précisément de couleur.
Jérémie Noyer




























