Nous avons évoqué dans notre critique du Vol. 1 de cette collection la forme ainsi que les axes fondateurs du propos d'Alfred Brendel.
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Volume 2 de la collection
Les axes décrits pour le Vol. 1 s'appliquent tout autant à ce Vol. 2, dans lequel Alfred Brendel interprète cette fois deux sonates de 1825 (en la mineur et en ré majeur). Dans ces deux œuvres, Schubert privilégie l'idée de récit sur la forme elle-même, nouveau témoignage d'un artiste qui dépasse les contraintes formelles imposées par les scolastiques pour mieux créer son propre chemin (alors qu'on a plutôt reproché à l'époque au jeune compositeur d'être incapable de gérer une "grande forme"). Ici, Brendel cherche également à contredire l'image d'un Schubert naïf, notamment à travers la très enjouée Sonate en ré majeur. Le compositeur maître de son art, maître de son récit musical, est aussi maître d'une thématique, qui n'est en rien d'anodine et cache derrière son apparente simplicité un raffinement tout à fait admirable.
De fait, c'est encore une exécution à contre-courant que nous propose Alfred Brendel, à l'opposé des interprétations lénifiantes qu'on a pu entendre ici et là. Une véritable cure de jouvence !
Jérémie Noyer




























