Cet enregistrement est proposé en Pure Audio Blu-ray. Ce support utilise la partie audio d'un Blu-ray, mais ne contient pas de video. Il contient toutefois un menu vidéo qui permet de sélectionner une des deux pistes audio et une plage en particulier.
Mais, s'il doit être impérativement lu sur un lecteur Blu-ray, il ne nécessite pas pour autant d'allumer son téléviseur.
Les pistes-son peuvent être choisies grâce à la télécommande du lecteur Blu-ray, en appuyant sur les touches de couleurs : Rouge pour le multicanal, jaune pour la stéréo.
À noter : un CD standard de la Missa Solemnis accompagne le Pure Audio Blu-ray au sein du même boîtier.
Nous avons interviewé Andreas Caemmerer, un des deux présidents de Farao Classics, sur cette utilisation purement audio du support Blu-ray, une grande première pour l'éditeur allemand.
Lire l'interview d'Andreas Caemmerer
Le contexte de l'œuvre

Les années 1812-1817 furent très dures pour Beethoven : surdité totale, morts parmi ses proches, isolement, maladie. Il envisagea même alors le suicide.
Mais, ses forces créatrices revinrent dès la fin de l’année 1817. Et, en 1818, son ancien élève et ami l’Archiduc Rodolphe, devenu archevêque d’Olmütz (en Moravie), lui proposa de composer cette "Messe Solennelle". Beethoven la lui dédia.
Il faut dire que, depuis 1817 surtout, celui-ci - croyant mais très peu pratiquant - était de plus en plus préoccupé par des aspirations spirituelles religieuses.
La composition eut lieu entre 1818 et 1822 et c’est en 1823 que Beethoven remit l'œuvre à l’archevêque Rodolphe.
Une première audition complète eut lieu à Saint-Pétersbourg en avril 1824. Pour Vienne, il fallut attendre mai 1824, qui plus est pour une création partielle : Kyrie, Credo et Agnus Dei.
Pendant ce concert, on assista aussi à la création de la célèbre 9e Symphonie.
En réalité, la première exécution intégrale de la Missa Solemnis à Vienne eut lieu après la mort du compositeur, en juin 1830.
Beethoven considérait cette œuvre comme "la plus grande" de ses compositions, sans doute eu égard aux images qu'il avait intégrées de la Messe en si mineur de Jean-Sébastien Bach et du Requiem de Mozart, sans oublier les messes de Haydn ou même celles remontant au XVIIe siècle.
Peut-on parler d’une sorte de test ou de "challenge", comme on le dirait aujourd’hui ?

L’interprétation
Exprimons-le d'emblée : tout est lumineux, engagé et inspiré, dans cette version proposée par Farao Classics.
Ceci alors que la concurrence semblait rude de prime abord avec, entre autres, les enregistrements dirigés par Otto Klemperer, Herbert von Karajan, ou Léonard Bernstein.
Arrêtons-nous sur quelques étapes de cette interprétation magnifique due à quatre solistes peu connus, un chœur constitué de jeunes interprètes essentiellement bavarois, et à l'orchestre du KlangVerwaltung dirigé par le si charismatique Enoch zu Guttenberg.
Dès le Gloria, nous sommes transportés par un total engagement et des harmonies vocales stupéfiantes.
La complémentarité des interprètes est vraiment exemplaire.
Ils nous font sentir toute la grandeur de l'œuvre.
Dans le Gloria in excelsis Deo, qui constitue une partie de ce Gloria, l'investissement des musiciens est complet.
Dans le Credo quasi éthéré, céleste et apaisant, les solistes et la flûte dialoguent divinement, sans omettre la fugue voulue par Beethoven, tant dans ce Credo que dans le Sanctus.
Avec l'Agnus Dei, on atteint au sublime ! Aussi bien par la partition en elle-même que par la performance de cette formation "extra-ordinaire".
De la voix de basse de Yorck Felix Speer, si poignante au début de cette section, sorte de plainte et de souffrance, orchestre, chœur et solistes nous hissent progressivement vers la pacification et l'espérance !
Cet ensemble en tout point remarquable nous gratifie d'un Dona nobis pacem plus qu'inspiré.
La Coda sera extrêmement brève, suivie de très vifs applaudissements du public qui a eu la chance d’être alors présent dans la salle.
Et voilà comment un vrai travail d'équipe, approfondi et sans grandes étoiles du chant international, qui prend le temps de la maturation artistique afin de préparer l'œuvre à l'enregistrement, parvient à un résultat renversant. Mais pourquoi s'étonner de l'homogénéité de l'ensemble, vu le travail réalisé en amont ?
Le plus étonnant réside sans doute dans les répertoires que font vivre ces musiciens sous la direction d'Enoch zu Guttenberg : du baroque au XXe siècle, en passant par la période classique, romantique et post-romantique, ils ne sont pourtant aucunement spécialisés dans la musique sacrée…
Prise de son : Wolfgang Karreth, Felix Gargerle et Andreas Caemmerer.
À noter : L'extrait du Gloria proposé ci-dessous n'est aucunement représentatif de la qualité de l'enregistrement.
Jean-Luc Lamouché


































