Ariane à Naxos réunie dans le Prologue." width="400"/>À l'origine, il s'agissait pour Richard Strauss et son librettiste Hugo von Hofmannstahl d'associer une adaptation du Bourgeois gentilhomme avec un opéra. Mais le projet fut un échec car le public n'accepta pas le mélange des genres, entre une pièce en prose et un opéra. C'est ainsi qu'est née l'idée du prologue dans lequel un riche maître de maison demande à un compositeur d'écrire un opéra associant la tragédie Ariane à Naxos et des éléments (impromptus) de la comedia dell' arte. Cette fois, le public est conquis par cette mise en perspective de deux réalités : celle de la vie et celle du théâtre, dans lesquelles rien n'est jamais figé. D'où le problème de rester soi-même dans un monde où les frontières entre les idées et les choses sont de plus en plus minces.
Une telle production est toujours très risquée car elle demande peu d'interprètes : un orchestre de chambre et un plateau relativement restreint, sans chœur. Beaucoup d'exigence, donc, pour une œuvre où chacun est exposé et où l'impact ne dépend pas de l'impression des grands ensembles sur le public. D'où le choix crucial des interprètes…
Ariane à Naxos dirigé par Christoph von Dohnányi." width="400"/>En cela, le théâtre de Zürich ne pouvait mieux choisir.
Côté chanteurs, on retiendra l'extraordinaire cohérence du plateau, composé de chanteurs aussi à l'aise dans le jeu d'acteur que remarquables sur le plan vocal.
Avec sa technique idoine pour Strauss, Emily Magee signe une Ariane de référence, qui ne peut laisser indifférent dans la variété des émotions qu'elle exprime.
Mais loin de dominer ses confrères, elle fait corps avec cette véritable "troupe" soutenue par un orchestre tout en subtilités dirigé par un Dohnanyi au sommet de son art. Il parvient à s'imposer par l'élégance et la délicatesse, et un sens inné du détail qui fait mouche.
Opéra." width="250"/>Comme souvent, c'est la mise en scène qui déçoit ici. La partie "réaliste" se borne en fait à un jeu devant un rideau fermé, tandis que l'opéra est donné dans le cadre "réaliste" d'un célèbre café zurichois.
Le metteur en scène Claus Guth aurait-il voulu souligner dans une sorte de chiasme théâtral les liens entre réalité et fiction ?
Rien n'est moins sûr.
En tout cas, on ne peut pas dire que cela soit vraiment convainquant, et tous les dialogues "mythologiques" de l'opéra tombent à plat dans ce cadre bien trop étranger.
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Jérémie Noyer


























