Saluons tout d'abord la nature festive de cette compilation.
Un lustre de cristal en images de synthèse et des étoiles scintillant au son de la musique d'Offenbach nous accueillent sur le menu du DVD et nous accompagneront tout au long de cette sélection.
La voix de Guy Lux lance le programme, et c'est parti pour plus d'une heure trente de musique légère.Deux extraits de La Veuve joyeuse diffusés dans Rue de l'opérette le 27 décembre 1981 donnent le ton. Ils nous permettent de retrouver Mady Mesplé dans un décor Modern Style comme savait le concocter la télévision d'alors.
Certains chanteurs interviennent en play-back, d'autres en direct, accompagnés d'un orchestre.
Nous ne nous trouvons bien sûr pas dans un univers de puristes de l'opérette classique qui, sans doute rejetteront en grande partie les prestations qui composent ce programme.
Mais il faut reconnaître que l'exercice populaire fait preuve d'un savoir faire tout à fait respectable dans la mesure où, sans la télévision, l'opérette, peu présente sur la scène française dans les années 1980 aurait été ignorée, par toute une génération.
Parmi de nombreux extraits, citons Tino Rossi dans son succès Méditerranée enregistré le 24 décembre 1977, en passant par Thierry Le Luron chantant sur des arrangements de Pierre Porte, Georges Guétary, José Todaro, Mario Candido et les Compagnons de la chanson dans Le Rouet du temps extrait de Douchka, malheureusement perturbé par un problème de vitesse de défilement. Puis, Luis Mariano, filmé en 1966, émouvant et expressif dans Violettes impériales, Paulette Merval et Marcel Merkès en 1968.
Mise en scène et costumes sont également représentatifs d'une certaine télévision qui ne lésinait pas à investir dans ses émissions musicales.
La danse est également représentée par un joli ballet chorégraphié par Max Bozzoni sur la musique du Beau Danube bleu.
Les danseurs du Théâtre Mogador, parés de grands éventails de plumes, apportent une note plutôt classique aux images noir & blanc.
Le programme alterne en effet séquences en couleurs et en noir & blanc.
Le florilège se poursuit par des interventions de qualité : celle de Rudy Hirigoyen dont l'incroyable voix de tête est idéale dans Le Chanteur de Mexico en 1972, et Jane Rhodes dans Les Trois valses, La Périchole et La Grande Duchesse de Gerolstein, enregistrée en 1981, qui réconciliera les mélomanes classiques par son charme, sa classe et sa voix aux riches harmoniques.
Le medley de La Fille de Madame Angot met en valeur les qualités vocales et la présence de Mireille Laurent, mais aussi les limites d'André Battedou dont l'air Elle est tellement innocente demande un tout autre timbre et des qualités de voix absentes ici.
Annie Cordy, Darry Cowl et bien d'autres apportent leur énergie à l'ensemble dans un répertoire plutôt original et peu défendu ailleurs.
Les noms des artistes sont généralement indiqués mais il manque toutefois quelques précisions qu'il faudra aller chercher sur le générique de fin où le comédien Jean Jacques se voit baptisé "Jacques Jean".
Les enchaînements sont plutôt bien conçus et le rythme de l'ensemble maintient l'intérêt du spectateur.
Une réserve, toutefois, sur l'insupportable longue séquence de Ta bouche, terriblement surjouée…
Ce généreux programme est en outre complété en bonus par une émission intégrale de la série Elle court, elle court l'opérette, dont d'autres opus sont utilisés au sein même du programme principal.
Merci à l'éditeur pour cette initiative généreuse qui, espérons-le, sera suivi d'autres résurrections du patrimoine musical de l'INA…
La liste complète de tous les titres figurant sur ce DVD peut-être consultée et agrandie ci-dessous
dans la Galerie de photos.
Pour lire le test de
Opérettes de toujours vol. 2,
cliquer sur le visuel ci-contre…
Philippe Banel