DVD Jaquette de : Lucerne Festival at Easter 2010 - (Simón Bolívar Youth Orchestra, Abbado)

Distribution

Interprètes
  • Anna Prohaska
    Soprano
Orchestre
Simon Bolivar Youth Orchestra of Venezuela
Chef d'orchestre
Claudio Abbado
Réalisation
Michael Beyer
Origine
Concert Hall of KKL, Luzern
Année
2010

Informations techniques

Durée
109'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Accentus Music
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
14/04/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DD
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Aucun

Lucerne Festival at Easter 2010 - (Simón Bolívar Youth Orchestra, Abbado) DVD

Berg : Lulu - Prokofiev : Suite scythe -Tchaikovsky : Symph. Pathétique

Note générale : 9/10

Sergei Prokofiev  - Alban Berg  - P.I. Tchaikovsky

Concert


Nous retrouvons Claudio Abbado à Lucerne pour un concert donné en mars 2010. Au programme : une suite de Lulu de Berg, la Suite Scythe de Prokofiev, un air de La Flûte enchantée de Mozart et la Symphonie Pathétique de Tchaikovsky. L'enthousiasme du chef est toujours à son zénith comme en attestent le Blu-ray et le DVD édités par Accentus Music.

Le Simón Bolívar Youth Orchestra dirigé par Claudio Abbado à Lucerne en mars 2010.

 

En ce mois de mars 2010 Claudio Abbado se trouve à la tête d'un orchestre différent de celui qu'il réunit tous les étés dans le cadre du Festival de Lucerne. Le très médiatique Gustavo Dudamel, chef attitré de l'Orchestre Simon Bolivar des Jeunes du Venezuela, lui a prêté sa baguette pour l'occasion. On l'aperçoit du reste dans la salle, juste avant le commencement. du concert…

On remarque Gustavo Dudamel parmi les spectateurs.L'origine de cette jeune formation de musiciens s'inscrit dans le cadre d'une activité sociale florissante au Venezuela, qui a investi et parié sur l'art et la culture pour sortir les enfants de la misère en les fédérant autour d'un projet qui leur apprend à vivre et à travailler ensemble. C'est ce qu'on appelle El Sistema, un concept fondé en 1975 par José Antonio Abreu, qui regroupe des milliers d'élèves au sein d'orchestres professionnels ou amateurs.
Cet orchestre atypique est confronté ici, en Suisse, à un programme sans réel lien stylistique. Pourtant, ce qui pourrait s'avérer une erreur de casting fatale à la cohérence d'un programme protéiforme s'avère effrontément concluant dans les quatre orientations musicales proposées. Un élément fondamental relie pourtant les morceaux de ce programme et nous donne la clé de la réussite totale de ce concert : la direction de Claudio Abbado.

La vision que possède Abbado de Prokofiev, Berg et Tchaikovsky nous convie à une écoute susceptible de modifier certains a priori.
Précisons que l'extrait de La Flûte enchantée, remarquablement interprété par Anna Prohaska, soprano légère aux aigus faciles, est une page nécessaire et bienvenue après les tensions musicales proposées en début de programme.

Les cuivres du Simón Bolívar Youth Orchestra brillent de mille feux sous les caméras HD de Michael Beyer.La Suite Scythe se conçoit volontiers avec force débordements, outrances et violence portés par une écriture robotique et constructiviste très caractéristique de Prokofiev à ses débuts.
Le modernisme moins provocateur d'Alban Berg mais saturé d'angoisse et d'inquiétude des Pièces symphoniques tirées de l'opéra Lulu peut s'appréhender à son tour, selon les chefs, comme trouvant ses origines dans le post-romantisme nimbé d'expressionnisme, ou comme appartenant franchement au XXe siècle novateur.
La Pathétique de Tchaikovsky reste quant à elle si chargée de romantisme morbide et de pathos propre au compositeur qu'il semble difficile et presque inéluctable d'y échapper. Et pourtant…

Pour Prokoviev, l'absence de violence crue et artificielle, en dépit d'un enthousiasme propre à la jeunesse des musiciens parfaitement contenu par Abbado, sera appréciée à sa juste valeur par les plus rétifs à cette musique. La morbidité de certains aspects de la musique de la seconde école de Vienne, dont Berg est un brillant représentant, n'est en rien trahie par un jeu orchestral fondé sur une mise en valeur des dissonances ou du dramatisme de l'écriture, ni par une tentation de jouer en mélodie de timbres. Quant aux grands élans lyriques et au pathétisme outrancier défigurant si souvent la Sixième symphonie de Tchaikovsky, ses envolées de cordes, ses énormes contrastes dynamiques, sa fausse valse gracieuse à cinq temps facilement "salonnarde" ou trop lente, ses allures martiales et cuivrées militarisantes et son final déprimant et lentissime : rien de tel ici.
Le génie d'Abbado s'attache à ne jouer que de la musique sans se préoccuper, semblerait-il, de ce qui pourrait l'en éloigner. Une telle quête de l'essence musicale se révèle toutefois difficile à accomplir pour ces morceaux symphoniques très fortement connotés. Pourtant, elle ressort avec une évidence absolue, de la même manière qu'elle se dégage de concerts d'Abbado consacrés aux Symphonies de Gustav Mahler.

 

Claudio Abbado photographié à Lucerne en mars 2010.  © Peter Fischli/Luzern Festival

 

Avec son orchestre de solistes réuni tous les étés à Lucerne - Le Lucerne Festival Orchestra - nul doute que le chef serait allé encore plus loin. Mais cela n'empêche aucunement de rester admiratif face à la sorte d'abnégation et à l'humilité qui émanent d'Abbado comme de bien peu de chefs d'orchestre en fin de carrière. Ce témoignage montre on ne peut mieux l'influence que peut avoir un grand chef face à un orchestre qui n'est pas le sien et comment il peut parvenir à instiller sa personnalité le temps d'un concert.



Lire le test du Blu-ray Lucerne Festival at Easter 2010

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Aucun.

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

La captation HD s'épanouit ici de fort belle façon. La richesse des détails, l'équilibre colorimétrique, la lumière idéalement captée et des contrastes marqués font de ce master un modèle du genre que le support DVD traite au mieux de ses possibilités de rendu. À noter quelques micro-saccades fugitives sans conséquence.

Son

La très bonne séparation stéréo s'allie à des timbres assez clairs et des basses particulièrement incisives.
Mais l'énergie véhiculée par le jeune orchestre est réellement magnifiée par le mixage 5.1 qui projette l'auditeur au cœur des couleurs orchestrales. Brillante, précise et dynamique, la répartition multicanale se montre efficace, tandis que le caisson de graves apporte la rondeur souhaitée aux basses et que la scène arrière aère l'ensemble en s'appuyant sur un adressage équilibré aux enceintes surround.
Comparé à l'encodage Dolby Digital, le DTS apporte une légère finesse supplémentaire mais dispense une projection un peu moins efficace.

Note technique : 10/10

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