DVD Jaquette de : La Flûte enchantée (Scala)

Distribution

Interprètes
  • Günther Groissböck
    Sarastro
  • Saimir Pirgu
    Tamino
  • Detlef Roth
    Speaker
  • Albina Shagimuratova
    Queen of Night
  • Genia Kühmeier
    Pamina
  • Alex Esposito
    Papageno
  • Ailish Tynan
    Papagena
  • Peter Bronder
    Monostatos
  • Aga Mikolaj
    Lady
  • Heike Grötzinger
    Lady
  • Maria Radner
    Lady
  • Barbara Massaro
    Geni
  • Elena Caccamo
    Geni
  • Eleonora de Prez
    Geni
  • Roman Sadnik
    Priest, Armed Man
  • Simon Lim
    Armed Man
  • Chorus of the Teatro alla Scala
Mise en scène
William Kentridge
Orchestre
Orchestra del Teatro Alla Scala
Chef d'orchestre
Roland Böer
Réalisation
Orchestra of the Teatro alla Scala
Origine
Teatro alla Scala, Milan
Année
2011

Informations techniques

Durée
163'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Opus Arte
Distributeur
DistrArt Musique
Date de sortie
25/01/2012

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo DD
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français
•  Italien

La Flûte enchantée (Scala) DVD

Die Zauberflöte

Tutti ovation

Note générale : 10/10

Wolfgang Amadeus Mozart

Opéra


Cette Flûte enchantée proposée par la Scala de Milan est tout sauf manichéenne, et la mise en scène de William Kentridge, construite autour de l'émergence de la photographie, imprime sa différence avec de nombreuses productions traditionnelles. Genia Kühmeier, Saimir Pirgu, Alex Esposito et Albina Shagimuratova incarnent les rôles principaux de cette production captée les 20 mars et 3 avril 2011, disponible en Blu-ray et DVD chez Opus Arte.

 

Albina Shagimuratova interprète La Reine de la Nuit dans <i>La Flûte enchantée</i> à la Scala de Milan en 2011.

 

 

Alex Esposito (Papageno).Le risque auquel se trouve confrontée toute nouvelle production d'une œuvre aussi marquée que La Flûte Enchantée, c'est de ressembler à beaucoup d'autres, notamment par un recours presque systématique à l’imaginaire de l'enfance. Certains s'en sortent plutôt bien, comme Julie Taymor dans la mise en scène du Metropolitan Opera, mais c'est loin d'être la règle. Une autre tendance, encore plus répandue, est de proposer une approche manichéenne, littérale, du livret, opposant le monde du soleil de Sarastro et celui de la nuit, de la Reine du même nom. Certains rares metteurs en scène ont tenté de s'échapper de ce carcan réducteur, comme Robert Carsen à Aix-en-Provence, qui a commencé à imaginer des liens plus subtils entre la Reine et le Prêtre d’Isis, moins lisse et irréprochable qu'il y paraît. Ne kidnappe-t-il pas sa propre fille pour la laisser continuellement dans l'ignorance, réduite à faire confiance à Tamino et à Papageno ?

 

Scène de <i>La Flûte enchantée</i> mise en scène par William Kentridge. De gauche à droite, au 1er plan : Aga Mikolaj, Heike Grötzinger et Maria Radner. Au 2d plan : Alex Esposito et Saimir Pirgu.  Brescia/Amisano @ Teatro alla Scala

 

Ailish Tynan (Papagena) et Alex Esposito (Papageno).Avec une pertinence galvanisante, le metteur en scène William Kentridge choisi par La Scala de Milan prend le parti de la distance par rapport à la norme pour mieux développer une approche à la fois plus neutre - personne n'est vraiment bon ou mauvais - et plus réaliste - l'excès en tout domaine est néfaste -. Cet axe se situe finalement davantage dans l'esprit de la Raison et des Lumières que les reconstitutions habituelles. Prenant appui sur la caméra photographique pour laquelle trop de lumière nuit autant que trop de ténèbres, il développe une scénographie d'un goût exquis, transposée dans un XIXe siècle cohérent avec la photo, avec comme décors des projections hautement référentielles inspirées tout autant des créations originales de 1791 (notamment pour les étoiles entourant la Reine de la Nuit) que de gravures et autres plans scientifiques et techniques du siècle suivant. Ombres et lumières magnifiques révèlent ainsi des traits inattendus de ces personnages et situations tant de fois rebattus comme le serpent, au début de l'Acte I, créé en ombres chinoises par les Trois Dames.

Genia Kühmeier (Pamina) et Saimir Pirgu (Tamino).  Brescia/Amisano @ Teatro alla ScalaDevant cette remise à plat de l'ouvrage, le personnage qui se détache le plus est maintenant Pamina. Là où chaque protagoniste appartient à un monde nettement codifié qui le définit - l'Opera Seria pour la Reine, l'oratorio sacré pour Sarastro, le Singspiel pour Papageno… -, elle évolue avec grâce à tous les niveaux, aussi à l'aise dans un duo populaire avec l'Oiseleur de la Reine que dans un solo désespéré et poignant. C'est elle qui prend les choses en main au final et apporte l'équilibre à Tamino, équilibre qu'aucun autre personnage ne possède autant qu'elle.
Le choix de Genia Kühmeier pour ce rôle se montre très pertinent : sensible, touchante, mais aussi parfaitement maîtrisée sur le plan technique, son incarnation de Pamina est l'une des plus ravissantes et intelligentes du moment. À partir de là, quiconque gravite autour d'elle est touché par la grâce. Tamino n'est quant à lui en rien lénifiant. Il pétille et ne s'abandonne jamais à un hédonisme stérile. Le timbre de Saimir Pirgu apporte les couleurs que le décor n'a pas. Bien qu'un peu ampoulé, la Reine de la Nuit de Albina Shagimuratova n'est pas aussi furieuse qu'à l'habitude et prend le temps de se faire plus manipulatrice que réellement tourmentée. Si son ornementation aurait gagné à être plus lisible, ses vocalises n'en sont pas moins bien posées et sa performance convaincante. Autre différence d'avec les autres productions, le Papageno subtil d'Alex Esposito n'est pas le comique de service. Il est lui aussi très maîtrisé, presque tiède par moments, mais pour autant totalement cohérent avec l'ensemble. Sa performance ne mise pas sur les effets de manche, mais bien sûr son interprétation du rôle et des airs, sans pantomime outrancière qui servirait de cache-misère. Il n'y a ici rien à cacher. La performance est réussie, belle, différente et intelligente. Le reste de la distribution est à l'avenant avec un Sarastro (Günther Groissböck) limpide et très lisible, des Dames impeccables et des garçons-génies excellents.

Du côté de la fosse, Roland Böer fait lui aussi preuve d'intelligence et de curiosité intellectuelle en choisissant de faire appel aux notes sur l'opéra de René Jacobs. Son "continuo" est profondément dramatique et juste, tout comme sa direction, dans laquelle l'énergie de la jeunesse le dispute à une remarquable compréhension du matériel tant musical que dramatique. Définitivement un chef avec qui il faudra compter, qui joue d'égal à égal avec le metteur en scène.

 

Scène finale de <i>La Flûte enchantée</i> mise en scène par William Kentridge à la Scala de Milan.

 

L'originalité et l'intelligence se trouvent donc merveilleusement réunies dans cette Flûte enchantée de la Scala qui sort des sentiers battus et brille par l'homogénéité de sa qualité, à tous les niveaux. Nous accordons ainsi un Tutti Ovation à cette production inventive à découvrir absolument !



Lire le test du Blu-ray de La Flûte enchantée à la Scala de Milan

Jean-Claude Lanot

Suppléments du DVD

Le metteur en scène William Kentridge.En anglais et italien stéréo DD, avec sous-titres français, anglais, allemands, italiens et espagnols en fonction des intervenants :

- Après un générique de plus d'une minute, on accède enfin aux interviews du metteur en scène et du chef d'orchestre, l'un détaillant avec beaucoup d'intelligence son approche scénographique, et l'autre expliquant notamment la place du chiffre 3 dans l'œuvre, au-delà de la simple tonalité de départ. (12')

- Photos de la distribution.

 

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

La somptuosité du master HD utilisé comme source pour ce DVD s’exprime de fort belle façon dans les plans rapprochés. La luminosité est équilibrée et les couleurs naturelles. Les projections ressortent très bien, de même que la profondeur du plateau. Les contrastes sont profonds et les contours bien dessinés. Ne manque en fait que la richesse du détail que procure le Blu-ray de ce programme dans les plans moyens et larges qui, ici, perdent leur précision d'origine.

Son

À l'image de l'Ouverture, la piste stéréo diffuse avec précision les timbres de l'orchestre de façon claire et dynamique. Les voix s'inscrivent au devant sans l'étouffer et des graves assez présents apportent une certaine solidité à la structure. Toutefois, le haut du spectre se montre un peu acide et la compression Dolby Digital restreint trop les harmoniques.
Heureusement, l'encodage DTS mi-débit du mixage 5.1 redore le blason de cette bonne prise de son en apportant une meilleure diffusion des timbres. Les voix gagnent en présence grâce à une projection mise en évidence et l'orchestre s'exprime de manière plus efficace grâce à une dynamique étendue. Avec l'utilisation du caisson de basses et la diffusion arrière mesurée, l'ensemble devient vivant sans sacrifier aux nuances.

Note technique : 8/10

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Mots-clés

Alex Esposito
La Flûte enchantée
Peter Bronder
Saimir Pirgu
Scala de Milan
Wolfgang Amadeus Mozart

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