DVD Jaquette de : La Danse - Le Ballet de l'Opéra de Paris

Distribution

Interprètes
Réalisation
Frederick Wiseman
Origine
France
Année
2009

Informations techniques

Durée
152'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Zone 2
Éditeur
Éditions Montparnasse
Distributeur
Arcadès
Date de sortie
07/09/2010

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.85
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
PAL
Résolution vidéo
1080p

Audio

Version(s) sonore(s)
VF 5.1 DD
VF stéréo DD
Sous-titres
•  Anglais
•  Français
•  Italien

La Danse - Le Ballet de l'Opéra de Paris DVD

Note générale : 7/10

Documentaire  - Film


Plongée dans la vie du Ballet de l'Opéra de Paris.
La caméra de Frederick Wiseman s'immisce là où peu de réalisateurs se sont aventurés et livre un film exigeant dont le traitement ne convainc pourtant pas totalement.

 

Façade arrière du Palais Garnier.

 

Des rues et toits de Paris, nous nous retrouvons très rapidement dans les souterrains, puis dans les couloirs du Palais Garnier.
Dès lors, une succession d'instantanés de répétitions en studio donne une impression d'activité extrême.
Pourtant ces couloirs, maintes fois filmés et utilisés comme transition tout au long du film, sont très souvent désespérément déserts, comme si le bâtiment était vide.
Ce sentiment est accentué par un éclairage très faible qui serait plus à même de convenir à un lieu endormi.
On ne verra du reste que très rarement les danseurs se déplacer d'un endroit à un autre.
Dans ce documentaire, le danseur semble être attaché à un lieu : la salle de cours, le studio de répétition, la scène.
L'existence des artistes semble définitivement liée au bâtiment en dehors duquel la vie ne nous est pas montrée : on ne rentre ni ne sort de l'Opéra.
Étonnamment, jamais les danseurs ne communiquent entre eux en dehors des séances de travail.
Enfin, aucune tension ne semble s'exprimer entre les personnalités.
La vision en devient déshumanisée même si, par ailleurs, elle accentue le côté sacerdotal que les artistes ont eux-même tendance à développer pour leur art.

Les répétitions

Émilie Cozette et Laurent Hilaire répètent Le Songe de Médée.Les répétitions occupent une grande place dans le choix des séquences retenues par le réalisateur.
Avec, entre autres, les maîtres de ballet Patrice Bart, Laurent Hilaire et Clotilde Vayer, ou des chorégraphes invités comme Angelin Preljocaj ou Pierre Lacotte, le travail de préparation est montré dans toute sa vérité.
Danseur soliste ou du corps de ballet, les séquences alternent avec le même intérêt porté sur la précision du mouvement exigé par les répétiteurs, la pureté de la technique et sa maîtrise, la musicalité ou l'expression et, pour le ballet, le respect des lignes de danseurs et la synchronisation parfaite des mouvements.
La caméra capte parfaitement ces artistes qui s'échauffent, se massent, se préparent en attendant leur tour, sans prêter attention à ceux qui travaillent, réservant cette énergie dont il faudra disposer le moment venu.

Répétition du Songe de Médée.  © Photo Laurent Philippe ONP 2007Les répétitions sont parfois aussi l'endroit des divergences comme cette petite tension amusante entre Pierre Lacotte et Ghislaine Thesmar alors qu'ils font travailler une variation à Delphine Moussin.
Le réalisateur montre également avec humanité les artistes face à leurs difficultés : un talon qui ne se pose pas au sol quand il le faudrait, un danseur bien peu à l'aise avec le maniement d'un fusil pour les besoins d'un rôle de soldat dans Casse-Noisette.
Mais, le plus souvent, le travail se montre synonyme de partage, comme ce dialogue entre Émilie Cozette et Laurent Hilaire, à la fin d'une répétition du Songe de Médée de Preljocaj.
Leur complicité à peine formulée, leur entente sur le profond ressenti, celui sur lequel il est difficile de mettre des mots, traverse l'écran avec émotion.
La voix des maîtres de ballet constitue un aspect également très intéressant du film.
Très présente, elle soutient le danseur dans tout son travail.
Elle lui procure énergie, recommandations mais signale aussi avec autorité le mauvais placement dans l'espace, le rythme imprécis, la tête mal placée…
Nous retiendrons deux séquences qui illustrent parfaitement cette importance de la voix.
Patrice Bart et Clotilde Vayer font répéter la Valse des flocons de neige de Casse-Noisette.
La ligne de danseurs est imparfaite. Il suffit de quelques conseils énoncés avec directivité pour que les corrections soient immédiatement intégrées par le corps de ballet.
La voix de Patrice Bart en sort transformée jusqu'à en devenir chantante…


Autre séquence : la voix richement timbrée de Laurent Hilaire, durant une répétition sur scène de Paquita, devient celle d'un spectateur hypnotisé par la précision d'horlogerie des fouettés de Marie-Agnès Gillot.
Remarquable va et vient entre regard porté sur le détail et distance bienveillante.
Il confie peu après à Pierre Lacotte, alors que deux danseuses exécutent une diagonale de pas en parfaite synchronisation : "Il suffit de les brancher et elles sont dessus… Elles l'ont tellement fait…".
Tout est dit en si peu de mots.
On notera néanmoins une fâcheuse tendance à l'instabilité des caméras et des cadrages incertains qui tâtonnent pour suivre les mouvements des danseurs au plus près.
Dommage.


Répétition de Paquita. © Photo Cosimo Mirco Magliocca ONP 2007De larges extraits de ballets en répétition sur scène ou filmés lors des générales ponctuent efficacement le film : Genus, Le Songe de Médée, Orphée et Eurydice, Roméo et Juliette, La Maison de Bernarda, Paquita et Casse-Noisette.
Certaines séquences sont toutefois un peu trop longues et peuvent diluer l'intérêt.
Mais gageons que le spectateur, même averti, se sentira souvent perdu devant le choix du réalisateur de n'apporter aucune précision à ce qu'il montre.
Ainsi le nom des danseurs, comme le titre des ballets ou, plus simplement, les lieux où sont filmées les séquences ne sont jamais mentionnés.
On comprend aisément l'absence de commentaire en voix off ou de musique de fond, gage d'une immersion sans doute plus naturelle et plus complète.
En revanche, ne pas être renseigné sur ce que l'on voit, pas même par un mot ou un nom qui s'afficherait brièvement à l'écran avec discrétion, s'avère à la longue frustrant.
C'est sans doute là le principal défaut de ce documentaire.
Le générique de fin présente tous les noms des participants et leur fonction.

Mais allez donc les raccrocher à ce que vous aurez vu !

Ce qu'on voit rarement

Brigitte Lefèvre, Directrice de la Danse, discute des distributions avec une danseuse.Pour nous, l'intérêt essentiel de ce film est de montrer, comme très rarement, voire jamais, la gestion administrative qui se tient derrière le ballet.
Brigitte Lefèvre, Directrice de la Danse, a accepté d'être filmée durant des entretiens, des interventions, dans son travail quotidien de direction.
Cette approche unique nous permet de partager avec intérêt ce quotidien peu connu :
Rencontre avec un chorégraphe qui doit choisir des danseurs pour sa création, tout en respectant la hiérarchie du corps de ballet.
Peu évident à comprendre quand on n'est pas de la "maison".
Réunion d'information sur le statut du danseur.Mais on devient témoin du tact avec lequel Brigitte Lefèvre explique les règles.
Le dialogue entre une danseuse qui se trouve trop distribuée dans Paquita et la Directrice permet d'aborder les thèmes de l'âge, de la fatigue, de la dureté de la danse…
Il ressort d'une réunion le peu d'intérêt manifesté par les danseurs pour les cours de danse contemporaine.
Puis nous assistons au travail de préparation de la venue de mécènes américains.
Émouvant passage que celui qui exprime la qualité d'écoute de la Directrice pour une jeune danseuse fraîchement entrée au corps de ballet…
Autant de thèmes abordés avec retenue et ponctués par quelques plans de la vie du théâtre, de la réfection d'un plafond à quelques images de la cantine, des ateliers de broderie au passage de l'aspirateur dans les loges du Palais Garnier.


Mais là encore, le manque d'information pénalise grandement le propos : quel est donc cet homme qui intervient devant une assemblée de danseurs attentifs assis au sol et qui leur parle de la réforme des régimes spéciaux pour la retraite ? Un délégué du personnel ? Un responsable syndical ? Un administrateur ?
La question restera sans réponse.

 

Apiculteur sur le toit du Palais Garnier.

 

Les dernières images nous montrent trois danseurs étoiles, dans un solo, puis un duo.
Curieuse fin lorsque le sous-titre du film est Le Ballet de l'Opéra de Paris.


On aurait aimé le retrouver au complet pour cet "au revoir"…



Lire le test du Blu-ray

Philippe Banel

Suppléments du DVD

Aucune.
Le disque est toutefois accompagné par un livret contenant un entretien entre le psychanalyste Pierre Legendre et le réalisateur.
À noter : Les vignettes qui permettent l'accès aux chapitres du film sont bien plus confortables à regarder sur ce DVD, comparées à celles, ridiculement petites, proposées sur le Blu-ray.

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Un certain fourmillement, mais des couleurs naturelles, bien qu'un peu trop jaunes, compte tenu du faible éclairage des studios de répétitions dans lesquels se déroulent la plupart des séquences.
La précision est correcte, sans plus, et les contrastes moyens.
Les plans sur les immeubles et toits de Paris, ainsi que les quelques scènes de répétitions sur scène très bien éclairées offrent en revanche une très belle définition et un piqué de première classe, sans toutefois atteindre le niveau de qualité du Blu-ray dans ces cas précis.

Son

Un mixage 5.1 essentiellement frontal jusqu'à ce que l'orchestre investisse avec discrétion les enceintes arrière. La musique est toutefois assez mal rendue et l'orchestre fait un peu "crincrin".
La voix parlée est en revanche très bien reproduite en toutes circonstances, comme les bruits si caractéristiques des studios de danse : la respiration des danseurs, le frottement des chaussons sur le sol ou le froissement des tissus.
La piste stéréo joue dans la même cour et rapproche même les voix du spectateur.
L'aération est un peu plus franche en 5.1, mais le gain est subtil.

Note technique : 7/10

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