Blu-ray Jaquette de : Hommage à Jerome Robbins (Ballet de l'Opéra de Paris)

Distribution

Interprètes
  • Marie-Agnès Gillot
  • Florian Magnenet
  • Laëtitia Pujol
  • Audric Bezard
  • Marc Moreau
  • Clairemarie Osta
  • Benjamin Pech
  • Agnès Letestu
  • Stéphane Bullion
  • Delphine Moussin
  • Nicolas Le Riche
  • Dorothée Gilbert
  • Alessio Carbone
  • Stéphane Favorin
  • Emmanuel Thibault
  • Elena Bonnay
    Piano
  • Frédéric Lagnau
    Piano
  • Ryoko Hisayama
    Piano
  • Vessela Pelovska
    Piano
  • Bruno Flahou
    Trombone
  • Jean Raffard
    Trombone
Chorégraphie
Jerome Robbins, Benjamin Millepied
Orchestre
Orchestre de l'Opéra National de Paris
Chef d'orchestre
Koen Kessels
Réalisation
Vincent Bataillon
Origine
Opéra de Paris
Année
2008

Informations techniques

Durée
110'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
Bel Air Classiques
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
27/10/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Aucun

Hommage à Jerome Robbins (Ballet de l'Opéra de Paris) Blu-ray

Tribute to Jerome Robbins

Note générale : 8/10

Maurice Ravel  - Frédéric Chopin  - Nico Muhly

Ballet


Le Ballet de l'Opéra de Paris rend hommage à Jerome Robbins avec En Sol, In the Night et The Concert. Triade, création de Benjamin Millepied, est également intégré à ce très beau programme disponible chez Bel Air Classiques en Blu-ray et en DVD dans un très beau Digipack illustré.

 

Le corps de ballet de l'Opéra de Paris dans <i>En Sol</i> de Jerome Robbins.  © Sébastien Mathé

 

Cet hommage du Ballet de l'Opéra de Paris à Jerome Robbins propose quatre pièces dont trois du maître et une création de Benjamin Millepied. La captation a été réalisée par Vincent Bataillon en septembre 2008

En Sol

Marie-Agnès Gillot et Florian Magnenet dans <i>En Sol</i> sur la scène de l'Opéra de Paris.  © Sébastien MathéDès les premières mesures de l'Allegramente du Concerto en sol majeur de Maurice Ravel, c'est de façon rayonnante et avec une instantanéité frappante que le corps de ballet exprime sa musicalité en un ensemble impeccable malgré la rapidité des pas et des déplacements dans l'espace. Il est vrai que la chorégraphie de Jerome Robbins épouse en quelques secondes la rythmique de la partition mais aussi, d'une certaine manière, son esprit.
Le contexte proposé est un bord de mer symbolisé par une toile peinte par Erté d'un bleu lumineux devant laquelle évoluent les danseurs habillés par le créateur en pseudo-baigneurs. L'imagerie est réjouissante par sa joie de vivre surannée et la légère préciosité insérée dans l'expression avec subtilité et recul. Marie-Agnès Gillot apporte à cette pièce ce qu'elle aurait pu offrir à une chorégraphie de Balanchine : une formidable technique utilisée "sans avoir l'air d'y toucher", de longues jambes valorisées par l'écriture et une sorte de distance bourgeoise pleine de féminité.

La caméra de Vincent Bataillon laisse respirer la danse sans abuser de ces plans rapprochés qui envahissent de trop nombreuses récentes captations de spectacles, et notre lecture de la chorégraphie s'en trouve facilitée.
Florent Magnenet, présence athlétique, apporte sa danse puissante et stylée au tableau marin dans lequel Robbins n'hésite pas, à l'occasion, à insérer des lignes de danseurs issues de la tradition du music-hall américain.
L'Adagio assai du Concerto offre aux deux solistes* un magnifique soutien pour un beau pas de deux dans lequel la beauté de la ligne prime, et toujours cette distance aristocratique qui pourrait nous laisser à penser que l'esprit du danseur est témoin du travail de son corps. Marie-Agnès Gillot et Florent Magnenet expriment parfaitement cette osmose entre la technique et cette subtile distance mise en scène. Le Presto exprime à nouveau la musicalité extrême de Robbins, un indéniable dynamisme et son savoir-faire en matière de composition des ensembles, parfaits ici. Soulignons enfin la belle interprétation de la pianiste Elena Bonnay.
* Voir un extrait de ce pas de deux sur la vidéo en fin d'article.

 

Audric Bezart, Maris-Agnès Gillot, Marc Moreau et Laetitia Pujol dans <i>Triad</i> de Benjamin Millepied.  © Sébastien Mathé

Triade

Triade est une commande de l'Opéra de Paris au chorégraphe Benjamin Millepied dont on a récemment beaucoup entendu parler pour son apport au travail de l'actrice Natalie Portman, ballerine dans le film Black Swan.
Sur une musique du jeune compositeur américain Nico Muhly qui tranche par sa puissance et sa projection avec le Concerto de Ravel qui précède, nous retrouvons Marie-Agnèle Gillot, accompagnée cette fois d'Audric Bezard, et Laetitia Pujol associée à Marc Moreau.
À l'aide d'un langage chorégraphique très lisible, Benjamin Millepied épouse la dynamique et la violence de la musique pour exprimer de puissants sentiments tissés entre les deux couples. Progressivement, les tensions liées aux sentiments d'attirance et rejet qui habitent les personnages deviennent de plus en plus flagrantes sans que, pour autant, le trait soit forcé. Un regard, un geste de la main, une énergie suffit à une expression naturelle dans laquelle la danse se charge de théâtralité. Les danseurs se montrent totalement convaincants dans un exercice très exigeant par son énergie mais aussi par les nombreuses entrées et sorties de scène et importants déplacements sur le plateau.
On trouvera une certaine filiation entre le style de Robbins et cette création moderne qui reste somme toute assez classique dans le vocabulaire employé.

 

Clairemarie Osta et Benjamin Pech dans <i>In the Night</i>.Delphine Moussin et Nicolas Le Riche dans <i>In the Night</i>.

 


In the Night

Agnès Letestu et Stéphane Bullion dans <i>In the Night</i>.  © Sébastien MathéPour ce ballet révélant avec subtilité divers types de relations humaines, trois couples de danseurs s'expriment sur quatre Nocturnes de Chopin interprétés par la pianiste Ryoko Hisayama. Le rideau se lève sur un ciel nocturne étoilé qui va servir de fond aux rapports amoureux.
Chorégraphie romantique et élégante pour le premier couple, dans laquelle Clairemarie Osta et Benjamin Pech font preuve de retenue à travers des pauses qui ne sont pas sans faire penser aux Sylphides de Fokine. C'est ici de la beauté du geste qu'émanent la poésie et un sentiment d'apaisement.
Alors que des lustres symboliquement esquissés descendent les cintres, Agnès Letestu et Stéphane Bullion contrastent ne serait-ce que par leur costume et par la délicate inclusion de pas de caractère sur une base rythmique nettement plus affirmée. Agnès letestu est impériale de présence et de technique. Avec Stéphane Bullion, l'accord est remarquable et les grands portés sont exécutés avec une aisance renversante.
On entre davantage dans le rapport passionnel avec Delphine Moussin et Nicolas Le Riche, lequel apporte par sa fougue une tension palpable au pas de deux. Delphine Moussin est parfaite dans sa réponse qui la conduit à la soumission. Là encore les deux danseurs enchaînent de difficiles portés marqués par la puissance de l'homme sur sa partenaire. On saisit à ce point du ballet l'écart qui existe dans le couple composé en ouverture et la violence qui émane de la danse du troisième.
Le point d'orgue du ballet est atteint avec maestria lorsque les trois couples se retrouvent pour une interaction exceptionnellement tendue par les sentiments et la posture psychologique de chacun jusqu'à sa sortie de scène.
On comprend sans peine les applaudissements nourris des spectateurs devant une telle composition. Dommage qu'ils ne soient pas synchronisés avec les images !

 

Emmanuel Thibault, Stéphane Favorin et Dorothée Gilbert dans <i>The Concert</i>.

The Concert ou les malheurs de chacun

"Ensemble" dans <i>The Concert</i> Ce ballet, sans doute un des plus drôles qui soit dans un axe fort peu usité, se propose de croquer avec malice des personnages hauts en couleur rassemblés pour un récital de piano. Au programme : du Chopin, à nouveau, associé à quelques incursions de l'orchestre destinées à forcer le trait ou à enrichir certaines scènes pas la diversité des timbres.
Autour de Vessela Pelovska, incarnant une pianiste maniaque qui intègre avec aisance le contexte caricatural de ce Concert, solistes et corps de ballet de l'Opéra font mouche par leur aptitude à incarner avec légèreté ces profils ancrés dans la réalité pour devenir quasiment cartoonesques à la fin du ballet. Dans les rôles principaux, Stéphane Favorin prête son aptitude théâtrale à se métamorphoser à l'homme à l'écharpe, Dorothée Gilbert sa grâce et son juvénil enthousiasme à la ballerine, Alessio Carbone, une lourdeur très bien jouée au mari dragueur, tandis qu'Emmanuel Thibault devient ce timide étudiant que Robbins se plaît à confronter à de fort intimidantes situations. Mais il serait injuste de ne pas reconnaître ici les qualités si évidentes des rôles secondaires si essentiels à cette fantaisie et celles d'un corps de ballet qui parvient à danser aussi bien qu'il joue.
Spectateurs maniaques, indélicats, bruyants, exhibitionnistes ou fuyants s'emparent ainsi de la scène autour du piano et, de situations cocasses en scènes absurdes, nous conduisent vers une forme d'hystérie très contrôlée lorsqu'un ensemble de ballerines massacre une chorégraphie très académique en jouant sur les mauvais placements et les décalages de pas. Un vrai régal que de voir ces excellentes danseuses s'appliquer à bouleverser la rigueur dont elles sont habituellement les plus brillantes détentrices.
De l'observation fine et juste au paroxysme loufoque, en passant par une scène dont la poésie s'exprime avec des parapluies, ce Concert est un superbe témoignage du Jerome Robbins, fabuleux homme de spectacle.

 

Dorothée Gilbert dans <i>The Concert</i> de Jerome Robbins à l'Opéra de Paris en septembre 2008.

 

À noter : Le programme démarre seul dès l'introduction du disque dans le lecteur. L'accès aux formats sonores et aux chapitres se fait par l'intermédiaire d'un menu pop-up. À la fin du disque, le programme recommence en boucle… Un authoring avec menu d'accueil classique aurait été un meilleur choix.



Lire le test de Hommage à Jerome Robbins en DVD

Philippe Banel

Suppléments du Blu-ray

Aucun.

Bande-annonce du Blu-ray

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

Dans un ensemble aux couleurs équilibrées et fort bien rendues, le contraste peut varier en fonction du fond de scène. Le bleu de En Sol et le noir très dense de Triade ne peuvent en effet engendrer la même qualité. Les contours se montrent précis et la définition plutôt bonne sans pour autant atteindre un niveau optimum. Mais on regrettera davantage les micro-saccades qui s'invitent sur les tours, les sauts et les déplacements rapides.

 

 

Son

En multicanal, la répartition se montre très agréable. Le caisson délivre des graves ronds et toujours précis, tandis que les enceintes surround complètent avec efficacité, mais sans surenchère, une scène avant fort bien configurée. L'équilibre entre orchestre et piano soliste est en outre bien géré.
Avec le mixage stéréo, le piano est très bien centré et ressort également parfaitement. La dynamique globale se montre en revanche plus retenue, mais la clarté de diffusion est au rendez-vous pour une écoute très musicale même si elle ne peut rivaliser avec l'immersion proposée par le mixage 5.1.
L'énergie de la composition de Nico Mulhy, avec en particulier les trombones de Bruno Flahou et Jean Raffard, ressort très bien sûr les deux pistes.

Note technique : 7/10

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