Cette version, chorégraphiée par Alexandre Gorski d'après Marius Petipa, est vive, colorée et fédératrice dans la bonne humeur qu'elle répand.
La Kitri d'Olesya Novikova aux jambes très fines est espiègle à souhait et sa brillante technique ajoute au plaisir du spectateur.
Leonid Safaranov est à ses côtés un Basile charmant, toutefois un peu trop fardé, dont la brillante technique explose à plusieurs reprises sous les applaudissements nourris du public ravi.
Mais ce spectacle est avant tout un hymne à la jeune génération de danseurs du ballet du Mariinsky parmi lesquels : Yekaterina Kondaurova, longiligne artiste en Danseuse des rues, Nikolai Zubkovsky dans le rôle du Gitan, impressionnant et racé, l'ensorcelante Polina Rassadina, superbe dans la Danse bohème, la très fine Alina Somova en Reine des Dryades au lever de jambe confondant de facilité, Yevgenia Obraztsova dans le rôle d'un "diabolique" Amour, et enfin Elena Bazhenova, beau jeu de bras fluide dans la Danse orientale.
La compagnie brille autant par ses solistes que son corps de ballet de haut niveau.
On regrettera alors les piètres mariages de couleurs des tutus du dernier acte qui ne déprécient toutefois aucunement le pas de deux final dansé de façon brillantissime.
Philippe Banel