Blu-ray Jaquette de : Les Troyens (Gergiev, La Fura dels Baus)

Distribution

Interprètes
  • Lance Ryan
    Énée
  • Gabriele Viviani
    Chorèbe
  • Giorgio Giuseppini
    Panthée
  • Stephen Milling
    Narbal
  • Eric Cutler
    Iopas
  • Oksana Shilova
    Ascagne
  • Elisabete Matos
    Cassandre
  • Daniela Barcellona
    Didon
  • Zlata Bulicheva
    Anna
  • Dmitri Voropaev
    Hylas
  • Askar Abdrazakov
    Priam
  • Tomeu Bibiloni
    Un chef grec/Mercure…
  • Yuri Vorobiov
    L'ombre d'Hector
  • Javier Agulló
    Helenus
  • Yuri Vorobiov
    Soldat troyen
  • Vincent Pavesi
    Soldat troyen
  • Bonifaci Carrillo
    Un prêtre de Pluton
  • Dolores Lahuerta
    Polyxène
  • María Luisa Corbacho
  • Pepa Juan
  • Dario March
  • Ballet Dancers of the Mariinsky Theatre
  • Mimes and Dancers
  • Cor de la Generaliotat Valenciana
  • Fundación Desarroya
Mise en scène
Carlus Padrissa
Chorégraphie
Emil Faski
Orchestre
Orquestra de la Comunitat Valenciana
Chef d'orchestre
Valery Gergiev
Réalisation
Tiziano Mancini
Origine
Palau de les Arts, Valencia
Année
2009

Informations techniques

Durée
250'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
C Major
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
29/09/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Chinois
•  Coréens
•  Espagnol
•  Français

Les Troyens (Gergiev, La Fura dels Baus) Blu-ray

Note générale : 7/10

Hector Berlioz

Opéra


En 2009, l'équipe catalane La Fura dels Baus, centrée à nouveau autour du metteur en scène Carlus Padrissa, tentait avec Les Troyens de Berlioz de renouveler sa réussite marquante avec la Tétralogie wagnérienne de 2008, également présentée à Valencia. Cette production est à présent disponible en DVD et Blu-ray C Major. Valery Gergiev assure la direction musicale…

 

Daniela Barcellona interprète le rôle de Didon dans <i>Les Troyens</i> mis en scène par Carlus Padrissa.  Photo © Tato Baeza

 

Nous avons déjà longuement détaillé dans nos pages le Ring de Wagner mis en scène par Carlus Padrissa au Palau de les Arts Reina Sofia de Valencia, également disponible en DVD et Blu-ray C Major. Cette version des Troyens captée en novembre 2009 se présente comme tout aussi surprenante et plonge le spectateur dans un univers de science-fiction qui n'est pas sans rappeler La Guerre des étoiles, Star Trek, Dune ou 2001 L'Odyssée de l'espace. Tout est pensé pour lui faire croire en un voyage vers des mondes intergalactiques nouveaux, pour lesquels on peut trouver un parallèle avec ces Troyens qui, à Carthage, sont obsédés par l'idée de se projeter vers l'Italie. Tout a été rassemblé pour l'occasion : vaisseaux spatiaux, tubes envahissants, ordinateurs futuristes… Le célèbre Cheval de Troie se présente même ici tel un de ces fameux virus qui assaille parfois nos misérables PC !
On pourra cependant s'étonner de certaines provocations inutiles comme asseoir Cassandre dans un fauteuil roulant, ces combats de boxe avec panneaux indiquant les différents rounds, ou ces petites tentes façon "Droit au logement". Pourtant, la mise en scène de Carlus Padrissa intègre des idées plutôt captivantes, à commencer par les projections vidéo, en particulier à l'Acte V avec une belle vue sur une planète bleue et le passage des vaisseaux des Troyens en hyper-espace. En revanche, concernant la direction dramatique des chanteurs, nous nous trouvons face à trop de souplesse, comme si peu d'indications précises leur avaient été fournies.

 

Scène des <i>Troyens</i> de Berlioz mis en scène par Carlus Padrissa.  Photo © Amato Amati

 

Giorgio Giuseppini interprète le rôle de Panthée dans <i>Les Troyens</i> mis en scène par La Fura dels Baus.  Photo © Amato AmatiLa direction d'orchestre de Valery Gergiev apparaît en fait comme l'atout principal de cette production. Dès le début de La Prise de Troie (ou première partie), à l'Acte I, le chef déploie par sa gestuelle si particulière toute l'énergie qu'on lui connaît jusqu'à la Marche Troyenne finale dont la grande ampleur symphonique est parfaitement exprimée par l'Orquestra de la Comunitat Valenciana qui lui obéit au doigt et à l'œil. Pour le Prélude de l'Acte II, il dramatise l'expression en prévision de l'action qui va se dérouler sur scène, lançant puis retenant les effets orchestraux. Au début de l'Acte III - Les Troyens à Carthage (ou seconde partie) -, Gergiev sculpte véritablement le Prélude grâce à la grande discipline dont font preuve les différents pupitres de l'orchestre. À l'Acte IV, il nous fait pénétrer dans l'univers de Carthage et de la reine Didon, par l'extrême douceur des cordes et des bois, avant d'aborder une des pages les plus connues des Troyens : "Chasse royale et orage", dont l'interprétation se montre très convaincante. Suivront une Marche pour l'entrée de la Reine et diverses musiques de ballets d'excellente tenue. Enfin, à l'Acte V, la qualité de l'accompagnement de la mort de Didon peut être comparée à un véritable écrin de musique symphonique sertissant la voix.
Hector Berlioz fut pionnier en matière d'orchestration, comme en témoigne son célèbre ouvrage Grand traité d'instrumentation et d'orchestration modernes publié en 1843-1844 ; Gergiev en apporte une éclatante preuve contemporaine.

Elisabete Matos interprète le rôle de Cassandre dans <i>Les Troyens</i> de Berlioz à Valencia en novembre 2009.  Photo © Amato Amati


Daniela Barcellona chante Didon.  Photo © Amato AmatiLes incarnations des deux principaux personnages féminins, Cassandre et Didon, comptent parmi les bonnes surprises de cet enregistrement. Elles sont par ailleurs les seules artistes à s'exprimer dans un français correct.
Avec un superbe timbre de soprano dramatique, la Cassandre d'Elisabete Matos se montre parfaite en prophétesse troyenne. À l'Acte I, "Les Grecs ont disparu ! … Malheureux roi dans l'éternelle nuit !", cette page parmi les préférées de Berlioz est parfaitement servie par l'ampleur de la tessiture et la dimension tragique de la cantatrice. Sa vision de la prise de Troie sera ensuite très convaincante, avant de nous toucher par ses qualités de tragédienne et ses pianissimi dans "Non, je ne verrai pas".
Didon, Reine de Carthage, interprétée par la mezzo-soprano Daniela Barcellona, dans la seconde partie de l'œuvre, se montre au moins aussi performante. Soutenu par le chœur, "Chers Tyriens" présente, il est vrai, un vibrato un peu instable sans doute en raison d'une voix encore trop "froide" ; mais le lyrisme qu'elle parviendra ensuite à exprimer fera merveille dans le duo avec Énée "Nuit d'ivresse et d'extase infinie". Puis, à l'Acte V, Daniela Barcellona livre deux passages extrêmement forts, vocalement et dramatiquement, avec le célèbre monologue "Je vais mourir", puis l'air moins connu "Adieu, fière cité" qui mettra en valeur sa tessiture parfaite en la circonstance.

Daniela Barcellona dans <i>Les Troyens</i>.  Photo © Amato AmatiLe qualificatif "honorable" conviendra parfaitement à la plupart des autres rôles. Le baryton Gabriele Viviani, Chorèbe, exprime une ligne de chant soignée, et la basse Yuri Vorobiov, l'ombre d'Hector, impressionne par sa profondeur à l'annonce de la chute imminente de Troie. Stephen Milling, autre basse dans le rôle de Narbal, montre une projection intéressante à l'Acte IV avec l'air "De quels revers". Le ténor Eric Cutler est un assez bon Iopas dont la couleur intéressante sert bien "O blonde Cérès". Mais était-il nécessaire de lui faire chanter cette mélodie devant un simple micro ? Dmitri Voropaev apporte ses qualités lyriques de ténor léger au rôle d'Hylas, Giorgio Giuseppini son convaincant registre de basse à Panthée, et Tomeu Bibiloni campe un Mercure glacial densifié par la profondeur de son timbre. Enfin, la soprano Oksana Shilova offre un aspect frais et juvénile au rôle d'Ascagne.

En revanche, on se montrera déçu par l'interprétation des rôles d'Énée et surtout d'Anna.
Lance Ryan était un assez bon Siegfried dans La Tétralogie de Wagner en 2008 sur cette même scène, mais il ne possède pas les moyens vocaux du héros troyen Énée. Considéré comme un heldentenor de bon niveau, le chanteur se produit souvent dans des rôles wagnériens, même les plus "lourds". Pourtant, dès l'Acte I des Troyens, on sent que la tessiture, comme la prononciation du français, lui posent un problème important. Nettement plus à l'aise dans les passages lyriques qui font davantage appel aux registres médium et grave, il se montre nettement insuffisant dans les aigus forte à la projection approximative qui frise parfois le cri. Le chant est en outre à certains moments à la limite de la justesse.

 

La plus grande faiblesse de cette production concerne la mezzo-soprano Zlata Bulicheva dans le rôle d'Anna, là même où Berlioz avait confié le rôle de la sœur de Didon à une contralto. Le vibrato extrême de la chanteuse russe devient très vite insupportable, d'autant que le timbre n'est pas des plus agréables. Sur le plan dramatique, sa gestuelle bien trop exagérée ne rattrape en rien ses défaillances vocales. Mais accordons-lui un mieux au finale de l'œuvre dans sa manière d'aborder la mort de sa sœur.

 

Les <i>Troyens</i> d'Hector Berlioz mis en scène par La Fura dels Baus en 2009.  Photo © Amato Amati

 

Le chœur de la Generaliotat Valenciana fait preuve de cohésion et se montre globalement satisfaisant tout au long de ces Troyens, tandis que plusieurs interventions des danseurs se révèlent convaincantes dans un mélange de styles mariant expression corporelle relativement moderne, inspiration orientale et vocabulaire plus classique.

En bref, trouveront leur compte les spectateurs prêts à souscrire à la vision High-tech du metteur en scène. Ils seront alors à même d'apprécier la véritable performance que constitue la direction d'orchestre de Valery Gergiev, mais aussi les très bonnes incarnations d'Elisabete Matos en Cassandre et de Daniela Barcellona dans le rôle de Didon. Pour le reste, avouons que Berlioz mérite, pour cette grande partition, d'être mieux servi.


Lire le test des Troyens de Berlioz en DVD

Jean-Luc Lamouché

Suppléments du Blu-ray

En HD et en anglais et espagnol stéréo PCM, avec des sous-titres anglais sur les propos en espagnol :
- Un making-of plutôt bien construit revient sur les divers aspects de la production et donne la parole à Carlus Padrissa, Valery Gergiev et à divers créateurs qui ont participé à l'élaboration de cette version des Troyens. Quelques instantanés backstage animent l'ensemble. (21').
- Quatre bandes-annonces. (Stéréo PCM)

Bande-annonce du Blu-ray

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

Ce spectacle à la lumière très sophistiquée et basé sur de nombreuses séquences sombres poussait le DVD de ce programme dans ses derniers retranchements. Avec sa parfaite et constante définition, ce Blu-ray se joue des difficultés pour offrir une qualité de reproduction optimale en fouillant l'ensemble du plateau, révélant au passage de superbes textures et reflets. Notre perception des projections, des décors et costumes s'en trouve enrichie et nous permet d'apprécier au mieux les détails de cette production un peu spéciale quel que soit l'angle retenu par le réalisateur.

Son

La piste stéréo, claire et précise sur l'orchestre, privilégie le médium et l'aigu mais manque d'une assise que plus de basses auraient apportée. Les voix, de fait, manquent légèrement d'harmoniques et de consistance. L'équilibre orchestre et voix est en revanche réussi.
Le Mixage 5.1 apporte une indéniable présence à l'ensemble. Non seulement les voix ressortent avec un meilleur réalisme scénique, mais l'orchestre gagne une remarquable étoffe équilibrée par les graves ronds et pleins diffusés par le caisson de basses. On aurait cependant apprécié une scène arrière plus présente mais, en l'état, l'apport d'une aération minimale est la bienvenue.

Note technique : 9/10

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Mots-clés

Carlus Padrissa
Hector Berlioz
La Fura dels Baus
Les Troyens
Palau de les Arts Reina Sofia, Valencia
Valery Gergiev

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