DVD Jaquette de : Les Puritains

Distribution

Interprètes
  • Juan Diego Florez
    Lord Arturo Talbo
  • Nino Machaidze
    Elvira
  • Ildebrando d'Arcangelo
    Sir Giorgio Valton
  • Ugo Guagliardo
    Lord Gualtiero Valton
  • Gabriele Viviani
    Sir Riccardo Forth
  • Gianluca Floris
    Sir Bruno Roberton
  • Nadia Pirazzini
    Enrichetta di Francia
  • Coro del teatro Comunale di Bologna
Mise en scène
Pier'Alli
Orchestre
Orchestra del Teatro Comunale di Bologna
Chef d'orchestre
Michele Mariotti
Réalisation
Andrea Bevilacqua
Origine
Teatro Comunale di Bologna
Année
2009

Informations techniques

Durée
174'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Decca
Distributeur
Universal Music Classics
Date de sortie
08/11/2010

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.0 DTS plein débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français
•  Italien

Les Puritains DVD

I Puritani

Note générale : 5/10

Vincenzo Bellini

Opéra


Pour dérouler 3 heures de musique de Bellini sans ennui, il faut du souffle, comme un sens de la poésie et un amour sans faille du bel canto. C'est ce que semblent oublier les responsables éditoriaux et le metteur en scène de cette production du Théâtre de Bologne. Le spectateur installé devant son écran en fera en partie les frais…

Décors et costumes créés par Pier'Alli.  Photo © Rocco Casaluci, Teatro Comunale di Bologna

 

La partition interprétée ici est, nous dit le livret, une "version restaurée". Il précise de même que les compositeurs avaient pour habitude d'adapter leur musique en fonction de circonstances matérielles - argent et structure de la salle, par exemple - ou musicales - rôles écrits pour la voix d'une star et remaniés pour un autre organe. Parfois également, l'argument pouvant choquer dans un contexte politique donné, on remaniait le texte. S'agissant des Puritains, le dernier opéra de Bellini, les décisions ultimes du compositeur restent inconnues. La "nouvelle édition critique" utilisée pour cet enregistrement de 2009 restaure certains passages, notamment au dernier Acte.

Gianluca Floris (Sir Bruno Roberton).Les qualités vocales des chanteurs s'étendent du bon à confirmer au mauvais à déplorer. Gianluca Floris est un Sir Bruno Roberton dont le timbre est exempt de beauté et de puissance. Bien que ce personnage ouvre l'Acte I, le rôle est heureusement peu étoffé. Nadia Pirazzini, malgré sa courte prestation en Enrichetta di Francia, reste crédible dans ce personnage de veuve tragique. Le baryton Gabriele Viviani et les basses Ugo Guagliardo et Ildebrando d'Arcangelo manquent quelque peu de puissance dans le registre grave – ce qui est gênant pour des basses - et assurent ce que nous qualifierons de "minimum syndical" quant à leur engagement vocal. De plus, ils sont raides comme des piquets dans leurs déplacements.

 

Nino Machaidze (Elvira). Juan Diego Flórez (Lord Arturo Talbo).

 













Restent les deux chanteurs principaux, le Péruvien Juan Diego Flórez et la Géorgienne Nino Machaidze.
La voix de ténor de Juan Diego Flórez est à ranger dans la catégorie "léger" pour sa densité. La puissance est retenue et la couleur se montre monochrome. Sa voix de gorge, très tendue, manque de rondeur, de coloris, et va dans le sens d'une neutralité expressive tournée vers l'économie. Le chanteur se laisse porter par les interminables guirlandes de croches belliniennes déroulées par le passif chef d'orchestre Michele Mariotti.

La soprano Nino Machaidze, très souvent en scène, se montre la plus à l'aise de la distribution rassemblée ici. Douée d'un fort tempérament vocal, son organe joue le drame, la joie, la folie avec sincérité et facilité. Son médium est coloré, et les aigus, parfaitement bien amenés, sont ouverts et non criards. Soulignons également la finesse et la justesse de quelques suraigus radieux émis dans la douceur.

Deux énormes problèmes causent en outre un tort considérable à la production : la mise en scène et la captation.

Juan Diego Flórez et Nino Machaidze.  Photo © Rocco Casaluci, Teatro Comunale di BolognaSelon le metteur en scène Pier'Alli, "c'est la musique qui parvient à rendre les situations crédibles". Mais l'écriture de Bellini n'est pas celle de Berlioz ou du Wagner de la Tétralogie, et le soutien musical est totalement voué à l'accompagnement des chanteurs à défaut de commenter les situations. Le spectateur est donc dans l'attente d'un contenu visuel digne de ce nom, sans quoi l'écoute d'un CD pourrait amplement lui suffire.
Mais point de mise en scène dans cette production : le centre du plateau reste obstinément vide, les couleurs font dans le camaïeu froid et triste avec ses dominantes noires, bleu foncé et gris-blanc. Les chœurs sont alignés comme pour une revue militaire et leurs gestes stéréotypés s'avèrent dénués d'intérêt. Dans un effort d'inventivité redoutable, on nous assène d'immenses épées plantées à la verticale pour nous situer dans une salle d'armes, des portes penchées à la Münch dessinées sur des panneaux pour signifier la folie d'Elvira, scène où l'on remarquera six femmes de noir vêtues portant des lampes allumées dans la nuit pour faire inquiétant. Un rideau transparent peinturluré de vagues arbres symbolise la forêt avec d'autres inévitables appels de phares blancs afin de bien nous faire comprendre qu'il y a un orage. Tout cela est sans intérêt, sans passion, et provoque un ennui proche du degré zéro de l'écriture.

Le dernier espoir du téléspectateur reste la captation sonore et vidéo. Hélas, sans installation multicanale, il devra se contenter d'un mixage stéréo indigent (lire plus bas Critique son) et d'une captation à côté de la plaque. En effet, la caméra se promène entre les interprètes, exécute des travellings portés parfois mal maîtrisés, nous assénant une alternance de gros plans sur les visages des choristes et de vues plongeantes typiques des captations de spectacles de variétés qui ne peuvent envisager une caméra autrement qu'en mouvement et le montage autrement qu'hystérique. Les points de vue sont parfois si éloignés qu'on ne perçoit plus rien de la scène. Quant aux gros plans destinés à mettre les émissions aigues des chanteurs en vedette lors des moments cruciaux, loin s'en faut qu'ils avantagent tout le monde...
Nino Machaidze, à la fin de la représentation.

Tout cela déçoit de la part de Decca dont on pourrait penser que le seul logo est gage de qualité.



Cette bien triste production est à peine sauvée par quelques interprètes dont Nino Machaidze, au charisme vocal et à la photogénie indiscutable.

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Aucune.

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

La captation d'origine HD ne fait aucun doute tant la précision globale est bonne, les contours finement détaillée, les plans moyens fort bien définis et les gros plans superbes. Il faut également reconnaître que le parti pris colorimétrique bleu-gris assez triste est très bien rendu, comme les teintes chair des visages, extrêmement naturelles. Enfin les éclairages de plateau assez sophistiqués de cette production sont remarquablement traduits par le master vidéo.

Son

La piste stéréo, étriquée au possible, profite à l'orchestre, mais aussi au bruit des pages de la partition tournées par le chef et à ses marmonnements ! Les voix des chanteurs solistes comme des chœurs disparaissent derrière les instruments, eux-mêmes s'exprimant dans une espèce de "ouate" qui absorbe les forte.
La piste 5.0 (et non 5.1, comme le prétend la jaquette !) est tout autre. L'orchestre prend vie grâce à une projection performante de tous les groupes d'instruments et à une dynamique bien supérieure. Les cuivres retrouvent leur éclat et le frémissement des cordes nous parvient avec autant de naturel. L'équilibre voix/orchestre, sans être idéal, se montre tout à fait acceptable et apporte une vraie sensation de volume entre la fosse et le plateau. Les enceintes surround sont assez sollicitées mais le mixage est de qualité et signe une immersion du spectateur tout à fait plaisante.

Note technique : 6/10

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Mots-clés

Les Puritains
Vincenzo Bellini

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