Blu-ray Jaquette de : Belshazzar

Distribution

Interprètes
  • Kenneth Tarver
    Belshazzar
  • Rosemary Joshua
    Nitocris
  • Bejun Mehta
    Cyrus
  • Kristina Hammarström
    Daniel
  • Neal Davies
    Gobrias
  • RIAS Kammerchor
Mise en scène
Christof Nel
Orchestre
Akademie fûr Alte Musik Berlin
Chef d'orchestre
René Jacobs
Réalisation
Don Kent
Origine
Grand Théâtre de Provence, Aix en Provence
Année
2008

Informations techniques

Durée
164'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
Harmonia Mundi
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
26/05/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Français

Belshazzar Blu-ray

Note générale : 6/10

George Frideric Handel

Opéra


En juillet 2008, le cadre prestigieux du Festival d’Aix-en-Provence accueille une adaptation scénique de Belzhazzar, l’un des oratorios de Handel les plus opératiques. Autour de René Jacobs au pupitre, le metteur en scène Christof Nel dirige Kenneth Tarver, Rosemary Joshua et Bejun Mehta. Blu-ray et DVD témoignent de la soirée enregistrée le 23 juillet au Grand théâtre de Provence.

 

Kenneth Tarver (Belshazzar) et Rosemary Joshua (Nitocris).  Photo Bel Air Media 2008 © Elizabeth CarecchioLe Messie mis en scène par Claus Gut à Vienne, sous la direction de Jean-Christophe Spinosi, avait souligné, s’il en était besoin, toute la dimension opératique de l’oratorio handélien. Sans compter les multiples mises en espace montées lors des différents festivals d’Aix-en-Provence.
Il est vrai que le compositeur voyait cette forme spécifique comme un véritable "théâtre de l’esprit". De plus, à l’inverse de l’opéra, l’oratorio n’imposait pas de forme préétablie comme l’aria da capo, qui alourdissait tout développement dramatique. D’où le recours pour Handel à cette forme plus libre, et finalement plus théâtrale, pour s’exprimer.

Un autre musicien, libre lui aussi, est René Jacobs. L’ancien contre-ténor devenu chef d’orchestre a revisité en un temps record l’ensemble des répertoires européens allant de Monteverdi à Mozart, avec une nette prédilection pour l’opéra napolitain. De ce goût très italianisant, il a construit une approche personnelle, riche, colorée voire opulente du continuo qui ne se contente pas d’un clavecin et d’un violoncelle, mais utilise toutes les possibilités de cette forme non formatée : clavecin, orgue, archiluth, violoncelle, théorbe et guitare baroque.
Autant de couleurs, de timbres et de textures pour une palette tout sauf gratuite dans laquelle ce continuo protéiforme se métamorphose à l’envi pour accompagner, souligner et magnifier chaque nuance du livret de Charles Jennens pour ce Belshazzar. On doit du reste à la même plume le livret du Messie !

Malgré une prise de son plutôt cotonneuse, l’Akademie für Alte Musik se révèle incisive à souhait et d’une virtuosité sans borne dans une partition pourtant redoutable. Les couleurs se fondent les unes dans les autres - trompettes et cordes - avec une infinie souplesse. Une lecture orchestrale très italienne, donc, et par conséquent très cohérente avec la personnalité du compositeur qui a passé 3 années à voyager à travers l’Italie pour se perfectionner dans son art.

 

Bejun Mehta (Cyrus) et Neal Davies (Gobrias).  Photo Bel Air Media 2008 © Elizabeth Carecchio

 

Vocalement, on ne s’étonnera pas de la performance superlative de Bejun Mehta qui réussit le tour de force de nous faire oublier le ridicule de ses atours pour nous ravir les oreilles de son timbre cristallin allié à une projection impeccable, faisant fi de l’acoustique ingrate du Grand Théâtre de Provence pour nous dépeindre un Cyrus enflammé aux vocalises ahurissantes.

De même, on n’imaginerait pas meilleur choix pour Nictoris, Daniel et Gobrias que Rosemary Joshua, Kristina Hammarström et Neal Davies. La première connaît bien ce rôle pour l’avoir interprété plusieurs fois, mais jamais dans un cadre aussi harmonieux. De fait, son interprétation est aussi remarquable techniquement que bouleversante, démontrant une affinité saisissante avec le vocabulaire handelien. La deuxième apporte un peu de tendresse dans ce monde de brutes et nous campe un Daniel présent mais sensible. Le troisième nous offre quant à lui un timbre rayonnant, précis et implacable.

En outre, le RIAS Kammerchor est un acteur à part entière du drame et répond au quart de tour à la virtuosité du chef sans jamais raidir la ligne mais, au contraire, en la gardant toujours souple et solaire, claire et parfaitement intelligible dans son contrepoint. Ceci dit, les solistes qui se détachent du chœur n’ont pas forcément une assise vocale idéale et pèchent un peu par la légèreté de leur prestation. Justes, ils manquent en stabilité, ce qui occasionne une relative perte d’énergie lors de leurs interventions.

 

Kenneth Tarver et le RIAS Kammerchor.  Photo Bel Air Media 2008 © Elizabeth Carecchio

 

Mais le plus regrettable est bien le choix de Kenneth Travers dans le rôle-titre. Certes, il se distingue de par sa performance d’acteur, hypnotisée et hypnotisante à la fois, dans des contorsions quasi chorégraphiques qui font de sa gestique une véritable performance en soi. Seulement, vocalement, cela ne suit pas. Rarement en rythme, souvent décalé avec l’orchestre, son timbre s’avère fluet face au continuo, sans réelle projection ni assise. Les vocalises sont à l’évidence travaillées mais tous les passages avec textes restent approximatifs, dénués de présence, de contenance et de charisme. Au final, on ne retient que ses mouvements et non ses airs.

Rosemary Joshua (Nitocris).  Photo Bel Air Media 2008 © Elizabeth CarecchioDe liberté, enfin, il est question dans cette mise en scène minimaliste à la direction artistique peu convaincante, voire ridicule en ce qui concerne les costumes. Mais elle pose en fait la question de son essence. Si l’on veut mettre en scène un oratorio qui, par définition, mise sur l’implicite sur le plan scénographique, pourquoi rester dans le vague devant un mur nu et froid à force de gesticulations stériles et abstraites ?
À ce compte-là, un fond de scène ou une nef d’église auraient aussi bien fait l’affaire. Quelques gestes - dont certains vulgaires - illustrent explicitement le texte du livret, mais cela est bien épisodique et participe de l’incohérence de la démarche.



Le metteur en scène Claus Guth avait trouvé un angle nouveau, une actualité, un enrichissement au Messie. De cette version, on ressort sans véritable découverte ou relecture, le champ du possible restant désespérément ouvert à son maximum, sans qu’un réel point de vue ne soit explicité.
En outre, le montage propose des plans dévoilant occasionnellement l'hésitation ou l'instabilité des caméras. Dommage !




 

Lire le test du DVD

 

 

 

Retrouvez la biographie de Handel sur le site de notre partenaire Symphozik.info.

Jean-Claude Lanot

Suppléments du Blu-ray

En HD : Synopsis à lire, en français, anglais et allemand.

 

Bande-annonce du Blu-ray

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

Le master vidéo propose un bel étalonnage des couleurs, des contrastes appuyés et des effets clairs-obscurs dramatiques, y compris dans les scènes très sombres. La définition est quant à elle très détaillée mais se trouve légèrement compromise par des fourmillements passagers. Ceci posé, de superbes gros plans font apparaître le côté artisanal des costumes et des matériaux utilisés.
On remarquera des micro-saccades résultant d'une conversion vidéo pas très heureuse.

Son

La piste stéréo offre une belle présence des voix, de la précision et une aération assez plaisante. Le rapport voix/instruments est très homogène mais l’orchestre se voit privé d’un véritable mordant dans les moments les plus virtuoses, mais aussi de détail, notamment le magnifique et opulent continuo imaginé par René Jacobs. Dans le même temps, il révèle davantage les défauts de projection de certains chanteurs, Kenneth Tarver en tête.
Le mixage muticanal, porté par un excellent encodage DTS HD Master Audio, utilise avec mesure la scène arrière et le caisson de basses mais donne plus de relief à l'ensemble. Les voix sortent du cadre sans artifice et l'orchestre trouve une énergie et un éclat que la piste stéréo retenait. Le spectre grave est en outre bien mieux rendu.

Note technique : 7/10

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