DVD Jaquette de : André Chénier (Bregenz - 2011)

Distribution

Interprètes
  • Héctor Sandoval
    Andrea Chénier
  • Scott Hendricks
    Carlo Gérard
  • Norma Fantini
    Maddalena di Coigny
  • Tania Kross
    La mulatta Bersi
  • Rosalind Plowright
    La Contessa di Coigny
  • David Stout
    Roucher
  • Tobias Hächler
    Pietro Fléville…
  • Richard Angas
    Fouquier-Tinville…
  • Giulio Mastrototaro
    Mathieu
  • Bengt-Ola Morgny
    L'Abate
  • Peter Bronder
    Un Incredibile
  • Wieland Satter
    Schmidt
  • Prague Philharmonic Choir
  • Bregenz Festival Chorus
Mise en scène
Keith Warner
Chorégraphie
Lynne Page
Orchestre
Wiener Symphoniker
Chef d'orchestre
Ulf Schirmer
Réalisation
Felix Breisach
Origine
Bregenz Festival, Seebühne
Année
2011

Informations techniques

Durée
127'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
C Major
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
27/10/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Chinois
•  Coréens
•  Espagnol
•  Français
•  Italien

André Chénier (Bregenz - 2011) DVD

Andrea Chénier

Note générale : 6/10

Umberto Giordano

Opéra


L'éditeur C Major propose en Blu-ray et DVD la production d'André Chénier du compositeur vériste Umberto Giordano, filmée lors du Festival de Bregenz 2011. L'occasion pour nous de faire le point sur cette mise en scène tout à fait particulière de Keith Warner. Héctor Sandoval tient le rôle-titre et Ulf Schirmer dirige le Wiener Symphoniker.

Construction du gigantesque décor de David Fielding pour <i>André Chénier</i>.  © Bregenzer Festpiele/Karl Forster

 

Cette production d'André Chénier au Festival de Bregenz a en effet le mérite de nous faire poser de bonnes questions relativement au rapport entretenu entre une mise en scène et la musique. Idéalement, l'opéra devrait être le lieu où les deux fusionnent afin de proposer un spectacle total. L'harmonie qui doit s'établir permet au spectateur d'être comblé avec un art visuel au service d'un art auditif, et vice-versa, l'un ne devant pas empiéter sur l'autre au risque de tout déséquilibrer.
Miser sur des chanteurs laissés à eux-mêmes sur une scène vide se révèle souvent laborieux, à moins qu'il n'existe une très forte justification au dépouillement. Un décor encombrant risque quant à lui d'accaparer une bonne partie de l'attention auditive du mélomane qui risque de passer beaucoup plus de temps à regarder qu'il ne le passe à écouter. Une scène de théâtre doit apporter davantage que ce que l'on trouverait chez soi, assis confortablement dans son fauteuil, pour écouter un disque, sans rien à voir.

 

Héctor Sandoval interprète le rôle-titre d'<i>Andrea Chénier</i> de Giordano lors du Festival de Bregenz.  © Bregenzer Festpiele/Karl Forster

 

Norma Fantini (M. de Coigny).  © Bregenzer Festpiele/Karl ForsterPenchons-nous tout d'abord sur l'essentiel de la distribution vocale de cet opéra vériste au sujet révolutionnaire… Beaucoup de monde chante dans André Chénier, et l'on s'y perd un peu parmi les rôles aux répliques rapides, le rythme soutenu et les changements de costumes.
D'abord, le Chénier d'Héctor Sandoval, ténor à la voix portante, se montre parfait dans son incarnation. Il y croit et nous aussi, tant son énergie et sa volonté se placent en phase avec le personnage. Scott Hendricks (Charles Gérard) déjà remarqué en DVD et Blu-ray avec Le Roi Roger de Szymanowski enregistré également à Bregenz et Death in Venice de Britten, se meut avec agilité dans ce rôle de transformation, et passe avec naturel du valet au meneur révolutionnaire. Acteur-chanteur en puissance, il outrepasse la simple prestation scénique pour vivre pleinement son personnage.
Côté féminin, Norma Fantini possède une belle forme vocale, et sa Madeleine de Coigny, jeune femme noble malmenée par la Révolution française est assez touchante. Rosalind Plowright, dans le double rôle de La Comtesse de Coigny et Madelon, possède malheureusement un vibrato assez présent qui dessert sa prestation. Le reste de la distribution se montre tout à fait correct, tout comme les chœurs praguois. Le chef Ulf Schirmer possède un orchestre sans défauts et a beaucoup de mérite pour diriger dans les conditions particulières de la scène sur l'eau, emblème du Festival de Bregenz.

Revenons maintenant à la mise en scène de keith Warner, laquelle justifie notre note générale… L'idée de se servir du lac de Constance comme d'une immense baignoire dans laquelle trempe un Marat gigantesque est valable en soi. La référence au tableau de David inscrit l'opéra dans un contexte fort et permanent. Les chanteurs évoluent au milieu de ce décor pharaonique comme de minuscules êtres s'agitant vainement avant la Révolution française et fébrilement pendant les événements. Les accessoires qui y sont attachés – guillotine, couteau, livre et miroir – sont reliés par un escalier qui rentre dans l’œil droit de ce gigantesque "Marat". Andrea Chénier apparaît en chantant sur son livre de poésies. Des acteurs se jettent à l'eau, d'autres prennent la fuite sur des barques. Les costumes respectent l'époque, et les coiffures sont autant de perruques extravagantes et enlaidissantes. Tous les chanteurs portent une oreillette puisque l'orchestre joue à distance et reste invisible pour eux… et pour nous. Deux écrans géants de part et d'autre de la scène sont installés, permettant de suivre en détail l'action et de voir les chanteurs.

 

Scott Hendricks (Charles Gérard), à droite.  © Bregenzer Festpiele/Karl Forster

 

Décor de David Fielding pour <i>André Chénier</i>.  © Bregenzer Festpiele/Karl ForsterLa limite est atteinte : se trouve-t-on au cinéma ou à l'opéra ? Profite-t-on au mieux de la musique ? Comme dans bon nombre de productions qui privilégient le grand spectacle à la dimension musicale, il y a fort à parier que ce type de spectacle gagnait davantage à être vu qu'entendu. le DVD ou le Blu-ray ne rendent que partiellement une vue d'ensemble dont on ne perçoit réellement aucun détail, et impose une distanciation réductrice. L'intimité propre à un théâtre disparaît pour laisser la place à un spectacle ambigu et imposant qui laisse peu de place à la musique…

Lire le test du Blu-ray André Chénier à Bregenz

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Bande-annonce de Aïda à Bregenz. (Stéréo DD)

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Le master d'origine HD délivre sur ce DVD une bonne partie de ses belles qualités, à commencer par une richesse de détail surprenante lorsque la caméra s'approche des artistes. Lorsqu'elle s'en éloigne trop, elle se dilue normalement quand le Blu-ray de ce programme la conserve de façon spectaculaire. Mais la colorimétrie est magnifique de bout en bout, valorisée le plus souvent par de forts contrastes et de puissants éclairages sophistiqués. On notera néanmoins quelques saccades dans certains mouvements des chanteurs ou des caméras.

Son

La piste stéréo diffuse l'orchestre avec une grande clarté et emprunte un axe plutôt analytique, secondé par une bonne séparation. Les voix se positionnent au centre avec naturel mais paraissent plutôt étouffées, ce qui crée alors un déséquilibre avec l'orchestre.
Avec le mixage 5.1, l'équilibre orchestre/voix est optimal. La projection des chanteurs devient même quasi idéale, tandis que les pupitres instrumentaux s'épanouissent avec éclat. La lisibilité globale devient ainsi extrême, tandis que la scène arrière apporte une réverbération mesurée et confortable, et le caisson de graves une solidité bienvenue. Le multicanal l'emporte ici haut la main !

Note technique : 8/10

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Mots-clés

Andrea Chénier
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