Pouvez-vous décrire la structure de FRA Productions ?
Nous sommes des producteurs audiovisuels qui fonctionnons de façon assez classique. Indépendamment de la musique, nous adoptons les mêmes stratégies de production que celles utilisées pour le documentaire ou la fiction.
FRA Productions est né en 1988 et a bénéficié de l'éclosion des chaînes du câble. Nous avons ainsi beaucoup travaillé avec Paris Première et TV5, chaîne pour laquelle nous avons produit le magazine d'actualités musicales internationales Mouvement. Un prix nous a été remis pour cette émission, ce qui nous a positionnés.
Nous avons ensuite participé à la création de la chaîne Musique, puis de Mezzo. La passion que je nourris pour la musique, l'opéra et la danse m'a, en fait, conduit à collaborer avec les grands acteurs hertziens que sont Francetélévisions et Arte, ainsi que de nombreuses chaînes de télévision étrangères comme la BBC, la NHK et la ZDF.
Au départ nous étions un petit noyau, puis l'équipe a grandi… Pour tout dire, une chose a été capitale pour nous : la détermination du Centre National de la Cinématographie, à l'aube des années 90, de vraiment soutenir notre secteur. Auparavant, notre activité dépendait des chaînes de télé et de leurs capacités à trouver des créneaux pour ce que nous proposions. Le CNC a eu un impact extrêmement favorable, de sorte qu'aujourd'hui nous disposons d'un nombre non négligeable de captations d'opéras, de concerts, de ballets et de documentaires sur la musique.
Quel est votre rôle exact au sein de cette société de production ?
Je me qualifierais plutôt de producteur artistique à la tête d'une équipe de production. Notre Président, Toni Hajal, a la charge de tout le travail de production proprement dit. Je dois avouer que mon rôle est bien plus agréable puisqu'il consiste à proposer les projets artistiques, à les soumettre aux chaînes de télévision, puis à les développer avec elles.
Puis est né le label FRA Musica…
FRA Musica a été créé en 2009. Nous nous étions très souvent posé la question par le passé de savoir si, un jour, nous nous aventurerions sur le domaine de l'édition. Nous avons eu la chance de travailler avec des labels discographiques comme Virgin Classics, EMI, Decca, Deutsche Grammophon ou Sony, ainsi que des labels vidéo comme Opus Arte, TDK ou Arthaus. Il y a un an, nous parvenions encore à trouver des accords satisfaisants avec ces labels et trouvions un équilibre. Mais plus aujourd'hui.
Comment expliquez-vous cette situation ?
Il faut savoir que les programmes commercialisés sont en fait des programmes de télévision édités en DVD, majoritairement financés par le producteur et les chaînes de télévision. Les droits d'exploitation annexe qui doivent être négociés pour la vidéo coûtent fort cher. Auparavant, l'apport de certains éditeurs discographiques nous permettait de nous lancer avec eux dans l'achat de licences. Puis le secteur du disque a subi un effondrement considérable, même si celui-ci est moins sensible pour la musique classique.
Et vous avez décidé de créer votre propre label…
Nous nous sommes en fait retrouvés dans la situation où personne ne voulait nous accompagner sur un projet de référence comme Dido and Aeneas de Purcell. Il n'y avait pas de star dans la distribution, mais tout de même William Christie à la tête des Arts florissants. Mais personne ne voulait se risquer dans l'entreprise. Soit nous renoncions alors à une édition DVD et Blu-ray, soit il nous fallait décider de nous lancer. Cette Didon nous a ainsi poussés à mettre un pied dans le monde de l'édition.
FRA Musica nous procure de plus une forme de liberté en nous permettant de nous intéresser à des œuvres qui ne sont pas nécessairement très connues, d'un abord difficile, ou bien présentées sous des formes qui ne sont pas les plus spectaculaires, comme l'opéra Carmen filmé à l'Opéra Comique qui, sur le plan musical, représente une proposition audacieuse de la part de John Eliot Gardiner. Cette version n'a rien à voir avec les versions traditionnelles entendues dans les grandes maisons d'opéra comme le Metropolitan Opera.
Comment qualifieriez-vous votre démarche éditoriale ?
Retrouver l'essence des choses. Ce qui m'intéresse le plus ce sont les œuvres. Même si j'aime travailler avec certains metteurs en scène, si j'apprécie certaines productions, mes choix sont avant tout des choix d'œuvres. Après tout, lorsqu'on choisit très en amont de produire un opéra, on ne peut absolument pas avoir une idée précise du résultat…
Mireille, votre second titre, a été diffusé sur France 3 en quasi direct. Pouvez-vous expliquer cette notion ?
Il s'agit en fait d'un léger différé. En raison des 2h40 que dure cet opéra, nous avions décidé de supprimer la durée de l'entracte, après lequel nous nous sommes retrouvés en direct. Mais les conditions de travail étaient celles d'un direct absolu, rendu encore plus angoissant par un violent orage qui s'est abattu sur Paris ce soir-là. J'étais dans le car régie lorsque j'ai entendu un grondement incroyable, comme si le ciel était en train de s'ouvrir. Le car s'est mis à trembler, et tout a sauté ! Les écrans : le noir. Vous imaginez ?
Nous avions heureusement une copie de secours en régie finale pour palier à cette avarie… Mais, malgré ce contretemps, nous avons réussi à garder plus d'un million cent mille spectateurs sur cette œuvre longue, quasi inconnue et sans star. Nous avons été vraiment agréablement surpris par la chaleur de l'accueil des téléspectateurs. C'est une belle aventure doublée d'une expérience que je ne suis pas prêt d'oublier.
Les montages de Mireille et de Carmen en DVD sont-ils les mêmes que ceux des directs ?
Précisément à cause de cet impondérable, le DVD de Mireille n'est pas ce que vous avez pu voir à la télévision. Quant à Carmen, il se trouve que John Eliot Gardiner était malade. Nous n'avons donc pu tourner qu'une seule représentation avec lui, par chance, le soir du direct. Je peux vous dire que nous étions inquiets.
Ensuite, pour Mireille comme pour Carmen ou tout autre direct, notre attention est surtout portée sur l'exécution musicale et l'interprétation. Aussi, pour l'exploitation vidéo, on procède un peu à la manière d'un disque en faisant un montage qui tient compte à la fois des indications du metteur en scène quant aux expressions dramatiques, mais aussi des passages les plus réussis sur le plan musical parmi les soirées enregistrées. Elles sont de l'ordre de trois en général. C'est un travail de fourmi. Nous pouvons aller jusqu'à faire des micro-changements sur des notes ou toute autre petite correction de cette nature. Ce montage prend infiniment de temps et la différence avec le direct est importante.
En live, vous recevez ce qui se passe sur scène tel quel. Ce que vous voyez en DVD ou Blu-ray est un travail peaufiné avec temps et passion. Du reste, la copie remise en final aux chaînes de télé consiste en ce montage définitif.
Le metteur en scène participe-t-il au montage ?
Pas vraiment, mais nous travaillons en amont avec lui. On établit en fait un véritable script de tournage comme on le ferait pour le cinéma. Nous construisons une chronologie, une sorte de continuité dramatique assortie de propositions de plans dans le but de raconter une histoire en images. On va tenter d'extraire une forme de cinématographie depuis une histoire qui, paradoxalement, est jouée en parallèle sur scène. Dans cet axe rien n'est indifférent : que vous filmiez un artiste en plan d'ensemble avec des personnages autour de lui, ou que vous choisissiez de l'isoler, chaque choix est signifiant. Nous discutons de ces possibilités avec le metteur en scène. Lui a pensé son spectacle pour la scène, et notre objectif consiste à préserver sa vision de l'ouvrage tout en nous l'appropriant avec respect, sans la déformer.
C'est là sans doute un exercice difficile…
Ce qui caractérise un spectacle sur scène est essentiellement la signification de tout ce qui le compose, du décor qui raconte une histoire, aux costumes qui racontent la leur, en passant par les lumières. Tout exprime quelque chose. À la différence d'un film où tout se déroule dans le cadre que vous avez choisi, assorti des lumières que vous avez réglées pour composer votre image. Pour une captation live, il faut parvenir à utiliser l'image globale qui vous est proposée afin de la rendre signifiante pour l'écran.
Justement, quelle marge d'expression est la vôtre ? Comment vit-on le statut de réalisateur filmant le travail d'un metteur en scène ? N'est-ce pas frustrant ?
Il faut toujours être conscient de travailler sur la création d'un autre, même si l'on possède une vision personnelle de son travail. Le mien s'exprime par diffraction, par reflet. Je ne fais que révéler plus ou moins bien la création d'un autre. L'équilibre à trouver est délicat, mais il s'appuie sur une vraie réflexion préalable.
Il se passe en fait beaucoup de choses sur une scène et, très honnêtement, je pense que personne ne voit jamais tout… Ma marge de créativité est tout de même immense et, de fait, je ne me sens pas frustré. Du reste, je n'ai jamais subi de contrainte. Bien entendu, que vous ayez vous-même plus ou moins d'affinités avec un univers esthétique ou que vous ressentiez plus ou moins un spectacle est une autre question.
Comment pourriez-vous définir votre style ?
Je suis très sensible à l'émotion dégagée par les interprètes. Comme la musique, elle me guide. J'essaye toujours de la valoriser, ou du moins de la faire passer. Pour autant, il n'y a pas de recette, chaque aventure est totalement différente et doit être menée en fonction de ses différences et des rencontres humaines.
D'où cette passion pour la captation vous vient-elle ?
Depuis mon plus jeune âge, j'aime filmer les spectacles. Si je réfléchis à pourquoi je fais ce métier je vous parlerai de mon amour pour la musique, l'opéra et le cinéma, bien sûr, mais certains événements m'ont également fait progresser dans cette voie.
À ce titre, les films issus de la collaboration entre Eisenstein et Prokofiev ont agi comme de véritables révélateurs sur ma sensibilité. Cet alliage dynamique entre la musique et l'image m'a bouleversé. Lorsque je suis sorti de la projection d'Ivan le Terrible - je devais avoir 15 ou 16 ans - j'étais tout bonnement transporté. Je me suis alors jeté sur toute la littérature que j'ai pu trouver sur le sujet. Je me souviens en particulier d'un livre qui mettait en perspective les extraordinaires storyboards d'Eisenstein avec la musique de Prokofiev. Eisenstein dessinait nombre de ses plans avec une rigueur de la pensée orientée sur l'architecture de l'image qui constitue un modèle absolu.
Très modestement, à mon petit niveau, j'essaye de conserver quelque chose de ce choc qui m'a nourri et continue à alimenter mon désir de progresser. Lorsque je compose une image, je pense toujours à une construction en adéquation avec la musique. Cela n'apparaît pas dans mes films car je ne place pas l'accent dessus, mais cela me guide toujours.
Avez-vous suivi une formation musicale ou artistique ?
Un peu de piano ne saurait faire de moi un musicien. Mais j'ai usé mes fonds de culottes à l'opéra, dans les salles de concerts et à la cinémathèque. Je suis en fait un mélomane.
Ma chance est aussi d'avoir rencontré des gens formidables qui m'ont soutenu, qui m'ont aidé. Sans la confiance que m’ont portée les directeurs de théâtres, à commencer par Hugues Gall, je n'aurais pas pu exercer ce métier de cette façon. Des metteurs en scène ont également beaucoup compté : Robert Carsen, pour lequel j'éprouve une immense amitié et avec lequel j'aime beaucoup travailler, Laurent Pelly, Deborah Warner et beaucoup d'autres…
Le label FRA Musica va-t-il se cantonner aux productions de l'Opéra de Paris ou de l'Opéra Comique ?
Pas du tout, nous en sommes au début. Nous allons sortir la production de Robert Carsen de Katia Kabanova au Teatro Real de Madrid, puis celle d'Armide filmée au Théâtre des Champs-Élysées. Nous travaillons également avec le Théâtre du Châtelet pour éditer une œuvre à laquelle je tiens énormément : Angels in America de Peter Eötvös. Puis nous proposerons des ballets. Il est également fort probable que The Rake's Progress tourné à Glyndebourne soit édité par FRA Musica.
Doit-on comprendre que vous allez maintenant travailler plus spécifiquement pour votre propre label ?
Tout à fait, lorsque cela sera possible en fonction des artistes sous exclusivité. C'est en fait assez compliqué. Mais nous avons choisi de nous positionner sur des ouvrages qui n'intéressent pas vraiment les grands labels soucieux de rentabilité et surtout attentifs à mettre en avant leurs artistes. Nous allons développer notre singularité.
Étant moi-même très attaché au répertoire français, nous allons sans doute progresser dans cet axe.
Vous filmez aussi bien des opéras que des ballets. Avec quelle forme d'expression ressentez-vous le plus d'affinité ?
Je ne fais pas de distinction entre les genres classiques car tous font partie de la même famille. Tous les arts se mêlent et se rencontrent. Prenez l'opéra baroque : la danse est intégrée au chant. Je suis avant tout un amoureux de l'émotion scénique et de la musique. Le champ est vaste…
Avec les Blu-ray de FRA Musica, vous rentrez chez les gens en HD et en son multicanal. Quel regard portez-vous sur cette façon de voir un spectacle ?
J'avoue que cela me fait plutôt plaisir. La télévision représente aussi un facteur important dans mon évolution personnelle. Très jeune, je me souviens avoir vu Le Couronnement de Poppée retransmis depuis Aix en Provence. Bien sûr, je ne savais pas ce que c'était… Je conserve aussi un puissant souvenir du Simon Boccanegra mis en scène par Giorgio Srehler et diffusé en direct à la télévision. Je revois ce prologue éclairé aux flambeaux… Il y a quelques années, les caméras n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, et on ne pouvait tout de même pas éclairer en plein feux la scène de l'Opéra de Paris. On discernait de petites taches blanches et pas grand-chose autour.
Alors comment ne pas se réjouir de cette évolution technique si favorable pour valoriser tous les éléments esthétiques ? La Haute Définition permet de voir des choses absolument somptueuses et le rendu scénique ne fait que s'améliorer. C'est un vrai bonheur d'avoir tous ces supports à disposition et d'imaginer que des gens s'installent chez eux devant leur écran pour apprécier les spectacles de cette façon.
Je me réjouis aussi aujourd'hui du succès des projections d'opéras et de ballets sur les écrans des salles de cinéma. C'est vraiment formidable, inouï. Je suis émerveillé de constater que, finalement, l'opéra que l'on croyait destiné à des petits cercles trouve ainsi un public bien plus large.
Pour distribuer des Blu-ray sur le marché nord-américain, on effectue une conversion des masters européens Haute Définition de 50 Hz vers le 60 Hz de la norme américaine. Cette opération provoque bien souvent une altération de l'image et des saccades. Êtes-vous sensible à ce problème ?
Nous avons réalisé des tests dans ce sens car c'est un vrai grand problème. Pour nos premières sorties, nous avons même évoqué la possibilité de commercialiser nos titres en plusieurs formats, chacun adapté aux exigences des marchés, ce qu'aucun éditeur ne fait. Mais nous nous heurtons à un problème de coût.
Je suis obsédé par la qualité de l'image et du son, et c'est pour moi presque toujours une épreuve douloureuse d'être confronté à la qualité d'un Blu-ray par rapport à celle du master original : tant d'heures passées à affiner l'équilibre des contrastes et toutes sortes de réglages qu'on ne retrouve pas forcément sur le disque final. Nous nous efforçons de toujours obtenir une fluidité maximale et une haute qualité de rendu, malgré la compression inévitable, même en Haute Définition. Bien sûr, la qualité de la HD représente une avancée prodigieuse. Il faut continuer à travailler en vue d'obtenir une restitution la plus juste possible car, aujourd'hui, le spectacle vivant a acquis une nouvelle dimension grâce à la Haute Définition et au Blu-ray.
Vous vous intéressez de même au relief, à la 3D…
Pour moi, le relief ajoute une théâtralité à l'image. Notre désir d'immersion dans le spectacle s'est concrétisé en décembre 2009 lorsque nous avons enregistré pour Francetélévisions la soirée Hommage aux Ballets Russes par le Ballet de l'Opéra de Paris. Nous avons eu envie de tenter l'expérience du relief et, en dehors des représentations, nous avons filmé Petrouchka en 3D. Ce ballet se prête fort bien à ce type de tournage de par sa structure et son décor qui se déploie à la manière d'un livre pop-up pour enfants. Nous sommes très heureux de cette expérience même si, techniquement, cela a été assez rude.
C'était la première fois que des caméras 3D pénétraient à l'Opéra ; nous avons tourné un peu à la manière d'un film. Je vous confie que mener les tournages 2D et 3D de front était même très difficile. Quand je filmais le ballet hors représentation en 3D, et que je le filmais à nouveau en soirée en public, mais en 2D, il me manquait quelque chose. C'était terrible !
Nous projetons d'ailleurs d'éditer en 2011 une édition spéciale composée de l'intégralité de la soirée en Blu-ray standard et Petrouchka en 3D. Vous verrez, le relief ajoute une dimension vraiment ludique à ce ballet…
Votre site Internet* annonce des Contes d'Hoffmann filmés pour la télévision en 2012 en 3D par Robert Carsen ? Que pouvez-vous nous dire sur ce projet ?
C'est une envie que nous nourrissons depuis pas mal de temps. L'idée était de travailler un peu à la manière des films à sketches italiens des années 60. Robert était attaché à présenter des Hoffmann différents pour chaque histoire, à trois moments la vie du poète : jeune, alors qu'il connaît le vertige du plaisir érotique avec la poupée, 10 ou 15 ans plus tard, meurtri par une histoire d'amour déchirante avec Antonia, pour le retrouver enfin avec Julietta, s'adonnant à des plaisirs sexuels pervers jusqu'à perdre son ombre et son identité. Nous voulions tourner chaque histoire dans un théâtre mythique différent.
Avec sa distribution pléthorique ce projet est extrêmement onéreux - entre huit et dix millions d'euros - et nous avons été confrontés à un gros problème : la suppression de la publicité à la télévision autorisait Francetélévisions à faire intervenir des sponsors pour financer notamment ses programmes culturels. Or il se trouve que la loi votée est inapplicable. Elle doit repasser devant le Parlement et nous attendons toujours.
Malgré l'apport de différents partenaires nous n'avons pas réussi à trouver un financement suffisant pour ce projet. Du film de télévision, notre idée de départ, nous nous orienterons sans doute d'ailleurs vers une forme d'exploitation cinématographique. Le projet est certes repoussé, mais je suis tenace et opiniâtre. Nous y parviendrons…
* www.fraprod.com
Robert Carsen devrait réaliser ce film. Pourquoi pas vous ?
L'idée de ce film m'est en fait venue de la production scénique de Robert. Il était normal de lui en confier la réalisation. Ses productions sont justement très cinématographiques, et j'étais de plus intéressé de voir son imaginaire se déployer différemment. L'expérience promettait d'être riche quand bien même je pourrais traiter le sujet des Contes avec ma propre sensibilité.
Quel regard portez-vous sur vos captations éditées par les divers labels ?
Entre nous, je ne suis parfois pas très heureux de la manière dont les DVD ont été produits, que ce soit au niveau du packaging, du pressage ou autres. Mais je n'ai pas la possibilité de dire grand-chose une fois les licences d'exploitation cédées. Nous nous sommes très souvent battus pour au moins donner un avis sur les photos utilisées sans avoir toujours obtenu gain de cause. La relation entre les théâtres et les éditeurs peut s'avérer complexe et n'arrange rien dans cette problématique. Il est vrai qu'un boîtier plastique et rien d'autre que le DVD à l'intérieur n'est pas fait pour nous réjouir.
FRA Musica annonce des sorties de ballets. Avez-vous des dates à communiquer ?
Pas encore. Nous sommes en fait en train de travailler sur ce planning avec Nicole Patin, notre directrice de label. Elle est également en charge de mener la production internationale des Contes d'Hoffmann. Nous allons aussi travailler ensemble sur de la fiction, un axe qui m'intéresse beaucoup. Une fiction qui s'inscrira bien sûr dans notre domaine de prédilection : la musique.
Réaliserez-vous ces films vous-même ?
J'en réaliserai certains, ceux auxquels je tiens beaucoup. Mais j'attends que ces projets se concrétisent pour vous en parler.
Vous tendez donc maintenant vers une forme d'expression plus personnelle…
Je souhaite effectivement m'exprimer et m'affirmer en tant que réalisateur. Pour ce faire, je suis persuadé qu'il me faut aller sur un territoire où je serai maître d'œuvre à part entière.
Propos recueillis par Philippe Banel
Le 8 octobre 2010
Quelques captations réalisées par François Roussillon.
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