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Interview de Marc Mauillon, baryton

Marc Mauillon.  © Philippe ParentC'est après une répétition des Fêtes vénitiennes que nous avons rendez-vous avec Marc Mauillon. Cette production mise en scène par Robert Carsen marque le retour du jeune baryton à l'Opéra Comique après plusieurs spectacles dont Cachafaz, Egisto, Vénus & Adonis et le récent Robert le cochon… Mais cette rencontre est également placée sous le signe d'un très bel album de mélodies paru dans la collection Les Musiciens et la Grande guerre des Éditions Hortus que Marc Mauillon a enregistré avec la pianiste Anne Le Bozec. Un duo dont il nous parle avec ferveur…

 

Marc Mauillon chante dans Les Fêtes vénitiennes à l'Opéra Comique. Six représentations sont programmées entre le 26 janvier et le 2 février 2015. Dans cette nouvelle production mise en scène par Robert Carsen, Marc Mauillon sera entouré par Emmanuelle de Negri, Élodie Fonnard, Rachel Redmond, Émilie Renard, Cyril Auvity, Reinoud Van Mechelen, Marcel Beekman, François Lis, Sean Clayton et Geoffroy Buffière. Les Arts Florissants seront dirigés par William Christie. Plus de renseignements ICI

On retrouvera ensuite Marc Mauillon accompagné de la pianiste Anne Le Bozec dans un programme de mélodies consacré aux musiciens de la Grande Guerre au Couvent des Récollets, à Paris, dans le cadre de la Saison des Pianissimes le 18 mars 2015 à 20h. Plus de renseignements ICI

Tutti-magazine : Vous répétez en ce moment Les Fêtes vénitiennes de Campra à l'Opéra Comique. À quel stade de la préparation de cette production en êtes-vous ?

Marc Mauillon : Nous débutons la seconde semaine de répétitions sur un total de cinq ou six. En d'autres termes, nous avons dépassé le stade de l'ébauche mais pas encore atteint celui de la précision des choses. En réalité, nous assemblons modestement les pièces d'un puzzle par couches successives. Tout a commencé par un tour d'horizon de l'œuvre entre solistes. Les danseurs du Scapino Ballet de Rotterdam viennent d'arriver et nous allons maintenant pouvoir travailler avec eux. Après les Fêtes de fin d'année, le chœur se joindra à nous, et cela modifiera la donne au niveau de l'occupation de l'espace. Une fois que toute la partie scénique sera au point, commenceront alors les répétitions avec l'orchestre.

Quel est votre rôle dans cette production ?

À la manière des Indes Galantes, Les Fêtes vénitiennes est un opéra-ballet composé de quatre petites histoires, ou plus exactement d'un Prologue et de trois entrées, et j'interprète un personnage différent dans deux de ces entrées. Le premier se nomme Alamir, un prince amoureux d'une modeste roturière qu'il teste en se faisant passer pour son valet afin d'être certain qu'elle ne soit pas attirée seulement par sa richesse et son rang. L'autre personnage est aussi un prince, et il est tombé amoureux d'une chanteuse d'opéra. Cette scène se déroule à une époque où chanteuses et danseuses avait des protecteurs. Or la chanteuse dont mon personnage est amoureux est protégée par un vieux barbon extrêmement jaloux qui la fait suivre. Aussi, le prince décide-t-il de prendre l'apparence du Dieu des Vents Borée et profite d'un spectacle pour l'enlever.

 

Cyril Auvity (Adolphe) et Marc Mauillon (Damire) dans <i>Les Fêtes vénitiennes - L'Opéra<i/> mis en scène par Robert Carsen à l'Opéra Comique.  © Vincent Pontet

Ce spectacle est mis en scène par Robert Carsen. Quelle perception avez-vous de sa manière de vous diriger ?

Les Fêtes vénitiennes est la troisième production sur laquelle je travaille avec Robert Carsen, et le rapport en est nécessairement facilité. Lorsqu'on connaît déjà un metteur en scène, son langage et son esthétique sont plus rapides à appréhender, et c'est sans doute la raison pour laquelle j'ai peu travaillé ces derniers jours. C'est la première fois qu'il rencontre certains artistes et il doit avoir besoin de passer plus de temps avec eux. En ce qui me concerne, savoir ce qu'il souhaite obtenir de moi rend facile de le lui donner.
Robert Carsen montre généralement pas mal ce qu'il attend mais il est aussi beaucoup en recherche. Il arrive rarement avec une idée de ce qu'il veut faire et suit plutôt son inspiration. Il peut se montrer très clair à propos de certains personnages, et cherche beaucoup pour d'autres. Dans ce cas, un chanteur peut être amené à faire de nombreux essais. Tout dépend des situations. Mais il est toujours très méticuleux et il a l'œil sur tout.

Cette manière de travailler vous convient-elle bien ?

Maintenant que je le connais, ça va. Au départ, je reconnais avoir eu besoin d'un petit temps d'adaptation. Indépendamment de moi, ce qui est vraiment très agréable est la relation entre Robert Carsen et William Christie. Ils se connaissent parfaitement et s'entendent très bien. Du coup, le rapport plateau-fosse est très harmonieux, ce qui n'est pas toujours le cas. Cela permet de partir sur de très bonnes bases.
L'autre aspect très positif que je trouve dans ces Fêtes vénitiennes, c'est l'équipe des chanteurs. Nous avons tous déjà travaillé avec William Christie, ce qui aboutit à un sentiment de troupe. De plus, nous nous connaissons tous, et certains même très bien. Nous formons en quelque sorte la famille Arts Flo, une famille heureuse de se réunir à l'Opéra Comique autour de cet opéra.

 

Marc Mauillon (Damire déguisé en Borée) dans <i>Les Fêtes vénitiennes</i> à l'Opéra Comique.  © Vincent Pontet

Peut-on vraiment parler de cette relation comme d'une famille musicale et artistique ?

William Christie en 2011.

C'est clairement ainsi que je le ressens dans ma relation avec des artistes comme Emma de Negri, Cyril Auvity, Rachel Redmond ou Élodie Fonnard. Nous avons tellement chanté ensemble qu'il n'y a plus tellement de questions à se poser. Nous nous faisons confiance, nous interagissons les uns avec les autres, et tout avance facilement. Ce à quoi nous parvenons est d'ailleurs assez formidable car d'une part, chacun reste libre et a son mot à dire, et d'autre part William Christie sait qu'il peut nous emmener là où il veut dans la mesure où il sait que nous réagissons.

J'ai le sentiment, par rapport aux Arts Flo, que je peux maintenant proposer des choses sur le plan artistique et musical, et qu'elles sont écoutées. En outre, que ce soit en grande ou petite formation, je sens que le courant passe et qu'il y a une vraie fluidité dans le travail. Je trouve là un respect et une écoute, autant de la part de mes collègues chanteurs que des musiciens, des choristes et de William lui-même. Être parvenu à ce stade de qualité de rapport est très agréable.

Pour ces Fêtes vénitiennes, vous retrouvez la scène de l'Opéra Comique sur laquelle vous avez chanté de nombreux rôles. Que pouvez-vous dire de ce théâtre ?

Depuis que Jérôme Deschamps a été nommé Directeur de l'Opéra Comique, j'ai la chance folle de participer à chaque saison, une ou plusieurs fois. Là encore, c'est la notion de famille qui me vient à l'esprit car je connais vraiment toute l'équipe technique, les machinistes, les éclairagistes, les régisseurs, les personnes qui s'occupent des costumes… Je me sens vraiment bien dans ce théâtre qui m'a accueilli dans des spectacles aux styles et musiques vraiment très différents. J'aime cette salle et j'adore ce rapport entre la scène et la salle, y compris en récital. J'ai trouvé mes points de repères, ce qui me permet de tirer parti au mieux de l'acoustique. Cet endroit est chargé d'émotions, de son Histoire, de Carmen et de Pelléas et Mélisande et de créations incroyables. Je suis également sensible à sa situation géographique dans Paris, dans un quartier que j'aime aussi. Mais mon attachement à ce théâtre ne se limite pas à ce qu'il a représenté car j'aime aussi ce qu'il est devenu grâce à Jérôme Deschamps. Par exemple, en juin dernier, j'ai participé à un spectacle pour enfants, Robert le cochon, et la vision de cette Salle Favart remplie d'enfants était un moment extraordinaire. Dans les coulisses nous pouvons voir ce que filme la caméra cadrée sur le chef, et cela nous permet accessoirement de voir ce qui se passe dans la salle avant le spectacle. C'était fou de voir ces gamins qui couraient dans tous les sens. Évidemment, on n'a pas l'habitude de voir ça !
J'ai aussi vécu à l'Opéra Comique de très grands moments d'émotion. Egisto, en 2012, a été très important, et je garde des souvenirs incroyables du Dido and Aeneas mis en scène par Deborah Warner la même année. Et puis Atys en 2011… Vous comprendrez l'importance que j'accorde à cette salle, et je suis ravi de la retrouver pour ces Fêtes vénitiennes, une dernière fois avant sa fermeture pour travaux. J'espère que cet endroit restera ce théâtre où il fait bon vivre et où il est possible d'essayer des choses.

En décembre 2010, vous avez joué sur cette scène le rôle de Raulito dans Cachafaz d'Oscar Strasnoy. Quel souvenir gardez-vous de cette production ?

Raulito (Marc Mauillon) aux pieds de Cachafaz (Lisandro Abadie) dans <i>Cachafaz</i> d'Oscar Strasnoy à l'Opéra Comique.  © Nathaniel BarucheCachafaz* a constitué une sorte de sommet, et je considère pour le moment le rôle de Raulito comme le rôle de ma vie, celui qui m'aura le plus marqué mais aussi le plus apporté. C’était la première fois que je travaillais avec Benjamin Lazar et ça a été une révélation. Un choc artistique et humain. Il était très impliqué dans la musique et le théâtre baroque, et je suivais son travail de loin tout en me disant que c'était bien intéressant. Puis est arrivé Cachafaz qui nous a permis de nous rencontrer. C'était d'ailleurs assez drôle de nous retrouver, tous deux ayant des affinités avec le milieu baroque, dans cet univers totalement différent. J'ai apprécié au plus haut point la confiance qu'il m'a accordée. Benjamin Lazar m'avait entendu lorsque j'ai auditionné pour Egisto. Vincent Dumestre, qui dirigeait l'opéra de Cavalli m'avait incité à rencontrer Benjamin qui auditionnait alors à l'Opéra Comique, et c'est grâce à l'air d'Egisto que j'ai chanté que j'ai pu faire Cachafaz, en réalité un an avant Egisto.

Cachafaz a été une vraie rencontre humaine avec Benjamin et cela nous a permis un travail en profondeur sur le personnage de Raulito. Raulito est un travesti, très éloigné de ce que je suis… C'était aussi une très belle rencontre avec Oscar Strasnoy. Sur certains points, il m'a d'ailleurs appris à chanter ! Nous nous étions rencontrés avec Lisandro Abadie, qui jouait le rôle-titre, et le chef d'orchestre Geoffroy Jourdain puis, je reçois la partition. À la première lecture je m'aperçois qu'Oscar Strasnoy m'a réservé des contre-ut et autres surprises du même acabit ! J'appelle Oscar et je lui dis : "Mais tu es malade ! Tu m'as entendu chanter et tu sais que ce n'est pas ma tessiture !". Avec son flegme tout argentin, il me répond : "Ah, mais, t'inquiète pas ! S'il faut changer, on changera. On verra bien…". En définitive, je ne lui ai pas demandé de changer la moindre note et, même, j'ai fini par adorer ces notes qui me paraissaient impossibles. Elles étaient parfaitement placées, là où il fallait en termes d'énergie. Parfois ces notes étaient quasiment des cris, mais elles me donnaient l'énergie exacte, nécessaire, dont j'avais besoin pour une scène en particulier. J'ai été très impressionné par le sens de l'écriture vocale et théâtrale d'Oscar Strasnoy car je sais que tous les compositeurs ne savent pas écrire ainsi pour la voix. Cachafaz est ainsi aussi devenu un plaisir musical et vocal. Découvrir l'univers de Copi, l'auteur du livret, a été aussi un très beau souvenir. Évoluer dans cette crudité de mots et y trouver tant de beauté et de poésie m'a réellement bouleversé. Je me suis senti merveilleusement bien sur scène dans la peau de Raulito.
* Voir la bande-annonce de la reprise de Cachafaz au Théâtre de Malakoff en 2013 à la fin de cette interview.

 

Marc Mauillon interprète le rôle de Raulito dans <i>Cachafaz</i> mis en scène par Benjamin Lazar à l'Opéra Comique en 2010.  © Nathaniel Baruche



Marc-Olivier Dupin, Pascal Dusapin, Oscar Strasnoy… Vous êtes ouvert à la création contemporaine mais on associe le plus souvent votre nom à la musique baroque…

J'aime beaucoup les compositions de ces compositeurs contemporains Pourtant, il est vrai que je n'ai pas eu dans cette musique la reconnaissance dont j'ai bénéficié dans la musique baroque. Très tôt dans ma carrière, j'ai été estampillé "Christie". Les Arts Flo est un ensemble qui rayonne beaucoup et on m'a souvent vu dans ce cadre, et pour ma plus grande joie. Mais, j'ai toujours aussi aimé m'impliquer dans la création. C'est une chose qui me tient beaucoup à cœur et j'essaye de le faire savoir.
C'est une chose curieuse, mais j'avais toujours imaginé qu'on me connaissait mieux. Par exemple, j'ai beaucoup chanté Mozart quand j'étais plus jeune et j'ai fait des Papageno à tire-larigot. Eh bien, on ne me propose plus du tout Mozart. Dans la tête des gens, ce n'est sans doute pas un répertoire que je pourrais chanter. En mai 2012, j'ai fait un récital de mélodies françaises avec Anne Le Bozec à l'Auditorium du Musée d'Orsay. Un journaliste a ensuite écrit qu'on ne savait pas que je chantais de la mélodie française, alors que je chante ce répertoire depuis l'âge de 12 ans, c'est-à-dire depuis le moment où j'ai commencé le chant ! Je suis moi-même étonné de la surprise des gens. Mais, après tout, peut-être est-ce normal dans la mesure où ils n'ont pas eu forcément l'occasion de m'entendre dans différents styles de musique. De la même façon, les gens trouvent toujours bizarre que je sois intéressé par l'enseignement…

Dans le cadre de la collection "Les Musiciens de la Grande Guerre" des Éditions Hortus, le vol. IV intitulé "Prescience Conscience" est consacré à des mélodies que vous avez enregistrées avec Anne Le Bozec. Où et quand avez-vous enregistré ?

Nous avons enregistré au Domaine Musical de Pétignac entre Noël et le Nouvel an, l'année dernière. C'est le fief de Gérard Fauvin et de sa femme Fabienne. Ils sont installés dans une ancienne maison de maître d'un viticulteur et courtier en eaux-de-vie, transformée en hôpital pour pianos. Ils sont revendeurs Steinway et reprennent des pianos qu'ils réparent pour les remettre ensuite dans le circuit. Leur collection de pianos est hallucinante.
Anne avait une réelle envie de proposer une couleur particulière et, de mon côté, toutes mes expériences avec de bons pianos historiques ou piano forte m'ont toujours beaucoup convaincu. Or Anne était très intéressée à jouer sur un piano historique. C'est ainsi qu'elle a pu enregistrer sur un Bechstein de 1888 qui fait partie de la collection de Gérard Fauvin. Jamais nous n'aurions pu enregistrer ailleurs car Gérard était présent en permanence pour accorder ou colorer le piano en fonction des différentes pièces. Ce piano était peu souvent joué et ne tenait pas bien l'accord. Sa présence était donc indispensable, et nous avons bénéficié de ce luxe incroyable. Nous étions logés dans ce lieu ce qui nous a aussi permis de nous livrer, Anne et moi, à de nombreuses recherches sonores. Personnellement, je ne connaissais pas le Domaine Musical de Pétignac mais j'ai fait totalement confiance à Anne, et je reconnais qu'elle avait entièrement raison.Cliquer pour commander le disque de Marc Mauillon et Anne Le Bozec <i>Mélodies - Prescience, conscience</i>…

Vous êtes-vous documenté afin d'orienter votre interprétation ?

Je me suis documenté un petit peu mais, surtout, j'ai eu la chance, grâce à Platée, de passer deux mois à Vienne l'année dernière. Comme la plupart des touristes, je me suis rendu au Musée Leopold pour voir en priorité les Klimt et les Schiele. Mais, finalement, j'ai eu le temps de m'attarder sur l'étage consacré à l'entre-deux-guerres, tout en pensant que cela me servirait pour le futur enregistrement. Et là, je suis tombé de très très haut. Les œuvres exposées m'ont permis de prendre conscience de l'état de désespoir total dans lequel était plongé l'Autriche à la fin de la Première guerre. Ce pays était passé d'un empire à un micro-état gouverné par différents pays, et il ressemblait pour ainsi dire au Berlin de la fin de la Seconde guerre mondiale. Le désespoir que j'ai trouvé dans cette peinture m'a réellement choqué. Nous, Français, étions du côté des vainqueurs de la Première guerre. Pour moi, l'entre-deux-guerre c'était les Années Folles ! Les Autrichiens, eux, étaient plongés en pleine horreur, dans la déchéance, l'honneur bafoué…
La dimension historique des pièces s'est mise en place de la sorte, parallèlement au moment où je les travaillais. Au fur et à mesure de mon avancée, je prenais conscience de tous ces gens qui n'étaient rien d'autre que de la chair à canon, et de l'incroyable lucidité des poètes et des musiciens sur ce qui se passait. Ce regard sans concession sur la réalité m'a vraiment estomaqué.

De nombreux textes sont extrêmement chargés sur le plan émotionnel. Ont-ils généré une atmosphère tendue, voire morbide, à l'enregistrement ?

Dans un tel contexte, il y a toujours de la joie, celle de la beauté. Et cette beauté, même si elle est d'une tristesse extrême et fait pleurer, reste porteuse d'énergie positive. Très souvent, à la fin d'une pièce, Anne et moi nous exprimions spontanément sur la beauté de ce que nous venions de jouer et chanter. Parfois, il est vrai que ce répertoire vous atteint par sa lourdeur psychologique, mais elle est très vite rattrapée par la teneur artistique. Bien sûr, il y a eu, comme dans tous les enregistrements, quelques épisodes de fatigue, parfois une impression de tourner en rond ou des moments de remise en question. Mais je ne peux pas dire qu'il y ait eu de difficultés par rapport aux thèmes des mélodies. En revanche, et sans la moindre hésitation, cet enregistrement a été un grand moment de prise de conscience. Anne et moi travaillons depuis 10 ans ensemble mais ce disque était notre premier enregistrement. Ça aussi, c'était un moment de joie !

 

Marc Mauillon à Fontfroide.  D.R.

Aimez-vous enregistrer ?

J'aime enregistrer. Un enregistrement est le meilleur prof de chant que je puisse trouver. Mais, lorsqu'on me propose d'enregistrer, je me pose toujours la question de l'utilité. Où est l'intérêt de proposer ce que d'autres, et parfois des dizaines, ont déjà fait si je ne peux faire mieux ? Avec ce disque de mélodies que nous avons appelé Prescience - Conscience, il y avait non seulement un vrai intérêt mais aussi quelque chose de l'ordre d'une mission. Il fallait que les gens puissent avoir accès à ces mélodies, qu'ils les entendent. Ce qu'on pourrait appeler un sentiment de devoir nous a portés dans cette démarche, mais aussi un sentiment de fierté.

Le choix des mélodies a-t-il été difficile ?

Fort heureusement, le musicologue Philippe Saulnier d'Anchald a apporté l'unité indispensable à ce projet. C'est lui qui supervise la collection de disques Les Musiciens de la Grande guerre éditée par Hortus. Il nous a abreuvés de musique et, à partir de là, nous nous sommes retrouvés avec un programme, non pour un disque mais deux ! Nous avons donc enregistré le matériel pour un second disque qui sortira courant 2015 ou 2016 dans la même collection. La matière était tellement riche que nous avons dit à Didier Maes, fondateur d'Hortus, que nous ne pouvions pas nous limiter à un seul disque en laissant de côté des mélodies que nous considérions essentielles. L'occasion nous était offerte de mettre cette musique à l'honneur et il nous était impossible de ne pas montrer le maximum de sa richesse.

Selon l'écriture des pièces, différentes tessitures vocales sont sollicitées.
Avez-vous pris en compte cette variété pour enregistrer ?

Nous avons enregistré par langue. Plus qu'une problématique de tessiture il s'agit davantage de place vocale. En effet, passer d'une langue à l'autre change beaucoup les choses. Sur le plan pianistique, le lied n'utilise pas non plus la même forme d'écriture que la mélodie. Ce sont des procédés d'écriture et esthétiques différents. C'est sur cette base que nous avons organisé les sessions.

Comment collaborez-vous avec Anne Le Bozec ?

Marc Mauillon et Anne Le Bozec.  D.R.

Avec Anne, c'est une histoire qui remonte au CNSM où j'ai eu le bonheur de l'avoir en tant qu'assistante de la classe de chant de Peggy Bouveret. C'était même une chance car Anne n'a occupé cette fonction qu'une seule année, celle où j'ai passé mon prix, et c'est elle qui m'a accompagné lors de ce prix. J'ai beaucoup appris à son contact et elle m'apprend encore beaucoup. Sa relation à la musique, au métier et à la vie me plaisent énormément. Du coup, nous partageons beaucoup plus que la musique. Cette complicité est très belle. Par ailleurs, Anne est une artiste que j'admire… C'est la seule personne que je connaisse à avoir su faire sonner juste un piano qui était faux ! C'était lors de nos premiers concerts. J'ai étudié, entre autres, à Épinal. Pour préparer mon prix, mon prof m'avait gentiment proposé de venir le rôder lors d'une audition de sa classe. C'est ainsi que nous nous sommes retrouvés au petit Théâtre d'Épinal avec un piano dont le mi-bémol était vraiment faux. L'accordeur était parti. Bref, il fallait faire avec. Or, je ne sais pas comment Anne a réussi ce tour de magie, mais pendant le concert, elle est parvenue à ce que cette note sonne juste ! Anne est une partenaire fascinante dans ce genre de circonstance, mais elle est aussi solide et joyeuse. Elle sait vous mettre en confiance et avoir confiance en vous. Le fait d'avoir été son élève ne fausse pas notre rapport. Déjà lors de mon prix, nous étions partenaires. Je l'ai tout de suite senti. C'est du reste un peu comme ça avec tous les gens avec lesquels je travaille maintenant. Dès lors que je sens un respect musical et que le dialogue est possible, les vannes s'ouvrent et il n'y a aucun problème. C'est même très épanouissant.

 

Marc Mauillon dans <i>Armide</i> au Théâtre des Champs-Élysées.

Peut-il être question de récital sans ces qualités ?

Eh bien c'est assez drôle car j'ai eu à faire un remplacement - et je ne nommerai personne ! - avec une pianiste renommée qui était quasiment tétanisée derrière son piano. Elle avait été traumatisée par le chanteur qu'elle accompagnait habituellement. Le programme était du Schubert et elle ne cessait de me demander "Ça va ainsi ? Vous êtes sûr ?". Je ne pouvais que lui répondre "oui" et que, de toute façon, nous allions nous adapter. De plus, s'agissant d'un remplacement, il me semblait évident de la laisser jouer comme à son habitude. Quant à moi, je connaissais bien cette musique et je pensais que ça ne poserait aucun problème en travaillant un peu ensemble… Elle m'a ensuite avoué que le chanteur s'était montré tyrannique avec elle et qu'il décidait de tout. Alors, voyez-vous, cela existe encore… Bien sûr, tout dépend si vous envisagez le récital comme étant "vous tout seul" avec un accompagnement, ou comme le terrain d'expression de deux interprètes. Partant de là, je me suis aventuré à faire un récital tout seul. Mais c'est une autre histoire. Très chouette aussi…

Un récital seul, sans pianiste ?

Des copains ou collègues jouent les Suites pour violoncelle, et les pianistes font des récitals en solo… Cette expérience du récital, tout seul et devenant en quelque sorte maître du temps, me tentait énormément. J'étais même fasciné par cette possibilité et, depuis très longtemps, j'avais envie de m'y essayer. C'est une idée dont j'ai beaucoup discuté avec Guillaume Coppola, qui est un de mes pianistes partenaires réguliers et que j'adore. J'ai ainsi cogité pendant plusieurs années, puis j'en ai parlé et l'idée a été entendue…

Qui a cru en votre idée de récital solo ?

J'étais invité au Petit festival, en Bretagne, pour chanter Machaut. Les organisateurs de ce festival ont toujours des idées incroyables, extrêmement poétiques. Il y a des concerts partout, sur la plage et dans les arbres. Là-bas, dans le Trégor, j'ai remarqué une petite église en plein milieu de la campagne. J'ai immédiatement dit au Directeur du festival que ce serait le lieu idéal où je pourrais créer mon solo…
L'année suivante, il m'appelait et m'invitait à revenir pour le créer. C'était exactement le coup de pied aux fesses dont j'avais besoin et j'ai créé ce récital le 10 juillet dernier dans la Chapelle des Joies à Guimaec. Je vais le tourner un peu l'année prochaine.
Il s'agit bien sûr de monodie, et je chante à la fois de la musique médiévale et de la musique contemporaine que j'alterne. Mon idée de base est un hommage au livre de Bruce Chatwin Le Chant des pistes, qui traite des itinéraires chantés des Aborigènes en Australie. Ce livre a exercé sur moi une vraie fascination. Pensez que ces peuples sont parvenus à cartographier tout le désert en chantant, et c'est ainsi qu'ils trouvent leur chemin. Cette idée m'a tellement plu que j'ai décidé de construire mon propre itinéraire chanté. C'est la raison pour laquelle je mélange les styles avec allégresse.

Ce récital un peu spécial a-t-il généré une plus grande proximité avec le public ?

Marc Mauillon dans <i>Armide</i> au Théâtre des Champs-Élysées en 2008.Totalement, et ce contact avec les spectateurs était constant. J'ai même eu le sentiment de former un ensemble avec le public et j'ai adoré cela. À un moment, j'ai senti que les gens se posaient, comme dans une espèce de relaxation ou de méditation.
La chose qui a été la plus dure pour moi, c'est le doute. Personne n'était là pour valider mes choix et j'ai changé une bonne centaine de fois l'ordre du programme tant je n'étais sûr de rien. C'était sans doute l'aspect le plus angoissant. Je me demandais aussi comment les gens allaient réagir à une heure de chant a cappella, s'ils allaient pouvoir tenir. De mon côté, est-ce que je pouvais prétendre à être intéressant pendant une heure à moi tout seul ? J'avais peur d'ennuyer. Le fait de ne pas pouvoir compter sur les parties de piano pour respirer n'était pas un problème en soi car, justement je voulais expérimenter cette possibilité de pouvoir prendre du temps quand j'en avais besoin et de contrôler pleinement ce paramètre. Pour le coup, je n'ai pas été déçu un seul instant…
La grande surprise que m'a apporté ce récital est de pouvoir réaliser ce que je pouvais dégager, moi tout seul. Autant dire que j'étais heureux et même ému à l'idée que tous ces gens s'étaient déplacés pour moi seul. Mais, au-delà de cette joie, cela a renforcé ma conviction intime quant au pouvoir de la voix et de la monodie, de cette forme qui se suffit à elle-même, comme une miniature qui concentre une expression artistique. Les spectateurs m'ont suivi et je les ai sentis dans le calme. C'est donc que, moi aussi, j'étais dans ce calme. Cette expérience a été extrêmement forte. À la fin du récital, le Maire de Guimaec est venu me voir, et je crois que je ne pourrai jamais oublier ce qu'il m'a dit : "Au bout d'un quart d'heure, c'est chiant ! Au bout d'une heure, c'est jubilatoire !". J'ai pris ça pour un vrai compliment. Évidemment, il fallait le temps de rentrer dans ce que je proposais…

 

Applaudissements pour <i>Atys</i> avec Marc Mauillon à l'Opéra Comique.

 

Marc Mauillon, entouré de Donatienne Michel-Dansac et Paul-Alexandre Dubois, répète <i>Robert le Cochon…</i> de Marc Olivier Dupin.  D.R.

Depuis la dernière rentrée scolaire, vous êtes professeur de chant au Pôle Sup'93 d'Aubervilliers. Quelle est votre approche de l'enseignement ?

J'ai commencé à enseigner très tôt. Jeune, je jouais de la flûte traversière et, une fois mon prix obtenu, j'ai très vite eu des élèves dans les petites harmonies dans l'est de la France, près de chez mes parents. Cela me permettait en outre de payer mes voyages à Paris pour prendre des cours de chant. De fait, j'ai toujours eu cette envie d'enseigner. Pour moi cela est lié à l'idée qu'on reçoit beaucoup mais que si l'on ne transmet pas, ça ne marche pas. Par ailleurs, enseigner vous équilibre…
Je n'ai toutefois pas beaucoup enseigné le chant, mis à part au cours de petites masterclasses à l'étranger, et en particulier en Biélorussie. Enseigner de la musique ancienne et du Debussy à Minsk est un souvenir incroyable. Lorsque j'ai acquis l'étiquette "musique baroque", mes profs m'ont aussi invité à faire travailler des élèves. Bref, j'ai toujours aimé ça et pratiqué un peu.

 

Stéphane Degout (Thésée) et Marc Mauillon (Tisiphone) dans <i>Hippolyte et Aricie</i> mis en scène par Ivan Alexandre en 2012 à l'Opéra de Paris.  © Julien Benhamou

Puis, en 2013, le poste de musique ancienne tenu par Marie-Claude Vallin au CNSM de Lyon s'est libéré. C'était un peu le poste de mes rêves. Quasiment tous les profs du département de musique ancienne sont des copains du métier. Ma sœur Angélique y enseigne aussi. Je savais que j'aurais du mal à consacrer 12h par semaine à l'enseignement mais il fallait tout de même que je passe ce concours, sans quoi j'allais le regretter. Je l'ai donc passé, et je ne l'ai pas eu, mais grâce à cela, j'ai attiré l'attention de Marc-Olivier Dupin qui dirige le Pôle Sup '93. Il était surpris, comme de nombreuses autres personnes, que je veuille enseigner, mais il a eu la gentillesse de m'offrir un poste. Je connaissais Marc-Olivier en tant que compositeur et je savais quel être humain il est. Le voir dans sa fonction de directeur n'a pas modifié l'image que j'avais de lui. Il est totalement à l'écoute des profs et des élèves.
Le pôle est une structure toute jeune dans laquelle tout est à faire. Il n'y a pas encore beaucoup d'élèves. Ceux-ci, contrairement aux CNSM, ne sont pas confrontés à un âge limite. Deux formations peuvent être suivies dans ce cadre, une pour la licence, et l'autre pour le DE. Le pôle permet donc maintenant aux élèves qui ont terminé leurs études dans les conservatoires, et qui ne peuvent pas être admis eu CNSM, de pouvoir continuer tout de même à apprendre. J'ai actuellement deux étudiantes mezzo-sopranos, ce qui représente 3 heures par semaine. Cela se cale facilement dans mon emploi du temps et, déjà au bout de peu d'heures de cours, je récolte des cadeaux incroyables. Enseigner est non seulement très agréable, mais cela m'apporte aussi énormément d'énergie. De plus je me sens encore proche de mes élèves. Lorsque j'étudiais, mes profs ne chantaient plus. Le seul qui était encore en carrière était Alain Buet, avec lequel j'ai travaillé pendant 2 ans. Étudier avec lui, qui était encore dans le circuit, ajoutait une autre dimension à son enseignement. La plupart du temps, mes profs n'étaient pas jeunes et avaient oublié ce qu'est un jeune chanteur. Alors, je n'ai pas encore ni leur expérience de la pédagogie ni sans doute d'autres choses, mais je sais ce qu'est un jeune chanteur aujourd'hui, car ce que j'ai vécu il y a 5 ans est encore tout frais. C'est dur, vraiment dur, et je sais comment rassurer.

 

Christophe Gay (Gardefeu) et Marc Mauillon (Bobinet) dans <i>La Vie Parisienne</i> en 2012.  © Jef Rabillon

Comment se présente votre avenir à moyenne échéance ?

Marc Mauillon dans <i>Atys</i> de Lully à l'Opéra Comique.Actuellement, j'ai l'impression d'évoluer professionnellement dans une sorte de rêve. Je travaille avec des gens que j'aime et j'ai l'occasion de chanter des musiques que j'aime. Vous me demandiez si j'allais tenter de m'exprimer dans d'autres styles que ceux dans lesquels on me connaît, mais se pose le problème du temps. De plus, quand on me propose des projets intéressants avec des gens que j'adore, en général je dis "oui". Du coup cela ne laisse pas forcément de temps pour aller auditionner et l'année se remplit toute seule. J'essaye quoi qu'il en soit de panacher le plus possible ce que je chante. Cette année est un peu un contre-exemple car il y a beaucoup de musique ancienne. Mais je suis ravi à la perspective de travailler pour la première fois en juin 2015 avec Christophe Rousset. Ce sera pour Armide de Lully.
Il y aura aussi des récitals, dont le projet que je développe avec ma sœur harpiste. Au mois de février nous allons enfin enregistrer notre premier disque. Cet album sera consacré aux deux grandes figures florentines Peri et Caccini, avec une sélection de pièces dont une mise en regard des deux compositeurs qui s'avère assez fascinante. On pourrait penser qu'il s'agit du même style, alors qu'il n'y a pas plus opposé. Le même texte mis en musique complètement différemment en atteste. C'est aussi une vocalité que je travaille depuis longtemps, et cet enregistrement va me permettre de montrer mes idées sur l'ornementation de cette époque. Cacccini était un virtuose, et il a laissé dans ses Nuove Musiche un traité d'ornementation. Il a vraiment écrit ce qu'il souhaitait entendre et, pour nous interprètes, c'est une mine d'or. Trouver une liberté dans ces ornements qui n'ont pas été écrits à l'origine pour moi constitue aussi un très bel exercice. En outre, pour la harpe, le XVIIe siècle est une des périodes les plus fastes. En vérité, j'attends beaucoup de ce disque qui sortira chez Arcana. Nous allons enregistrer en Pologne, dans la salle de la Radio de Varsovie qu'on nous prête. Nous avons participé à de nombreux festivals dans ce pays…
Le 18 mars, dans le cadre des Pianissimes, je retrouverai Anne Le Bozec au Couvent des Récollets, à Paris, pour un récital Autour de la mélodie française à l'époque 1914-18. Nous avons déjà donné une petite partie de ce programme dans le cadre du festival de musique d'Entrecasteaux que dirige Alain Meunier. Dans cette région du Var, on trouve beaucoup de Hollandais, de Suisses, des Anglais et des Allemands qui ont acheté des villas. Et je me souviens de ce public très cosmopolite qui s'est retrouvé à ce récital dans une espèce de cohésion. Je chantais dans plusieurs langues et l'émotion était incroyable. De telle sorte qu'Anne et moi avons terminé ce concert dans un état très spécial. La musique, sans aucun doute, avait rappelé des pages d'Histoire connues tout en créant une unité que nous sentions en faisant de la musique. De fait, nous avons très envie de tourner avec ce programme original.
Un peu plus loin, 2016 est une année que j'attends avec beaucoup d'impatience car elle va me permettre de réaliser deux de mes grands rêves. Je vais tout d'abord chanter Pelléas dans une mise en scène de Benjamin Lazar à Malmö en Suède, puis Orfeo en France, un rôle que j'attends depuis longtemps. Je me disais qu'avoir chanté Egisto me préparait à Orfeo. Mais, pas du tout, car cette proposition est venue par un autre biais.

 

Marc Mauillon dans <i>Robert le cochon et les kidnappeurs</i> à l'Opéra Comique en 2014.  © Élisabeth Carecchio

Il ressort de cet entretien que vous vous épanouissez pleinement entre le récital, l'opéra et l'enseignement…

Marc Mauillon.  © Philippe ParentEffectivement, je souhaite redire combien la diversité de ces activités participe à mon équilibre, comme de travailler avec des gens très différents. Quand on vient de l'opéra, le récital peut être difficile car l'interprète, sans costume ni décor, est mis à nu. Personnellement, je ne pourrais pas vivre sans la scène, non seulement pour son aspect théâtral, mais aussi parce que j'adore partager quelque chose avec des collègues. La musique est un moyen de communication entre le chanteur et le public, ses collègues et les musiciens. Certes, il est parfois difficile, à l'opéra, de réellement faire de la musique avec la fosse car un chanteur n'a pas de vrai contact avec les musiciens. Mais être avec des collègues que vous appréciez, et même sans cela, être dans un rôle est quelque chose de super. Le récital, lui est un mode d'expression qui permet d'aller chercher des zones très profondes du musicien. Enfin, l'avantage et le désavantage d'avoir une carrière comme la mienne est d'avancer très lentement. Je ne tiens pas de grands rôles dans de grandes productions mais ce que je construis est solide. Je dois dire aussi que j'ai eu la chance de rencontrer la musique de Guillaume de Machaut qui m'a changé pour toujours. Jamais je n'aurais pu imaginer le succès qui en a découlé, pas plus que je ne pouvais imaginer que je tomberais dedans comme Obélix dans la marmite. Pour moi, il est essentiel de remonter loin dans les origines de la musique. Je vous ferai enfin une confidence : mes élèves étudient des monodies de Machaut… Et elles adorent ça !


Propos recueillis par Philippe Banel
Le 17 décembre 2014




Pour en savoir plus sur Marc Mauillon :
www.marcmauillon.com

 

Mots-clés

Anne Le Bozec
Benjamin Lazar
Cachafaz
Les Fêtes vénitiennes
Marc Mauillon
Opéra Comique
Robert Carsen

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Vidéo

Cachafaz - Théâtre de Malakoff 2013

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