Le programme est constitué des prestations musicales sélectionnées au cours du Festival de Verbier (Suisse) 2008, qui, chaque année, réunit les meilleurs interprètes du moment, de manière festive (comme sa dénomination l’implique) mais aussi dans un esprit d’excellence totalement dévolu à la musique.
Ainsi retrouve-t-on avec bonheur d’éminents solistes qui se produisent ici en formation de musique de chambre.C’est le cas pour le début du programme avec le quatuor à cordes réuni autour de Marta Argerich qui, on le sait, ne souhaite plus guère se produire en soliste. On le regrette assez, étant donné l’artiste exceptionnelle qu’elle est. Bien des jeunes n’ont pas eu la chance de l’entendre dans les Concertos de Bartók ou de Prokofiev qui, pour d’autres, sont restés gravés dans leur mémoire. Ainsi, le quatuor réuni ici avec elle pour le Quintette de Chostakovitch opus 57 est-il composé de Joshua Bell et Henning Kraggerud au violon, de Yuri Bashmet à l’alto et de Misha Maisky au violoncelle.
C’est du plaisir évident de jouer ensemble que nait cet élan, cette dynamique après la sombre page d’ouverture.
On retrouve d’ailleurs en fin de programme (où il dirige également) le violoncelle solo de Mischa Maisky, dans le magnifique adagio pour violoncelle et orchestre Kol Nidrei de Max Bruch.
L’essentiel du programme est dévolu à la musique de chambre.
Ainsi peut-on entendre un extrait de la Sonate à Kreutzer opus 47 de Beethoven par Ilya Gringolts au violon accompagné d’Aleksandar Madzar au piano, deux extraits d’un magnifique récital de Nikolai Lugansky (chroniqué par Tutti-magazine - Lire le test du DVD) qu’on entend ici dans deux pages du Roméo et Juliette de Prokofiev transcrites pour le piano par l’auteur.
Découverte pour nous que la jeune pianiste Yuya Wang (née à Pékin en 1987) dans La Valse de Ravel (version deux mains, donc) et un Vol du bourdon de Rimski Korsakov survolté, dans la transcription de Cziffra.
Le bouillant quatuor français Ébène, formé à Paris dans la classe du Quatuor Ysaye, nous fait entendre l’Andante du Quatuor La Jeune fille et la mort de Schubert puis, c’est autour de Menahem Pressler - le célèbre piano du Beaux Arts Trio - que prennent place Salvatore Accardo, Antoine Tamesti et Gautier Capuçon pour celui du 3e Quatuor de Brahms.
Plus rare cette fois, le Finale du Sextuor du compositeur hongrois Ernö von Dohnanyi (le grand père du chef Christoph von Dohnanyi) et l’occasion d’entendre autour du piano de Nicholas Angelich, la clarinette de Martin Fröst , le cor de David Guerrier, le violon de Julian Rachlin, l’alto de Lawrence Power et Leonard Elschenbroich au violoncelle.
Une plage d’orchestre nous donne l’occasion de voir et d’entendre l’Orchestre du Festival de Verbier sous la baguette de Manfred Honeck dans le premier mouvement de la Symphonie Pastorale de Beethoven.
On préférera bien sûr, s’ils existent, les programmes complets, mais ce DVD propose de fait une bonne découverte des manifestations présentées lors du Festival de Verbier en 2008.
Gilles Delatronchette