DVD Jaquette de : Simon Boccanegra (Metropolitan Opera 2010)

Distribution

Interprètes
  • Placido Domingo
    Simon Boccanegra
  • Adrianne Pieczonca
    Amelia Grimaldi
  • James Morris
    Jacopo Fiesco
  • Marcello Giordani
    Gabriele Adorno
  • Stephen Gaertner
    Paolo Albiani
  • Richard Bernstein
    Pietro
  • Joyce El-Khoury
    Amelias's Lady-in-waiting
  • Adam Laurence Herskowitz
    A Captain
  • The Metropolitan Opera Chorus
Mise en scène
Giancarlo del Monaco
Orchestre
The Metropolitan Opera Orchestra
Chef d'orchestre
James Levine
Réalisation
Barbara Willis Sweete
Origine
The Metropolitan Opera, New York
Année
2010

Informations techniques

Durée
150'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Sony Classical
Distributeur
Sony-BMG
Date de sortie
17/01/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS Plein débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français

Simon Boccanegra (Metropolitan Opera 2010) DVD

Note générale : 9/10

Giuseppe Verdi

Opéra


Dans le cadre de la prestigieuse série du Metropolitan Opera Live in HD diffusée dans les salles de cinéma du monde entier, le directeur musical James Levine nous livrait en février 2010 un Simon Boccanegra d’anthologie, avec un Plácido Domingo qui n’a pas fini de nous surprendre !

 

Production de Giancarlo del Monaco. Au centre, Plácido Domingo.  Photo © 2010 Marty Sohl/Metropolitan Opera

 

Plácido Domingo, costume de Michael Scott.  Photo © 2010 Marty Sohl/Metropolitan OperaLa vie nous offre parfois de bien étranges et sympathiques retours aux sources. Prenez Plácido Domingo. D’aucuns croyaient qu’il nous avait tout dit et qu’il avait atteint le sommet de sa carrière, la consécration ultime à l’époque des "Trois ténors". Et pourtant, c’est mal connaître non pas le chanteur, mais l’artiste complet qui, non content de s’être fait un nom au firmament de l’art lyrique comme l’un des plus grands ténors d’opéra de l’histoire, s’est bien vite retourné vers une partie importante de ses origines, la Zarzuela, opérette espagnole dont ses parents ont été de dignes représentants. Un genre qu’il sert depuis pas mal d’années maintenant aussi bien en tant que chanteur que chef d’orchestre, apportant de fait une reconnaissance mondiale à un art autrefois considéré comme local et populaire.
Mais la soixantaine arrivant, la carrière de ce touche à tout génial et curieux ne pouvait s’arrêter là et, après une "première vie" vouée au bel canto, il s’est lancé dans l’opéra baroque, avec notamment un Tamerlano au Teatro Real de Madrid qui reste encore dans les esprits, avant une Île Enchantée très attendue au Met en décembre et janvier 2011.
Et tandis que la brillance extraordinaire de ses aigus pâlissait quelque peu avec l’âge, le voici qui transforme l’essai à son avantage en changeant de diapason et même en changeant de registre. Lui qui s’était présenté à 18 ans en tant que baryton à l’opéra de Mexico - l'institution lui a conseillé de passer ténor -, revient aujourd’hui à sa tessiture naturelle dans ce Simon Boccanegra dans lequel il peut enfin interpréter le rôle-titre, lui qui connaissait plutôt celui de Gabriele Adorno, à la tessiture de ténor.

Pour être complet, précisons que Plácido Domingo s’est d’abord essayé à ce rôle du doge de Gênes quelques mois avant New York sur les planches de l’opéra de Berlin, sous la direction de Daniel Baremboïm. Il a donc enchaîné ensuite avec cette mise en scène déjà ancienne mais éprouvée de Giancarlo del Monaco, tout à fait typique du Met par son classicisme, certes, mais également par sa somptuosité. Costumes précieux, décors opulents de détails (palais du doge) et d’ambiances (jardins du palais Grimaldi, plus toscans que ligures, mais qu’importe !). Or, devant le gigantisme de la scénographie, Plácido Domingo habite littéralement l’espace d’une humanité bouleversante, qu’il partage avec le Fiesco de James Morris, avec qui il forme un duo d’anthologie, notamment à l’acte III. Les deux complices compensent ainsi très largement les petites imperfections techniques par une présence poignante, comme si ces rôles avaient été écrits pour eux.

 

Adrianne Pieczonka (Amelia Grimaldi) et Marcello Giordani (Gabriele Adorno).  Photo © 2010 Marty Sohl/Metropolitan Opera

 

Difficile dans ces conditions pour le reste de la distribution de se hisser à la hauteur de ce duo de tête. Marcello Giordani reste très honorable dans Adorno, dont les aigus, certes pas toujours très justes, ne manquent pas, pour autant de brillant. Quant à Adrianne Pieczonka, elle ferait plus les frais d’une erreur de casting qu’autre chose. Son interprétation est solide (presque trop) mais c’est justement pour cela que l’on peine à croire en sa juvénilité.

 

Plácido Domingo.  Photo © 2010 Marty Sohl/Metropolitan Opera


Malgré ces quelques réserves, l’ensemble fonctionne admirablement, galvanisé par la présence de Plácido Domingo, mais également par la direction musicale exemplaire de James Levine, dont Simon Boccanegra est l’un des opéras préférés… et cela se ressent. Un véritable souffle, une énergie et une formidable cohérence parcourent son interprétation, avec une attention méticuleuse aux détails (magnifique articulation des cordes, aérées, galbées, intenses) et un équilibre idoine entre la fosse et la scène.



À l’heure où la perfection technique n’est pratiquement plus que le seul critère des bêtes à concours de tout poil, cette production bien qu'imparfaite n’en est que plus exemplaire d’un art malheureusement en voie de disparition, où l’authenticité de l’émotion et la force de l’humain priment sur la froideur technique.





Une interprétation chaleureuse, puissante, indispensable !

 

Jean-Claude Lanot

Suppléments du DVD

En VO stéréo PCM non sous-titrée.

Renée Fleming introduit l'œuvre depuis les coulisses et conduit de courtes interviews :


- Tout d'abord celle de James Levine avant son entrée dans la fosse, qui s'exprime sur l'œuvre, la voix de Domingo et sa longévité au Met.
- Puis, en bonus du DVD 2, d'une part celle de Marcello Giordani et Adrianne Pieczonka, axée sur la difficulté du chant, et d'autre part celle de James Morris et Plácido Domingo. Si l’intérêt des questions reste mineur, l’essentiel est dans les non dits, et on retiendra du second entretien l'amicale complicité qui se dégage des deux chanteurs. (4')

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Un Blu-ray s’imposerait ici tant les détails de cette production signée Giancarlo del Monaco méritent d’être mis en valeur, de la beauté toscane (bien que l’action se déroule à Gênes) des jardins du palais Grimaldi, à la magnificence de la salle du conseil du palais du Doge où les peintures inspirées de Michel-Ange le disputent aux marbres multicolores du sol, tandis que le costume et l’attitude de Simon Boccanegra en siège n’est pas sans rappeler le Napoléon d’Ingres. Mais l'origine HD Live mentionnée sur la jaquette apporte néanmoins au DVD une définition très satisfaisante sur les gros plans. Le détail manque en revanche sur les plans larges et dans les nombreuses zones sombres de la scène.
Les couleurs sont équilibrées et les noirs profonds participent à de beaux contrastes.

Son

En stéréo, outre une excellente clarté générale, ce sont les rares voix féminines qui s’en sortent le mieux, avec des aigus propres et un bel équilibre entre les timbres, ainsi que le timbre de ténor dans la mesure où les approximations des notes les plus hautes sont légèrement atténuées. Mais les voix graves sont plus mal servies, avec des harmoniques de quintes renforcées, ce qui permet de nettement délimiter les contours, mais nuit à la souplesse, la lumière et le lyrisme de l’interprétation.
Ces quelques défauts sont heureusement absents de l'excellente piste multicanale plein débit, qui n’en est parfois que plus cruelle dans sa précision. Le bon côté vient aussi de l’orchestre, souvent traité par James Levine comme un ensemble de chambre, avec une grande attention aux solistes - notamment flûtes et piccolo - et à l’articulation des cordes. De plus la projection de la fosse et de la scène est idéale, accentuant la dimension palpable du drame pour le spectateur.

Note technique : 7/10

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