DVD Jaquette de : Shostakovich - Symphony No. 10

Distribution

Interprètes
Orchestre
Verbier Festival Orchestra
Chef d'orchestre
Yuri Temirkanov
Réalisation
Sébastien Glas
Origine
Lieu de captation Salle Médran - Verbier, Suisse
Année
2009

Informations techniques

Durée
56'
Nombre de disques
1
Éditeur
Idéale Audience
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
23/09/2010

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DD
5.1 DTS Plein débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Aucun

Shostakovich - Symphony No. 10 DVD

Note générale : 6/10

Dmitri Shostakovich

Concert


Concert donné le 23 juillet 2009 à la salle Médran durant la 16e édition du Festival de Verbier, en Suisse.

À 71 ans, l'ancien adjoint de Mravinski à Léningrad se trouve durant le Festival de Verbier face à un orchestre uniquement composé de jeunes musiciens venant de tous horizons.
La génération montante doit faire face à une musique-témoignage - comme quasiment toute l'œuvre de Chostakovich -, à un héritage humain et un vécu qu'elle ne peut comprendre qu'à travers ce qu'on lui apprend.
Yuri Temirkanov est de fait tout désigné pour communiquer aux musiciens les données biographiques essentielles, pour assurer la "liaison" en quelque sorte, car, bien que n'ayant pas fait de grande carrière discographique, il a toutefois enregistré quelques œuvres de Chostakovich à Léningrad.

Yuri Temirnakov à la tête du Verbier Festival Orchestra.On ajoutera que, si l'entendre et le voir dans la très enregistrée Symphonie no. 10 s'avère intéressant, il est difficile de ne pas le comparer aux références que représentent les grands maîtres russes Mravinski, Rozhdestvenski, Kondrachine et l'Allemand-Soviétique Sanderling.
On connaît trop bien les circonstances de la création - l'œuvre naîtra juste après la mort de Staline, 8 ans après la Symphonie no. 9, et sera créée par Mravinski en décembre 1953 à Léningrad - et le mélomane averti aura sans doute du mal à adhérer pleinement à l'interprétation de Temirkanov.
Ce qui nous est donné à entendre relève plus d'une excellente lecture de texte que d'un engagement interprétatif sans concession.
L'insuffisance de cette optique n'échappera pas à qui souhaite aller plus loin qu'une simple découverte en première audition.

Verbier Festival Orchestra.Ainsi, les tempi adoptés par Temirkanov se situent dans la moyenne : il prend le temps de mettre en valeur les solistes, les stimule même à l'aide de sa main gauche par de petits mouvements des doigts et un visage expressif. La battue est ample - même sans baguette ! -, souple.
Dans le 1er mouvement, les pianissimi sont profonds, le phrasé respire, les tutti sont puissants sans être criards. Il n'y a pas de surprises et tout est fait pour installer un discours fluide.
Le fulgurant 2e mouvement contient la vigueur de la jeunesse.
Le contraste total et irrévérencieux du 3e mouvement est mené sans vulgarité et avec enthousiasme, et la partie valse avec percussions est presque élégante.
Le Finale se conclut enfin en beauté, sans fatigue.
Le bon goût est là, sans aucun doute.

Verbier Festival Orchestra.Mais l'absence de parti pris gêne.
Yuri Temirkanov se sert de la maîtrise technique des jeunes artistes à la recherche d'une belle sonorité, léchée.
Mais où est le drame ?
Où est l'ironie ?
La fameuse signature musicale DSCH* ne peut ici être assimilée à la voix du compositeur, elle est simplement jouée comme un thème parmi d'autres à un point que sa réitération dans le finale passerait presque inaperçue.
Un comble !
* DSCH correspond au motif musical ré-mi bémol-do-si, qui s'appuie sur 4 lettres de Dimitri SCHostakovich dans le système de notation musicale allemand, autant que dans celui de sa transcription depuis le nom russe.

Voir diriger Temirkanov permettra de mieux saisir son approche.
Les caméras savent s'attarder sur les expressions modérées du chef en relation avec la musique.
Elles se montrent parfois étonnantes.
Par exemple, suite au déferlement énergique du 2e mouvement, le visage tendu, le chef se remonte les joues de chaque côté de la bouche puis remet ses lunettes en affichant une tête penchée de clown, sa manière à lui de dérider l'orchestre…
Et il parvient ainsi à le préparer à aborder l'Allegretto.
Mais qu'on se rappelle l'ambiance dramatique implacable d'un Mravinski, même dans les parties ironiques.
Son visage aux traits tirés n'y était pas étranger.

Verbier Festival Orchestra.L'écriture filmique de ce concert met très bien en valeur chaque soliste par la multiplication des gros plans.
Le vu correspond parfaitement à l'entendu jusque dans l'extrême : un plan, même pour une note rapide.
Dans le premier mouvement, les deux images de l'orchestre et du chef se retrouvent côte à côte, procédé dynamique (split screen) bienvenu que l'on rencontre maintenant dans les films ou les feuilletons télé.

Mais la qualité de la réalisation de ce programme ne peut faire oublier qu'une telle œuvre est trop connotée pour être jouée ainsi, d'autant que Chostakovich changera de style dans les cinq symphonies suivantes.
La 10e doit figurer une forme d'adieu et représenter une synthèse stylistique en même temps qu'humaine.
Cette dimension doit être ressentie à l'écoute.

Il manque définitivement une dimension que Temirkanov aurait sans doute obtenue avec un orchestre plus humainement mature.

 

Yuri Temirnakov et le Verbier Festival Orchestra.


L'excellence technique du Verbier Festival Orchestra peut suffire à satisfaire un public avide de découverte, mais certainement pas d'émotions fortes.



Vous lirez avec intérêt l'article sur les rapports entre Chostakovitch et Staline sur le site de notre partenaire Symphozik.info.

 

 

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Quatre bandes-annonces. (Stéréo DD)

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Des noirs très profonds et des éclairages pointus permettent à cette captation d'offrir un rendu remarquable et équilibré dans une optique assez théâtrale usant de projecteurs de couleurs assez saturées.
La précision est de plus excellente, et les contrastes puissants.

Son

La piste stéréo, claire et assez analytique, se montre équilibrée et nantie de basses assez spectaculaires.
Une certaine réverbération apporte une aération bienvenue.
Les deux pistes multicanales ouvrent légèrement plus la scène sans marquer une différence très flagrante avec la stéréo.
En revanche, l'utilisation du canal de graves permet une reproduction de basses plus rondes et plus riches.
Dans les forte, le mixage 5.1 démontre également sa supériorité à préserver les différents plans sonores et favorise une écoute plus précise.
Encodages DD et DTS au coude à coude.
Niveau légèrement plus puissant pour le DTS.

Note technique : 9/10

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