De grands artistes - chefs ou instrumentistes solistes – étaient réunis dans le Philharmonic Hall : le chef d’orchestre Youri Temirkanov, la pianiste Elisso Virsaladze, le violoncelliste Mischa Maisky, et, pour le lyrique : le grand baryton Dmitri Hvorostovsky et la jeune et superbe soprano Anna Netrebko.
Encore russe à cette époque, elle sera naturalisée autrichienne en 2006.
On remarquera la fraîcheur presque juvénile de sa voix, de même que la facilité des moyens vocaux, ainsi que l’assise extrêmement solide des interprétations de Hvorostovsky, sans nul doute un des plus grands barytons actuels.
Le duo formé par ces deux artistes dans l’extrait du Pagliacci de Leoncavallo est une grande réussite. Avec ces chanteurs, on se situe bien loin de l’excès de pathos des anciennes prestations lyriques véristes…
On voit et ressent à quel point tous les interprètes réunis enchantèrent le public présent dans la salle pour assister à ce grand événement historique composé d’un florilège d’œuvres symphoniques connues (Saint-Saëns, Ravel, Tchaikovski) ou moins connues (Chostakovitch, Respighi, Bruch, Rachmaninov), et des extraits d’opéras italiens (Lucia di Lammermoor de Donizetti, La Bohème de Puccini, Don Carlo de Verdi) et russe (Eugène Onéguine et La Dame de pique - de Tchaikovski), tous issus du grand répertoire.
Le concert est en outre remarquablement servi par une grande variété des plans et de zooms avant/arrière.
Notons le rôle très important de la caméra mobile télécommandée : suspendue tout en haut de la salle, cette dernière permet de grandes vues panoramiques, puis rapprochées, sur les musiciens et les chanteurs, rendant ainsi la captation très vivante. De fait, ceci n’est pas évident pour un simple concert dénué de mise en scène à la manière d’un opéra, par exemple.
Avec ce type de gala, et bien d’autres activités musicales liées par exemple au fameux théâtre Mariinski (nom retrouvé par ce théâtre anciennement Kirov), Saint-Pétersbourg pouvait, en gros depuis les années 1990, affirmer sa prééminence artistique sur Moscou, ainsi que son rôle dans les milieux internationaux de la musique.
On reprendra en guise de conclusion l’excellente formule de Sebastian Rother, rédacteur du petit livret joint au DVD, qui parle d’une "cérémonie typique de "patriotisme municipal"…".
Jean-Luc Lamouché
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