DVD Jaquette de : Carmen (Antonacci, Richards)

Distribution

Interprètes
  • Anna Caterina Antonacci
    Carmen
  • Andrew Richards
    Don José
  • Anne-Catherine Gillet
    Micaëla
  • Nicolas Cavallier
    Escamillo
  • Virginie Pochon
    Frasquita
  • Annie Gill
    Mercédès
  • Matthew Brook
    Zuniga
  • Riccardo Novaro
    Moralès
  • Francis Dudziak
    Le Dancaïre
  • Vincent Ordonneau
    le Remendado
  • Simon Davies
    Lilas Pastia
  • Lawrence Wallington
    Un guide
  • Mehdi Fengal
    Un enfant
  • Yveline Hamon
    Voix enregistrée
  • The Monteverdi Choir
  • Maîtrise des Hauts-de-Seine
Mise en scène
Adrian Noble
Chorégraphie
Sue Lefton
Orchestre
Orchestre Révolutionnaire et Romantique
Chef d'orchestre
John Eliot Gardiner
Réalisation
François Roussillon
Origine
Opéra Comique - Paris
Année
2009

Informations techniques

Durée
169'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
FRA Musica
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
21/10/2010

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo DD
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français
•  Italien

Carmen (Antonacci, Richards) DVD

Note générale : 8/10

Georges Bizet

Opéra


Cent trente-quatre ans après sa création à l'Opéra-Comique, Carmen revient salle Favart dans une version dirigée par le plus français des chefs anglais, John Eliot Gardiner, et jouée sur instruments d'époque.

 

Rideau de scène de l'Opéra Comique.

 

Carmen fait partie des opéras "dangereux" pour compter parmi des ouvrages ayant le plus de "tubes".
Rien que l'Acte I nous gratifie pas moins de "Avec la garde montante", de la "Habanera" et autres "Près des remparts de Séville"
Maintes fois joué et rejoué, cet opéra ne souffre d'aucune faiblesse et surtout d'aucune routine.

John Eliot Gardiner.Justement, la routine est bannie du vocabulaire de John Eliot Gardiner qui, non content d'être à la tête d'un des ensembles baroques et d'un des chœurs les plus remarquables qui soient - l'English Baroque Soloist et Monterverdi Choir -, revisite depuis bientôt 20 ans l'ensemble du répertoire romantique et moderne avec son Orchestre Révolutionnaire et Romantique, allant de Beethoven, qu'il a "décapé" en profondeur en 1993 à Chabrier et prochainement, Debussy.
S'il ne dédaigne aucunement le répertoire germanique - notamment Schumann et Brahms -, on sent bien que le chef privilégie cette France tout imprégnée du Traité d'orchestration de Berlioz.
Il est vrai que les timbres boisés et extrêmement subtils des instruments d'époque correspondent exactement à l'image sonore des compositeurs post-berlioziens et permettent de recréer avec délices les mélanges délicats concoctés par nos compositeurs nationaux dont ces derniers se sont faits depuis des lustres une spécialité.
Pour preuve, la remarquable Symphonie Fantastique qui a bénéficié il y a quelques années d'un souci de précision et de reconstitution allant jusqu'à la jouer et l'enregistrer dans son lieu de création, la salle de l'Ancien Conservatoire de musique de Paris.

The Monteverdi Choir.C'est à nouveau le cas ici avec Carmen, donné sur les lieux mêmes de sa première représentation en 1875.
Attaques franches des cordes, rondeur du cornet ou encore douceur de la flûte solo : dans ces conditions de précision et d'acoustique, tout est permis, d'autant que le chœur Monteverdi est comme d'habitude au sommet de sa forme.
Diction et vocalises sont impeccables en dépit de la faiblesse de la versification, et ce à des tempi étourdissants.
"Les Voici", à l'Acte IV est ainsi absolument renversant.
Autre intérêt musicologique de cette production, sa partition.
John Eliot Gardiner a choisi l'édition mise au point par Richard Lanhman-Smith, plus longue que les autres, avec un petit clin d'œil à l'Angleterre, comme l'évoque le chef dans son interview proposée en complément de programme. Là encore, beaucoup de précision dans cette édition, même si le propos en est parfois quelque peu ralenti et perd de sa dynamique.
Mais notre curiosité est satisfaite.
Les pièces inédites sont de plus toujours fort bien servies.

Mais tout cela ne serait que bien superficiel si ces techniciens hors pair n'étaient en même temps de véritables musiciens et d'authentiques passionnés.
Quel élan, quel enthousiasme et en même temps quel raffinement chez ces artistes !
Le flegme anglais cède ici totalement la place à la clarté limpide et directe de la musique française, une immédiateté qui ravit à n'en pas douter ces esprits britanniques et qui se combine à une élégance remarquable telle le magnifique galbe des phrasés de cordes et de vents.

 

Nicolas Cavallier (Escamillo).


Anne-Catherine Gillet (Micaëla). Côté plateau, le niveau vocal se montre globalement tout à fait impressionnant.
Nicolas Cavallier assure à Escamillo des graves robustes, assez anguleux, une rudesse et une prétention qui conviennent bien au personnage.
La Micaëla d'Anne-Catherine Millet est profondément touchante. Discrète dans sa présence sur scène, son timbre clair et délicat lui permet de chanter avec un naturel désarmant son air de l'Acte III et de mettre en place un échange idéal avec les instruments de l'orchestre.
Du côté de Don José/Andrew Richards, on admirera en premier lieu ses talents de comédiens à travers sa fascination palpable pour Carmen. Son regard en dit parfois plus long que son chant.
Cela dit, le ténor n'est jamais dans la démonstration, jamais dans l'emphase gratuite et nous offre pour autant des aigus précis et lyriques, dans une projection puissante, voire bouleversante sur la fin.
Il est à ce titre surprenant qu'il ne reçoive pas l'acclamation qu'il mérite en fin de programme.
Salué par le public, il est détrôné par Nicolas Cavallier qui n'impressionne pourtant pas autant sur le plan vocal.
La fascination pour l'habit de lumière, sans doute !

 

Anna Caterina Antonacci (Carmen) et Andrew Richards (Don José).  © Photo Pierre Grosbois

 

Le plus grand défaut de cette production semble venir essentiellement des dialogues.
Déjà de peu d'intérêt sur le papier, ils sont déclamés le plus souvent de façon lentissime et outrée afin que les chanteurs étrangers puissent prononcer correctement le français.
Si cela a pu aider à la compréhension pour le public dans la salle, le résultat au DVD est si artificiel, si singé - à ce titre, Zuniga est catastrophique - qu'il est préférable de passer dessus.

Anna Caterina Antonacci et Andrew Richards.  © Photo Pierre GrosboisVenons-en au rôle-titre.
Acclamée par la presse pour être "la" Carmen qu'on attendait depuis longtemps, qualifiée de "volcanique" par certains, Anna Caterina Antonacci dégage au DVD un sentiment tout autre.
Nous n'avons pas été "envoûtés" ou même séduits par cette Carmen à la posture souvent raide, voire figée, finalement peu à l'aise avec son corps.
L'intérêt de son approche nous a semblé autre et porte essentiellement sur son interprétation vocale.
Le nombre de couleurs par lesquelles elle passe en un seul air est impressionnant.
Suite à un travail extrêmement poussé sur le texte avec John Eliot Gardiner, chaque morceau de phrase prend une couleur spécifique, jamais démonstrative, toujours idoine.
Anna Caterina Antonacci et Andrew Richards.Et c'est là que ce texte - encore une fois, il est loin de constituer le meilleur livret qui soit - prend une nouvelle dimension.
Chaque mot est pensé et prononcé en conscience, quitte à ce que le chant se transforme en parole.
D'où une transmission de l'émotion différente de l'habitude, plus directe et plus nuancée.
Aucun passage en force.
Si cette Carmen ne séduit pas, elle touche, et c'est de là que vient cette extraordinaire cohérence avec l'orchestre.
Cela surprend, bien sûr, car si les nouveautés orchestrales convainquent sans effort, il faut du temps pour comprendre et s'approprier cette Carmen différente, mais ô combien passionnante.

Quelques arguments pour conclure…
Tout d'abord, la qualité de la réalisation qui a su capter les lumières, les ambiances, les visages de ces personnages bigarrés, notamment les enfants de la Maîtrise des Hauts de Seine.
Mais aussi la classe du packaging original accueillant les deux DVD et proposant de magnifiques photos.
Il ne manque qu'une petite présentation des interprètes pour que le livret soit complet.
Enfin, ce programme unique, avec ses remarquables qualités, a eu les honneurs du seul DVD, alors qu'il mérite largement d'être édité sur support Blu-ray.
Cela n'aurait été que justice vu le niveau de l'ensemble de cette production.
Mais gageons que l'éditeur FRA Musica a l'avenir devant lui pour le sortir…

 

 

Jean-Claude Lanot

Suppléments du DVD

En VF stéréo DD avec sous-titres anglais, allemands, espagnols et italiens :

- Entretien avec John Eliot Gardiner, Jérôme Deschamps, directeur de l'Opéra Comique, et Agnès Terrier, dramaturge de l'Opéra Comique.
Si les interventions des deux premiers étaient nécessaires de par leur aura, c'est vraiment celle d'Agnès Terrier qui intéresse, nous livrant une présentation historique de l'œuvre extrêmement fouillée et intéressante, émaillée de documents d'époque qui auraient peut-être mérité d'être un peu plus nombreux. (21')

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Des lumières sublimes participent à la narration en alternant le général et le particulier avec un à propos totalement louable.
Le master les rend avec maestria pour un plaisir des yeux permanent qui touche à l'art pictural.
La définition s'avère très correcte sur les plans moyens et les gros plans, mais peine sur les plans d'ensemble, là où le support Blu-ray montrerait sa supériorité, comme sur le piqué, un peu en retrait ici sur les costumes et les reflets.
La profondeur des contrastes varie en fonction des éclairages du plateau et peut être globalement qualifiée de correcte.

Son

La piste stéréo, claire, détaillée et bien séparée, avantage le milieu et le haut du spectre en délaissant un peu trop les graves.
Si l'on ressent tout de même la compression inhérente au format Dolby Digital - format sonore le moins indiqué pour la musique classique - force est de reconnaître la qualité globale du résultat.
Il reste toutefois un peu trop en retrait en jouant sur la retenue.
Avec la piste 5.1, les voix ressortent un peu mieux par rapport à l'orchestre, mais ce dernier profite d'un meilleur niveau de détail.
La dynamique est moins retenue qu'en stéréo et l'utilisation du caisson de basses apporte un léger mieux dans le bas du spectre tout en restant très naturelle.

Note technique : 9/10

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Mots-clés

Adrian Noble
Anna Caterina Antonacci
Anne-Catherine Gillet
Carmen
François Roussillon
Georges Bizet
John Eliot Gardiner
Opéra Comique

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