DVD Jaquette de : Armida

Distribution

Interprètes
  • Renée Fleming
    Armida
  • Lawrence Brownlee
    Rinaldo
  • John Osborn
    Goffredo
  • José Manuel Zapata
    Gernando
  • Kobie van Rensburg
    Ubaldo
  • Barry Banks
    Carlo
  • Yeghishe Manucharya
    Eustazio
  • Keith Miller
    Astarotte
  • Peter Volpe
    Idraote
  • Teele Ude
    Love
  • Isaac Scranton
    Revenge
  • Aaron Loux
    Rinaldo
  • David Chan
    Violin solo
  • Rafael Figueroa
    Cello solo
Mise en scène
Mary Zimmerman
Chorégraphie
Graciela Daniele
Orchestre
The Metropolitan Opera Orchestra
Chef d'orchestre
Riccardo Frizza
Réalisation
Gary Halvorson
Origine
The Metropolitan Opera, New York
Année
2010

Informations techniques

Durée
172'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Decca
Distributeur
Universal Music Classics
Date de sortie
14/02/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Chinois
•  Espagnol
•  Français

Armida DVD

Armide

Note générale : 9/10

Gioachino Rossini

Opéra


Après une sublime Maria Callas en 1952, c’est au tour de Renée Fleming de ressusciter la sorcière la plus envoûtante de l’art lyrique pour une création sur la scène du Metropolitan de cet opéra craint de Rossini lui-même, pour sa virtuosité.

Visuel promotionnel pour Armida avec Renée Fleming.  © Metropolitan OperaY a-t-il vraiment des metteurs en scène d’opéra ? Certains - parfois issus du cinéma - mettent des livrets en espace dans de grandes fresques lyriques, d’autres - issus de l’architecture - optent pour des approches épurées et structurelles, quand d’autres - venant du théâtre - sont des directeurs d’acteurs.
Avec la metteuse en scène de théâtre et auteure Mary Zimmerman, on s’attendait donc à un travail tout sauf superficiel sur les personnages, et le moins qu’on puisse dire est qu’on n’est pas déçu. De la fureur au désespoir, sa vision d'Armida est riche de mille émotions. Mais les seconds rôles que campent les quatre ténors "chrétiens" de cette histoire de Croisés n’en sont pas oubliés pour autant. Sous sa direction, ces derniers deviennent inoubliables, avec de vraies statures, de vrais personnages de chair, de sang, d’amour et de haine, tandis que le jeu nourrit le chant.

Madame Zimmerman sait surprendre, et on le savait déjà avec cette merveilleuse Sonnambula parue également en DVD chez Decca (lire le test) imaginée il y a quelque temps pour le même Met dans une mise en abîme particulièrement rafraîchissante.
Dans Armida, non seulement elle donne corps à des personnages somme toute assez stéréotypés, mais elle dépasse la seule direction d’acteurs pour créer un pont visuellement spectaculaire et en même temps très équilibré entre les conventions de l’opéra "classique" et une esthétique proprement contemporaine. Les arches antiques sont bien là, mais d’un blanc immaculé sur lequel se détache une végétation à l’anglaise, aux verts (les palmiers) et aux rouges (les coquelicots) flashy. L’amour et la vengeance sont également personnifiés sous la forme de rôle muets, tels des dieux antiques, et ce avec une élégance et une poésie remarquables qui les dote d'une stature inédite : arrivée de l’amour depuis les cintres, descendant au moyen d'un ruban rouge écarlate. De la même façon, les scènes infernales sont incontournables. Elles revêtent un côté "Halloween" finalement assez drôle.
Mary Zimmerman est une habituée des mises en scène d’histoires épiques et mythologiques (Les Métamorphoses, l’Odyssée, Les Mille et une Nuits) et sait mesurer exactement la distance qu’elle doit prendre pour rendre le sujet crédible et intéressant. Grâce à son inventivité, on dépasse cette histoire assez simple de sorcière qui tente d’envoûter un Croisé pour protéger son peuple, et dont l’amour pour ce dernier la fait prendre à son propre piège…

Lawrence Brownlee (Rinaldo) et Renée Fleming (Armida) à l'Acte II.  © Photo Ken Howard/Metropolitan OperaMais les qualités de ce spectacle ne se limitent pas à la mise en scène, même si elle est d’importance. Depuis sa prise de rôle d’Armida, déjà triomphale en 1994 lors du Festival Rossini de Pesaro, Renée Fleming a eu le temps de mûrir ce personnage qu’elle affectionne tant. Pourtant il présente une véritable difficulté tant la technique redoutable dont il se nourrit pour exister peut si facilement prendre le pas sur sa densité. Or, avec cette artiste accomplie, on ne sait que louer le plus, des vocalises à couper le souffle à l’intensité du chant dans les moments les plus dramatiques. Le couple formé par Renée Fleming avec Lawrence Brownlee est également une réussite.

Le ténor rossinien est ici parfaitement à son aise, élégant et naturel à la fois, ne forçant jamais le trait, aussi présent dans le suraigu que dans le grave de sa tessiture. Il nous ravit en tout point, aussi bien dans les solos que dans des duos miraculeux comme cet "Amore… Possente nome !" où l’unisson des deux voix ne se fait même plus dans un échange de regards, mais dans la sensation du souffle de l’autre, puisqu’ils se retrouvent justement l’un derrière l’autre… Magique !


Les autres rôles ne déméritent pas non plus. Du reste, la moindre faiblesse serait mise en avant, car leur virtuosité ne permet aucun faux pas. Il faut donc aux maîtres d’œuvre d’un tel ouvrage jouer des coudes pour réunir pas moins de quatre ténors de la même qualité pour conserver à l’opéra la cohérence de sa performance. C’est chose faite dans cette production, et de bien belle façon, même si on retiendra encore plus volontiers l’Astarotte de Keith Miller, dont la basse ténébreuse et le plaisir de jouer ont plus d’une fois séduit le Met.

Keith Miller (Astarotte).  © Photo Ken Howard/Metropolitan Opera


La direction de Riccardo Frizza ne possède quant à elle pas nécessairement la magie et l’imagination que recèle la partition orchestrale en propre, mais son vrai travail d’accompagnement des chanteurs fait son office sans qu’on ait besoin de faire la fine bouche, avec notamment des solistes extraordinaires du côté des cordes et des vents. Pour s'en convaincre, il n'est que d'écouter le début de l’Ouverture, si simple et en même temps si risquée pour les cors et le basson à nu !


Voilà une nouvelle version de référence, qui bénéficie en outre du traitement visuel qui manquait dans les années cinquante et donne une véritable stature de chef-d’œuvre à cet opus rossinien malheureusement trop rarement joué.

 

Scène finale.  © Photo Ken Howard/Metropolitan Opera

Jean-Claude Lanot

Suppléments du DVD

En anglais, sans aucun sous-titre :
La très populaire soprano Deborah Voigt se livre à l'exercice périlleux des interviews backstage et parvient à arracher au vol quelques informations qui sauvent la prestation de l’anecdotique et du mondain.
- Elle interroge ainsi Renée Fleming dès sa sortie de scène à la fin de l'Acte I (DVD 1, 2').
Difficile de se faire une idée définitive sur l’attitude de la diva envers sa consœur – concentration ou retenue ? On n’en tirera pas plus qu’une mise en valeur du rôle présenté comme l’un des plus redoutables du répertoire.
- Puis, sur le DVD 2, sont rassemblés les propos de la metteuse en scène Mary Zimmerman (3'), les questions posées au trio Renée Fleming, Lawrence Brownlee et Keith Miller (7'), et enfin celles adressées aux quatre seconds rôles John Osborn, Barry Banks, Yeghishe Manucharyan et Kobie van Rensburg (2').
L’entretien avec Mary Zimmerman, le plus intéressant de tous, permet d'évoquer la rareté de l’œuvre et les libertés d’interprétation qui en découlent, même si le choix s'est porté sur un respect exhaustif du texte original. Les hommes sont beaucoup plus naturels, même s’ils n’ont pas grand-chose à exprimer.

Critique Images et Son du DVD

Images

Le master vidéo de qualité présente un excellent piqué et une mise en valeur louable des couleurs et des matières des décors. Les contrastes sont délicatement soulignés et les ambiances lumineuses très bien définies. Malgré une perte de détails dans les plans larges, l’image l’emporte de beaucoup sur le son.
La qualité visuelle de la scénographie aurait du reste mérité les honneurs du Blu-ray. D'autant que cette représentation a été diffusée en HD dans les salles de cinéma du monde entier !

Son

Le choix entre les deux pistes est loin d'être évident.
Si l’on opte pour la stéréo, la ligne vocale et les innombrables fioritures propres au Bel Canto seront d’une belle lisibilité, y compris sur les notes rapides. En revanche, les timbres, notamment ceux des voix de ténors, sont pratiquement privés de fondement pour devenir presque ingrats.
Si l’on opte pour le mixage multicanal DTS, on appréciera beaucoup plus de rondeur sur les mêmes voix, mais aussi sur l’orchestre - notamment les excellents cors durant l'Ouverture, le violon et le violoncelle solos - délicatement mis en valeur. Mais, si l’acoustique du lieu est respectée, les voix se perdent dans une forme de réverbération et l'on peut dire adieu à la précision pourtant cruciale dans ce répertoire.

Note technique : 7/10

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