DVD Jaquette de : Uniko - Kronos Quartet, Kimmo Pohjonen, Samuli Kosminen

Distribution

Interprètes
  • Kimmo Pohjonen
    Accordion, Voice
  • Samuli Kosminen
    Accordion, Voice
  • David Harrington
    Violin
  • John Sherba
    Violin
  • Hank Dutt
    Viola
  • Jennifer Culp
    Cello
Orchestre
Kronos Quartet
Réalisation
Chris Kurt Weisz
Origine
Helsinki
Année
2004

Informations techniques

Durée
66'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
C Major
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
17/04/2012

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Aucun

Uniko - Kronos Quartet, Kimmo Pohjonen, Samuli Kosminen DVD

Note générale : 9/10

Kimmo Pohjonen  - Samuli Kosminen

Concert  - Jazz


Heureuse initiative que celle de l'éditeur C Major avec la sortie en DVD du concert Uniko enregistré en septembre 2004 lors du Festival d'Helsinki. Cette suite pour accordéon, voix, quatuor à cordes et sampler réunit pas moins que le superbe Kronos Quartet et deux musiciens finlandais parmi les plus surprenants : l'accordéoniste surdoué Kimmo Pohjonen et le percussionniste inventif Samuli Kosminen.

<i>Uniko</i>, en septembre 2004 lors du Festival d'Helsinki.  © Pasi Hornamo

 

Kimmo Pohjonen à Helsinki en septembre 2004.L'accordéon est un instrument extrêmement populaire en Finlande, et Kimmo Pohjonen fait partie de ces rares musiciens qui, par leur expression autant que leur ouverture d'esprit et leur soif d'expérience, permettent de le sortir des fêtes traditionnelles afin de s'exprimer à la croisée de la musique folklorique, de l'improvisation, du rock mais aussi de l'avant-garde. Il faut dire que cet accordéon est nanti d'un système qui le relie à une informatique au service de la musique, et surtout d'une innovation sonore en permanente recherche. Kimmo Pohjonen travaille en étroite collaboration avec Samuli Kosminen, musicien à l'expression protéiforme, avec lequel il s'associe autant pour la composition que l'interprétation. C'est à lui que nous devons d'entendre dans ce concert des sonorités inédites, fruits d'une inlassable recherche dans le but d'obtenir un renouveau des timbres sans perdre une once de musicalité.

Samuli Kosminen photographié en septembre 2004 à Helsinki.  D.R.En 2002, David Harrington, fondateur et directeur artistique du Kronos Quartet souhaite collaborer avec les musiciens finlandais et leur commande une œuvre. Deux ans plus tard, Uniko rassemblera le quatuor américain et les deux Finlandais pour une création lors du Festival d'Helsinki. Ce concert a été filmé les 4 et 5 septembre 2004, et ce DVD propose un montage de ces deux manifestations acclamées alors par le public et la critique.

Uniko se présente comme un spectacle sonore dont la structure musicale pourrait autant se réclamer du minimalisme que de la mélodie ou de l'incantation, lorsque la voix de Samuli Kosminen s'intègre parfaitement à une pâte sonore quasi hyphotisante. Un aspect High-Tech est apporté par la sophistication du travail sur le son, dont seul le mixage 5.1 surround de ce DVD est à même de rendre la teneur, mais aussi par cinq écrans plasma placés derrière les musiciens qui complètent l'expérience dans une osmose néanmoins assez absente du DVD. En effet, pour des caméras, il est particulièrement ardu de se concentrer sur les interprètes et leurs expressions en s'intéressant aussi aux images diffusées derrière eux.

Ceci étant, Uniko constitue la brillante démonstration d'un mariage réussi entre la musique populaire, les sons acoustiques et électroniques, la voix et des subtilités rythmiques que l'on pourrait parfois assimiler à des bruits de la nature. Dès le générique accompagné par les sons réverbérés de Atmos, le spectateur bascule dans un imaginaire poétique fait de bruits de vagues et il sent que l'expérience est prometteuse. Mais, comme le confie Kimmo Pohjonen dans le Making-of qui accompagne le concert, chacun se construit ses propres images par rapport à sa musique. Puis, entrent les cordes du Kronos Quartet, l'accordéon de Kimmo Pohjonen et enfin les drumpads de Samuli Kosminen aux sonorités d'instruments acoustiques samplés. Très rapidement la masse s'intensifie et une formidable tension éclate dans une explosion aux consonances folkloriques qui ne sont pas sans rappeler la musique irlandaise. La fête peut commencer…

 

Kimmo Pohjonen, le Kronos Quartet et Samuli Kosminen réunis en 2004 pour <i>Uniko</i> lors du Festival d'Helsinki.

 

Cependant, dans Uniko, les projections de décibels ne sont pas une fin en soi et, très vite, une forme de retenue pourtant sous-tendue par une rythmique permanente, nous oriente dans un univers sonore différent, quasi chambriste. Ce contraste assez extrême entre puissance et nuances se retrouvera très souvent au long des huit pièces qui composent Uniko. Dans cette suite, les possibilités des instruments deviennent étonnantes. Si le son de l'accordéon impose bien naturellement l'instrument au-devant des autres, l'écriture des cordes intègre parfaitement le quatuor dans l'ensemble et le Kronos Quartet n'est jamais submergé. L'utilisation des cordes pincées dont la sécheresse est amplifiée aboutit par exemple à une sensation étonnante.

Le Kronos Quartet dans <i>Uniko</i> en 2004 à Helsinki.Uniko est constitué d'une pâte sonore, non seulement riche et détaillée, mais aussi en permanente évolution. D'une boucle rythmique lancinante peuvent ainsi surgir de belles envolées mélodiques confiées aux cordes. On notera ainsi la présence de l'excellente violoncelliste Jennifer Culp, remplacée en 2005 par Jeffrey Zeigler au sein du Kronos Quartet. Quand la voix grave de Kimmo Pohjonen psalmodie tout en montrant une belle vélocité sur les claviers du piano vertical, nous devenons témoin de quelque cérémonie sacrée. On ne ressent jamais d'ennui à l'écoute de cette musique car, malgré la complexité de la structure sonore permise par l'électronique, elle ne devient jamais pesante. La répétition n'est jamais gratuite mais toujours passionnante et partie d'un flot musical généreux. En dépit d'un abord facile, cette musique n'est ni faible ni simpliste. Bien au contraire, on sent ici une écriture mûre et un souci constant de recherche de couleurs qui préserve parallèlement la fluidité permanente des transitions. On pensera parfois à Piazzola (Kalma), parfois même aux Quatre saisons de Vivaldi, mais l'expression reste toujours personnelle.

 

Kimmo Pohjonen photographié en septembre 2004 à Helsinki.  © Kalle Björklid

 

L'immersion musicale est savamment secondée par la captation et le montage sophistiqué de Chris Kurt Weisz. Le réalisateur, en usant de nombreux plans serrés sur les visages des instrumentistes comme sur leurs mains, s'autorise également quelques heurts et ruptures qui participent à la transe sonore. Une transe en premier lieu exprimée par l'implication de Kimmo Pohjonen, assez fascinant à regarder, mais aussi comme résultat d'une rythmique hypnotique. Cependant, le parti pris de proposer si fréquemment de très gros plans sur des mains en mouvement qui sortent du cadre pourra agacer.
Le look des musiciens finlandais peut surprendre - crête d'Iroquois, gilet de cuir et long kilt sombre pour Kimmo Pohjonen - mais n'entrave en rien la musicalité et la profondeur de l'expression. Les interventions vocales incantatoires sont comme de puissantes racines plongeant dans un espace hors du temps, tandis que la précision extrême du rythme de Samuli Kosminen sous-tend imperturbablement l'ensemble. Le Kronos Quartet composé de David Harrington, Joshn Sherba, Hank Dutt et Jennider Culp s'implique dans l'expérience avec un contrôle absolu de la pulsation, une justesse jamais prise en défaut et fait chanter les cordes de façon divine à plusieurs reprises. Une apparente improvisation masque bien la difficulté de l'entreprise…

 

Kimmo Pohjonen, le Kronos Quartet et Samuli Kosminen saluent à la fin du concert <i>Uniko</i>.

 

Le public du Festival attendra la fin de la suite et le très lyrique Avara pour s'exprimer et applaudir avec ferveur. Il ne fait pas de doute que, chez lui, le spectateur du DVD, pour peu qu'il se laisse aller, deviendra aussi témoin de la force de conviction des images musicales qui composent cet Uniko et des traits émouvants qui surviennent sans crier gare. L'expérience est certes particulière mais jamais ardue pour une œuvre aussi créative et, en fin de compte… infiniment attractive !

Philippe Banel

Suppléments du DVD

Kimmo Pohjonen interviewé en 2004.


En anglais stéréo DD, sans sous-titres :


- Un sympathique making-of en anglais revient sur les motivations du Kronos Quartet à rechercher des associations avec des musiciens susceptibles de redéfinir leur instrument et sur la façon dont le travail s'est organisé avec les musiciens finlandais. Il donne la parole à tous les intervenants et propose quelques instantanés de la mise en place du concert et de la prestation. (4/3, 16')


- Quatre bandes-annonces.

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

L'origine Haute Définition de cette captation se révèle dans de nombreux gros plans d'une grande précision. Mais la diffusion de fumigènes destinés à créer une ambiance scénique et à porter les faisceaux des projecteurs plonge parfois les plans moyens dans des volutes qui affadissent les contrastes. Pour la même raison, les couleurs paraissent parfois désaturées et les noirs bien peu denses. Les textures des instruments s'affichent néanmoins avec un éclat certain et, lorsqu’il n’y a plus de fumigène sur le plateau, le rendu se hisse vers une qualité tout autre. Quelques saccades dans les mouvements rapides de caméras.

Son

La piste stéréo, ouverte et dynamique permet d'apprécier timbres et nuances avec une certaine proximité. Des basses assez présentes s'allient à une dynamique convenable.
Mais c'est avec le mixage 5.1 que la nature intrinsèque de ce concert s'exprime avec le plus de crédibilité en révélant le prodigieux travail opéré sur le son et la réverbération. Les surround plongent le spectateur dans une acoustique incomparable sans pour autant diluer la précision de la scène avant. Elle offre une grande précision sur les attaques des cordes et, plus globalement, les timbres instrumentaux. Le caisson de graves se montre ici indispensable pour véhiculer les intentions des compositeurs. Enfin, la dynamique de ce mixage se montre en outre bien supérieure à la stéréo.

Note technique : 8/10

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Mots-clés

Kimmo Pohjonen
Kronos Quartet
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