SACD Jaquette de : Violin Concerto in D, Op.35

Distribution

Interprètes
  • Julia Fischer
    Violon
  • Yakov Kreizberg
    Piano
Orchestre
Russian National Orchestra
Chef d'orchestre
Yakov Kreizberg
Origine
Moscou - Hilversum
Année
2006

Informations techniques

Durée
68'
Nombre de disques
1
Éditeur
PentaTone Classics
Distributeur
Codæx France
Date de sortie
16/11/2006

Vidéo

Audio

Version(s) sonore(s)
5.0 DSD
Stéréo DSD
Stéréo PCM
Sous-titres

Violin Concerto in D, Op.35 SACD

Sérénade mélancolique, Op.26 - Valse-Scherzo, Op.34 - Souvenir d’un lieu cher

Note générale : 10/10

P. I. Tchaikovsky

Concert


Il faut à tout prix entendre le "phénomène" Julia Fischer, pianiste et violoniste à la carrière exceptionnelle.
Son Tchaïkovsky fera date, et le défi n’est pas prêt d’être relevé…

 

Si on se réfère à la discographie existante du Concerto pour violon de Tchaïkovsky, au sein de laquelle se trouvent plus de 20 excellentes versions - Oistrakh, Milstein, Heifetz, Ferras ou Grumiaux, pour ne citer que les légendaires… - on aura bien du mal à s’orienter vers un commentaire du présent enregistrement.
Ce type de comparaison n’aura finalement pas grand intérêt, et constituerait presque la négation même du statut "d’interprète" qui amène chacun, avec sa sensibilité, sa technique, sa propre lecture de l’œuvre, à se différencier de l’autre. Aussi choisirons-nous ici de statuer sur le présent enregistrement en tant que tel : récent et contemporain, tant pour sa réalisation (2006) que pour sa technologie SACD au format sonore Direct Stream Digital (DSD).

 

Le chef-d’œuvre de Tchaïkovsky est une affaire de violon autant que de chef d’orchestre. Il est de facture classique au cœur du romantisme ; il représente le Concerto pour violon russe initial, celui qui marquera en tout cas le départ d’une fort belle lignée qui comprendra plus tard ceux de Khatchatourian, Glazounov, Prokofiev et Chostakovitch. C’est une œuvre immense tant pour la somptuosité de ses thèmes que pour sa veine orchestrale ou encore l’authenticité de son expression.
Aujourd’hui, alors que l'on semble rendre à son auteur la place incontestée de grand génie de la musique russe du XIXe siècle, ses interprètes modèrent et gèrent d’autant mieux "son" romantisme que son histoire a été fort riche de grandes interprétations.


Julia Fischer.  D.R.C’est bien le cas de Julia Fischer, la jeune violoniste allemande prodigieuse d’à peine trente ans. On sait que la musicienne poursuit parallèlement une carrière au piano : elle s’est produite en 2008 en Allemagne, au sein d’un même concert, dans le Concerto pour violon de Glazounov en première partie, puis celui pour piano de Grieg en seconde ! Optera-t-elle définitivement pour le violon ? Le présent enregistrement nous fait certes le souhaiter !

 

Dans le Concerto de Tchaïkovsky, son jeu possède l’autorité requise et fait face au poids de l’orchestre qui déploie le thème altier et héroïque du mouvement initial. Elle manifeste une retenue qui n’altère jamais son engagement et privilégie à tout instant une grande finesse de son et de phrasé.

La violoniste s’illustre par une gamme de nuances "piano" dans le second mouvement, la fameuse Canzonetta, qui revêtent ici un charme irrésistible : mezza voce dirait-on.
Mais il faut "chanter", et les deux exigences ne se conjuguent pas aisément. La musicienne joue précisément sur une gamme de timbres feutrés qui illustrent un savoir-faire exceptionnel.
Son retrait relatif au profit des interventions de l’orchestre est très habilement, très finement négocié.


Le final est bondissant, étourdissant, comme on l’attend. Il fait au concert, comme ici, toujours le plus grand effet. Yakov Kreizberg laisse éclater l’ivresse du tempo sur laquelle le violon s’essouffle. C’est sans doute ainsi que ce final est le plus grisant. En tout cas ici, il nous transporte véritablement.

Plus que jamais la complicité stylistique, et surtout rythmique ici, entre chef et soliste est convaincante.
Les interventions du tutti ou des solistes - servies par un son exceptionnel, lui aussi - sont plus belles les unes que les autres. Il s’agit bien d’une grande version du Concerto.

Les deux artistes ont déjà enregistré à maintes reprises ensemble, puisque leur catalogue comprend la Symphonie concertante et les cinq Concertos de Mozart, celui, double, de Brahms, de Khatchatourian, de Glazounov, le premier de Prokofiev, la plupart du temps avec le même Orchestre National de Russie.

Le couplage du présent programme est tout à fait intelligent puisqu’il nous propose des pièces directement liées au Concerto.
Deux d’entre elles sont d’ailleurs, comme lui, écrites pour violon et orchestre et constituent même des raretés du répertoire d'un véritable intérêt. En effet, le premier mouvement Méditation de ce Souvenir d’un lieu cher, était à l’origine prévu en lieu et place de la Canzonetta du Concerto pour violon auquel il s’apparente.
Quant à la Sérénade mélancolique, elle fut comme le Concerto, créée par le violoniste Adolf Brodski, qui en deviendra d’ailleurs le dédicataire.
On y retrouve cette retenue pudique, qui semble caractériser la personnalité musicale de Julia Fischer.
Elle opte pour une infinie douceur d’archet et pour une écoute de l’orchestre, pour une interpénétration des phrases musicales qui font de son style remarquable, le contraire du narcissisme qu’on trouve chez bon nombre de ses confrères.


Julia Fischer.  D.R.La Valse-Scherzo constitue un agréable prétexte à la virtuosité que justifie le nom de "scherzo" accolé par l’auteur à son thème de "valse". Cette pièce de 1877 présente d’ailleurs, dans son jeu entre orchestre et soliste, plusieurs similitudes avec le premier mouvement du Concerto Op.35 qu’elle précède de quatre ans.
Elle constitue un divertissement qui ne l’égale toutefois pas.
Julia Fischer y est tout aussi brillante et enflammée, et une nouvelle fois fort bien secondée.

Le Souvenir d’un lieu cher Op.42 de 1878, sorte de recueil mélodique pour violon et piano, est quasi contemporain du Concerto.
Le lieu cher n’est autre que Braiolovo, le lieu de résidence de Nadejda Von Meck, où réside Tchaikovsky tout à l’écriture de la pièce.
Il nous donne à entendre non seulement une magnifique prise de son, d’un équilibre exemplaire entre les deux solistes (pour le second mouvement Scherzo, en particulier).
C’est aussi l’occasion d’entendre Yakov Kreizberg au piano.

La prise de son du présent programme est un vrai bonheur ! Chaque pupitre offre une présence fidèle et nous fait entendre avec une netteté confondante, le contrepoint orchestral des partitions. C’est d’autant plus intéressant et opportun qu’il s’agit, pour l’Orchestre National de Russie, du répertoire patrimonial dont il a bien entendu, comme personne, une maîtrise approfondie. Un vrai régal !




À noter : Ce SACD hybride est compatible avec tous les lecteurs de CD. Pour bénéficier des pistes multicanales et stéréo encodées en DSD, il faut utiliser un lecteur SACD.

Gilles Delatronchette

Suppléments du SACD

Inclut un livret en français, anglais et allemand.

 

Critique Images et Son du SACD

Images

Le format SACD ne comporte aucune piste vidéo.

Son

Pour les œuvres avec orchestre, la prise de son de Sebastien Stein dans le DZZ Studio de Moscou est à la fois aérée et d'une fidélité absolue aux timbres. La sonorité charnue, presque intime, du violon ressort avec naturel devant un orchestre à la fois doué de moelleux ou de timbres incisifs toujours impeccables de netteté. La sonorité de cette formation joue plutôt la carte de la globalité que de l'analytique et participe de fait à ces moments d'intimité qui font la grâce de cette interprétation. Aucun bruit occasionné par l'interprète, aucun frottement parasite n'est perceptible.
L'acoustique du MCO Studio 5 d'Hilversum (Pays-Bas) est très différente et permet au Souvenir d'un lieu cher de s'exprimer dans une parfaite harmonie des interprètes sans que piano ou violon s'impose en rompant le délicat l'équilibre.

 

La piste 5.0 DSD participe au placement de l'auditeur dans l'acoustique de la salle.
L'activité des enceintes surround, bien que parfois importante, reste toujours parfaitement intégrée à un ensemble de grande musicalité.


L'encodage stéréo DSD préserve des sommets de nuances et l'alchimie du violon soliste tant dans son dialogue avec l'orchestre que le piano. La réserve de dynamique est cependant moindre, comparée à la piste multicanale.


L'encodage stéréo PCM manifeste un rendu musical de même nature. La différence avec la source DSD apparaît ici dans une moindre définition des timbres, de leur richesse et de leur complexité. La musicalité ne saurait être remise en question, mais la présence des instruments est un peu moins réelle.

Note technique : 9/10

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