DVD Jaquette de : Le Chevalier à la rose (Glyndebourne, 2014)

Distribution

Interprètes
  • Kate Royal
    The Marshallin
  • Tara Erraught
    Octavian
  • Lars Woldt
    Baron Ochs auf Lerchenau
  • Teodora Gheorghiu
    Sophie
  • Michael Kraus
    Herr von Fanimal
  • Miranda Keys
    Marianne Leitmetzerin
  • Christopher Gillett
    Valzacchi
  • Helene Schneiderman
    Annina
  • Andrej Dunaev
    Italian Tenor
  • Gwynne Howell
    Notary
  • Robert Wörle
    Innkeeper
  • Scott Conner
    Police Inspector
  • The Glyndebourne Chorus
Mise en scène
Richard Jones
Chorégraphie
Sarah Fahie
Orchestre
London Philharmonic Orchestra
Chef d'orchestre
Robin Ticciati
Réalisation
François Roussillon
Origine
Glyndebourne Opera House
Année
2014

Informations techniques

Durée
191'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Opus Arte
Distributeur
DistrArt Musique
Date de sortie
25/05/2015

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Coréens
•  Français
•  Japonais

Le Chevalier à la rose (Glyndebourne, 2014) DVD

Der Rosenkavalier

Note générale : 9/10

Richard Strauss

Opéra


Trois ans après Elektra, Le Chevalier à la rose marque une étape stylistique dans l'expression lyrique de Richard Strauss. Voyons comment cette production de Glyndebourne mise en scène par Richard Jones a géré ce tournant visuel dramatique et musical. Kate Royal, Tara Erraught et Lars Woldt se partagent les rôles principaux sous la direction de Robin Ticciati aux commandes du London Philharmonic Orchestra. Enregistrée en 2014 par François Roussillon, cette captation est disponible en Blu-ray et DVD.

Acte I du <i>Chevalier à la rose</i> mis en scène par Richard Jones à Glyndebourne en 2014.  © Bill Cooper

 

Kate Royal interprète La Maréchale dans <i>Le Chevalier à la rose</i> à Glyndebourne en 2014.  © Bill CooperDurant les trois Actes du Chevalier à la rose, trois périodes semblent s'écouler, et les décors de Paul Steinberg qui ont bien le goût du XVIIIe à l'Acte I, versent davantage dans le début des années 1930 au second, pour finir avec les papiers peints et les couleurs acidulées des années 1970. Une manière comme une autre de symboliser l'avancée du temps, rappelée par une pendule à l'Acte I. Les personnages, en revanche, ne semblent pas vieillir. Habillés à la mode Louis XV par Nicky Gillibrand, ils conserveront cette apparence tout au long de l'ouvrage. Le Chevalier à la rose, entre autres thèmes, développe une réflexion sur le temps, sujet éminemment grave, mais la production dirigée par Richard Jones n'en oublie pas pour autant le ton comique voulu par Strauss qui voyait dans son opéra un jeu de société et de classes, une badinerie tragi-comique prenant place dans la haute société qui sait par moments se montrer émouvante.

La crainte quant au traitement peut donc légitimement être double car le risque est toujours possible d'assister à une mièvrerie dégoulinante de sentiments entre Octavian et la Maréchale, et à une parodie grossièrement plombée d'effets comiques plus appuyés qu'efficaces avec le Baron Ochs. Heureusement, il n'en est rien à Glyndebourne. Les échanges entre la Maréchale et son amant trouvent le juste ton, et deviennent même un rien émouvant grâce à Tara Erraught qui incarne fort bien le jeune Octavian en proie aux errances sentimentales de son âge face à une Maréchale à la maturité très réaliste. Toutefois, sur le plan physique, l'Octavian de Tara Erraught pourra détonner en jeune amant. Le début de l'opéra porte en soi la fin, grand moment de philosophie des rapports humains, et le jeu des deux artistes s'accorde parfaitement à peindre le glissement pragmatique et logique de la vie vers l'avenir. Mais dans son double rôle de Miriandel, la paysanne sotte, elle se métamorphose littéralement et livre un jeu d'une efficacité absolue. La voix est pleine, et particulièrement juste dans ses inflexions, face à la noble Maréchale de Kate Royal, au jeu et à la voix élégants. Avec un chant exempt de chichis, la soprano positionne subtilement sa voix entre légèreté et lyrisme plus profond.

 

Lars Woldt (Baron Ochs), Michael Kraus (Fanimal) et Helene Schneiderman (Annina) dans <i>Le Chevalier à la rose</i>.  © Bill Cooper

 

Tara Erraught (Octavian) et Teodora Gheorghiu (Sophie) dans <i>Le Chevalier à la rose</i>.  © Bill CooperQuant au Baron Ochs, si le livret nous oriente vers un personnage que l'on peut imaginer infect autant que grossier, Lars Woldt donne vie ici à un goujat mesuré, sorte de Falstaff moderne, très représentatif lui aussi d'une certaine classe sociale. Cette classe qui traverse les siècles en affichant son outrecuidance tant envers la gent féminine que dans son rapport à l'avenir de son capital. De fait, il nous fait bien rire ce Baron en caleçon qui, enlevant sa perruque, joue les vantards mais finalement ne maîtrise rien. Nous pouvons même volontiers trouver dans cette incarnation un de ces personnages de Feydeau enfermé en sous-vêtements dans un placard, avant de s'enfuir sans demander son reste. Lars Woldt occupe la scène avec naturel, et joue sur tous les registres que lui permet ce personnage.

La Sophie de Theodora Gheorghiu paraît plus pâlotte face à ce jeu haut en couleur, mais peut-être est-ce le rôle de victime mal définie finalement récompensée qui l'empêche de l'exprimer plus librement. La voix de la soprano manque un peu de consistance et on regrettera l'absence d'un timbre plus charmeur pour caractériser ce rôle.

Parmi les rôles secondaires, tous bien représentés, nous retiendrons la belle et courte prestation du ténor italien d'Andrej Dunaev. De même, nous accorderons un bon point au crédit du couple tragi-comique zézayant composé d'Annina et Valzacchi qui aurait pu être inquiétant mais se situe finalement du bon côté.

La gestuelle imaginée par Sarah Fahie pour définir chaque rôle, y compris pour les chœurs, apporte lisibilité au déroulement théâtral, tandis que les éclairages de Mimi Jordan Sherin mettent parfaitement en valeur les décors stylisés qui occupent parfaitement l'espace de la scène anglaise. On notera d'ailleurs que, au fur et à mesure du déroulement de l’œuvre, les couleurs deviennent plus franches. Ces décors s'associent totalement aux beaux costumes de Nicky Gillibrand et rendent le visionnage constamment plaisant.

 

Michael Kraus (Fanimal) et Lars Woldt (Ochs) dans <i>Le Chevalier à la rose</i> mis en scène par Richard Jones.  © Bill Cooper

 

À la tête du London Philharmonic Orchestre, Robin Ticciati n'obtient pas toujours toutes les subtilités contenues dans la partition de Richard Strauss, mais il accompagne parfaitement les parties animées et comiques. Par ailleurs, les options interprétatives sont suffisamment affirmées pour que les plus de trois heures de ce Chevalier à la rose se déroulent sans ennui.
Enfin, la remarquable captation de François Roussillon nous permet de voir ce que nous entendons avec le plus grand des naturels, et l'image respire et chante comme la partition.


À noter : L’Acte I est proposé sur le DVD 1 (72’06) ; les Actes II et III sur le disque 2 (118’50).

Lire le test du Blu-ray Le Chevalier à la rose à Glyndebourne en 2014

Retrouvez la biographie de Richard Strauss sur le site de notre partenaire Symphozik.info

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Le chef d'orchestre Robin Ticciati s'exprime dans les bonus du <i>Chevalier à la rose</i> édité en Blu-ray et DVD par Opus Arte.Sur le DVD 1, en anglais stéréo PCM, sans sous-titres :
- Robin Ticciati – Taking the Baton. Le chef exprime son admiration mais aussi son humilité par rapport à la partition de Strauss. Quelques exemples sont donnés par le pianiste répétiteur de Glyndebourne. (8’38)
- The Trio. Les trois artistes féminines principales s'expriment brièvement sur leur rôle, ainsi que le directeur général de Glyndebourne et le metteur en scène. Tous s'accordent sur la nécessité de subtilité pour interpréter Le Chevalier à la rose. (7’45)
- Sight and Smells of a Production. Metteur et en scène et costumière livrent brièvement leurs options esthétiques sur les décors et les costumes. (5’38)
- Photos de la production. (Sur les DVD 1 et 2)

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Ce master Haute Définition délivre sur DVD la délicatesse qui le caractérise à reproduire les beaux éclairages scéniques de Mimi Jordan Sherin. Le détail est superbe sur les plans rapprochés et moyens. Bien entendu, le Blu-ray de ce programme se montre bien supérieur sur les plans larges mais il faut reconnaître ici la qualité visuelle proposée. Les contrastes, dans l’ensemble, sont tout à fait probants et le spectacle se regarde avec un réel plaisir.

Son

La piste stéréo, très claire, trouve un bon équilibre entre l’orchestration riche de Richard Strauss et les voix. L’ensemble manque légèrement de basses mais le naturel est remarquable. En outre, la dynamique est confortable.
Le mixage multicanal apporte bien plus de vie à la reproduction. Les voix solistes se détachent bien mieux de l’orchestre, lequel s’exprime de façon plus large et plus profonde. Le caisson de graves diffuse des basses rondes parfaitement intégrées à l’ensemble. À l’arrière, les haut-parleurs surround aèrent sensiblement la reproduction pour une écoute à la fois naturelle et contrastée.

Note technique : 9/10

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