Élève de Rimsky-Korsakov à Saint-Petersbourg puis professeur au Conservatoire de Rome, Ottorino Respighi (1879-1936) est avant tout un grand orchestrateur usant d'harmonies pleines et riches. En effet, ce sont essentiellement aux poèmes symphoniques romains - Fontaines, Pins et Fêtes de Rome - qu'il doit sa reconnaissance. Profondément influencé par Richard Strauss et Claude Debussy, mais également par Max Bruch avec qui il a aussi étudié à Berlin, Respighi le cosmopolite ne laissera malheureusement pas d'autres œuvres aussi colorées et éclatantes à la postérité.
Ses opéras, ballets ou concertos ont été oubliés et son aura restera dans l'ombre de ses modèles. Sa personnalité n'a sans doute pas été assez forte pour réussir une synthèse personnelle de ces axes de composition disparates.
Dans le présent enregistrement, nous retrouvons trois œuvres écrites pour l'orchestre : Triptyque de Botticelli, 3 chorals de J.S. Bach et Les Pins de Rome.
Pour le Triptyque de Botticelli, trois chefs-d'œuvre du peintre ont inspiré le compositeur. On pense à l'écoute à Debussy ou Ravel, mais le rendu se montre très feutré et même un peu terne si l'on met en perspective l'interprétation qu'en donne le Beethoven Orchester Bonn avec les œuvres d'art qui ont inspiré le compositeur. Seul le puissant final de La Naissance de Vénus vient nous émouvoir.
On passera rapidement sur l'interprétation sans grand enthousiasme des Pins de Rome dans la mesure où tant de belles versions sont disponibles en CD, dont celles de Bernstein (Sony) ou Tortelier (Chandos). Ces deux versions nous laissent entendre bien autre chose que Stefan Blunier ici.
La bonne surprise de cet enregistrement, ce sont finalement les 3 chorals de Bach transcrits par Respighi. Ce très beau travail d'orchestration donne lieu à une restitution de grande qualité. On sent enfin le Beethoven Orchester Bonn très concerné et impliqué dans une interprétation de haute tenue. À ce titre, le magnifique mouvement lent "Nunn komm der heiden heiland" (plage 4) est représentatif de la qualité de cette interprétation.
Si ce disque se montre inégal, il regorge toutefois de quelques pépites et surtout, il permet de découvrir que l'œuvre pour orchestre d'Ottorino Respighi ne s'arrête pas à Rome. Il témoigne en outre, s'il en était besoin, de la maîtrise de l'orchestration que possédait Respighi et de sa place dans la musique moderne.
À noter : Ce SACD hybride est compatible avec tous les lecteurs de CD.
Pour bénéficier des pistes multicanales et stéréo encodées en DSD,
il faut utiliser un lecteur SACD
Classic Richard