Blu-ray Jaquette de : Falstaff (Parme, 2011)

Distribution

Interprètes
  • Ambrogio Maestri
    Sir John Falstaff
  • Luca Salsi
    Ford
  • Antonio Gandia
    Fenton
  • Luca Casalin
    Dr. Cajus
  • Patrizio Saudelli
    Bardolfo
  • Mattia Denti
    Pistola
  • Svetla Vassileva
    Mrs. Alice Ford
  • Barbara Bargnesi
    Nannetta
  • Romina Tomasoni
    Mrs. Quickly
  • Daniela Pini
    Mrs. Meg Page
  • Coro del teatro Regia di Parma
Mise en scène
Stephen Medcalf
Orchestre
Orchestra del Teatro Regio di Parma
Chef d'orchestre
Andrea Battistoni
Réalisation
Tiziano Mancini
Origine
Teatro Farnese di Parma
Année
2011

Informations techniques

Durée
131'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
C Major
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
22/05/2013

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Chinois
•  Coréens
•  Espagnol
•  Français
•  Italien
•  Japonais

Falstaff (Parme, 2011) Blu-ray

Note générale : 10/10

Giuseppe Verdi

Opéra


La dernière œuvre achevée de l'illustre Verdi demeure l'objet de toutes les attentions car elle représente la synthèse d'une vie de création au moment où son auteur atteint presque 80 ans. Le Falstaff présenté ici, enregistré à Parme en 2011, rejoint la collection Tutto Verdi de l'éditeur C Major destinée à marquer l'anniversaire du bicentenaire du célèbre compositeur. Ambrogio Maestri tient le rôle-titre et Andrea Battistoni la baguette, tandis que Luca Salsi, Antonio Gandia, Svetla Vassileva, Barbara Bargnesi et Romina Tomasoni asurent les rôles secondaires dans la mise en scène de Stephen Medcalf. Ce Falstaff est disponible en Blu-ray et DVD.

 

Ambrogio Maestri (Falstaff) et Luca Salsi (Ford) <i>Falstaff</i> mis en scène par Stephen Medcalf.

 

On ne manquera pas, si l'on a la chance d'avoir pu visionner chronologiquement la série intégrale des opéras de Verdi - par exemple ceux parus chez C Major dans la collection Tutto Verdi -, d'être plus qu'étonné par l'incroyable renouvellement stylistique opéré par Verdi dans Falstaff au soir de sa vie. Pour son vingt-neuvième opéra, le vieux maître écrit une seconde comédie plus de cinquante après sa toute première tentative dans l'art lyrique, Un Giorno di regno, qui fut un échec cuisant. Sous l'impulsion d'Arrigo Boito, qui avait déjà incité Verdi à composer Otello, un nouveau chef-d’œuvre, Falstaff, voit le jour dans une totale liberté créatrice. De fait, cet opéra montre une complexité impressionnante de mise en place instrumentale et vocale, davantage encore que scénique.

 

Les personnages féminins de <i>Falstaff</i> mis en scène par Stephen Medcalf à Parme.

 

Deux points positifs sont à reconnaître à la mise en scène de Stephen Medcaff présentée sur la scène du Teatro Farnese de Parme. Le premier consiste en une relative sobriété des éléments décoratifs, peu nombreux mais à leur place, destinés à recréer l'époque shakespearienne dans la même logique que les costumes d'une grande beauté dessinés, comme les décors, par Jamie Vartan. Le second se trouve dans une gestuelle, là encore ajustée au style de l'opéra bouffe et aux personnages, qui parvient à éviter les débordements grossiers qui auraient pu faire verser ce chef-d’œuvre de finesse dans une balourdise aux antipodes de la partition. Ici, on bouge sans s'agiter, et l'on stagne sans s'endormir.

Andrea Battistoni dirige <i>Falstaff</i> à Parme en octobre 2011.	La musique de Falstaff demande par ailleurs de l'excellence dans la direction musicale tant elle doit se montrer aussi fine et précise que l'écriture verdienne. Andrea Battistoni, jeune chef dynamique, semble parfaitement à son affaire devant cette partition à la truculence contrôlée où il s'agit de soutenir sans faille les trouvailles bombardées par Verdi quasiment à chaque mesure et lier le tout dans un ensemble cohérent. C'est chose réalisée dans ce Falstaff de Parme, et dans un esprit tout à fait pétillant.

Falstaff est un de ces opéras au rôle-titre écrasant, et le baryton élu sera amené à tout donner dans un rôle de composition périlleux. Ambrogio Maestri possède d'indéniables avantages pour incarner un inoubliable Falstaff, et ce n'est pas un hasard si l'interprète italien chante aujourd'hui ce rôle sur toutes les grandes scènes mondiales et compte à son actif de multiples captations vidéo de l'ultime opéra de Verdi : d'abord sa voix est au meilleur de sa forme, d'une grande aisance dans les couleurs et les intentions, jamais couverte. Ensuite, il possède un physique naturellement approprié au rôle.
Mais si le baryton italien accapare la scène et chante la moitié du temps couché sur son lit, allongé dans sa baignoire ou vautré par terre au pied d'un arbre, les interprètes qui l'entourent n'en déméritent pas pour autant.

 

Barbara Bargnesi (Nannetta) et Antonio Gandia (Fenton).Romina Tomasoni (Mrs. Quickly) et Svetla Vassileva (Alice Ford).

 














Des deux serviteurs Bardolfo (Patrizio Saudelli) et Pistola (Mattia Denti), on retiendra essentiellement le premier. Mais l'on pourra se demander si la voix du ténor est naturellement nasillarde – ce qui convient au rôle – ou pas. Il en va de même pour le Dr. Cajus de Luca Casalin qui fait un peu penser au notaire des Noces de Figaro, personnage accusateur et rancunier, sans humour. Antonio Gandia assure en Fenton l'essentiel sans se démarquer outre mesure, et son intervention soliste au début de la scène 2 de l'Acte III reste sur le fil de la justesse. On préfèrera le Ford de Luca Salsi, à l'aise bien que sans brio excessif tout au long l'œuvre.

Côté féminin, la distribution est relativement homogène. La soprano Svetla Vassileva trouve quelques limites dans un vibrato qui apparaît sporadiquement mais son enthousiasme à jouer la comédie emporte notre adhésion. Sa compagne Meg (Daniela Pini), plus discrète, laisse une impression moins forte. En revanche, Romina Tomasoni joue une Mrs Quickly remarquable. On retiendra sans nul doute son "reverenza" comique, au même titre que "dalle due alle tre", ainsi que le bref échange entre Fenton et Nannetta (Barbara Bargnesi) dont le suraigu critallin et naturel ne manquera pas de séduire les oreilles.

 

Ambrogio Maestri à l’Acte III de <i>Falstaff</i>.Barbara Bargnesi (Nannetta) à l’Acte III.















Falstaff se termine par une fugue, hommage émouvant à un genre totalement révolu en 1893, année de sa création à la Scala de Milan. Morceau de bravoure terriblement difficile à mettre en place - lire à ce sujet l'interview d'Ambrogio Maestri réalisée par Tutti-magazine -, cette fugue laisse place à un énorme éclat de rire : "Tutto nel mondo è burla*", chanté en chœur en regardant le public.
* "Le monde entier est une farce".

 

Scène finale de <i>Falstaff</i> mis en scène par Stephen Medcalf à Parme en 2011.

 

Nourri d'une créativité intense, Falstaff condense pour mieux détruire ce qui a fait la gloire de l'opéra italien et celle de Verdi lui-même : absence d'aria destinée à mettre en valeur un soliste, orchestre-commentaire d'un modernisme anticipant le XXe siècle, et rejet des acquis structurels. À l'image d'un Rameau, cette remise en cause aussi tardive démontre la vivacité de Verdi lorsqu'il compose Falstaff. Si la couleur verdienne des dernières années montre l'influence wagnérienne et anticipe le vérisme, c'est bien l'aspect unique de Falstaff qui en fait la grandeur. Une grandeur parfaitement servie par cette production de fort bonne facture.


Lire le test du DVD Falstaff avec Ambrogio Maestri enregistré à Parme en 2011


Retrouvez la biographie de Giuseppe Verdi sur le site de notre partenaire Symphozik.info

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du Blu-ray

Partition de <i>Falstaff</i> de Verdi.En HD et en anglais ou en italien stéréo PCM, sans sous-titres :


- Une brève présentation de l’écriture de l’œuvre et de l’époque de sa création soutenue par quelques documents d’époque précède et suit une explication détaillée du livret associée à des extraits de la captation. Ce sujet, construit de la même façon que tous les opus de la collection Tutto Verdi constitue une bonne introduction à l’opéra. Regrettons seulement, comme d’habitude, l’absence de sous-titres français ! (10’59)

Bande-annonce du Blu-ray

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

Ce master Haute Définition offre des couleurs très agréables, respectueuses des lumières de Simon Corder conçues avec art pour la scène. Les contrastes, soutenus par des noirs profonds, sont assez probants et la finesse des contours alliée à une qualité de détail constante sur tous les plans aboutissent à un visionnage tout à fait réjouissant.

Son

Le mixage stéréo assez homogène trouve un bon équilibre entre plateau et fosse. La clarté de la restitution satisfait, de même que la musicalité de l’ensemble. Toutefois, la dynamique semble limitée dans les ensembles vocaux ou dans les forte de l’orchestre.
La piste multicanale fait immédiatement la différence par une projection des voix au-devant d’un orchestre autrement plus présent. Les timbres instrumentaux et vocaux sont merveilleusement rendus et une dynamique superlative sert parfaitement les contrastes de l’écriture verdienne. Les enceintes arrière apportent l’aération attendue, tandis que le caisson de basses diffuse des graves ronds à la présence palpable, et ce de façon mesurée. L’ensemble séduit par un total équilibre et par son aspect vivant, contrasté et toujours musical.

Note technique : 10/10

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Mots-clés

Ambrogio Maestri
Andrea Battistoni
Antonio Gandia
Barbara Bargnesi
Falstaff
Gianluigi Gelmetti
Giuseppe Verdi
Luca Salsi
Massimo Gasparon
Romina Tomasoni
Svetla Vassileva

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