DVD Jaquette de : Cendrillon (Royal Opera House)

Distribution

Interprètes
  • Joyce DiDonato
    Cendrillon
  • Alice Coote
    Prince Charmant
  • Eglise Gutiérrez
    La Fée
  • Ewa Podleś
    Madame de la Haltère
  • Madeleine Pierard
    Noémie
  • Kai Rüütel
    Dorothée
  • Jean-Philippe Lafont
    Pandolfe
  • Jeremy White
    Le Roi
  • Harry Nicoll
    Le Doyen de la Faculté
  • Dawid Kimberg
    Le Surintendant des Plaisirs
  • John-Owen Miley-Read
    Le Premier ministre
  • Kristy Swift
    Spirit
  • Katy Batho
    Spirit
  • Yvonne Barclay
    Spirit
  • Tamsin Coombs
    Spirit
  • Louise Armit
    Spirit
  • Andrea Hazell
    Spirit
  • Adrien Mastrosimone
    Le Héraut
  • Royal Opera Chorus
Mise en scène
Laurent Pelly
Chorégraphie
Laura Scozzi
Orchestre
Orchestra of the Royal Opera House
Chef d'orchestre
Bertrand De Billy
Réalisation
Olivier Simmonet
Origine
Royal Opera House, London
Année
2011

Informations techniques

Durée
149'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Virgin Classics
Distributeur
EMI Classics
Date de sortie
07/05/2012

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français
•  Italien

Cendrillon (Royal Opera House) DVD

Tutti ovation

Note générale : 9/10

Jules Massenet

Opéra


Œuvre de maturité de Jules Massenet, Cendrillon est sans nul doute sa plus charmante création opératique. Et quand Joyce DiDonato incarne l'héroïne de Perrault, notre bonheur est complet ! Alice Coote, Ewa Podleś, Eglise Guttiérez, pour ne citer que ces excellentes artistes, constituent à ses côtés un éblouissant casting. Le DVD de cette production de Laurent Pelly créée à Santa Fe en 2006 et filmée au Royal Opera House de Londres en 2011 par Olivier Simonnet est édité par Virgin Classics.

 

Décor des portes du palais pour <i>Cendrillon</i> de Massenet créé par la décoratrice Barbara de Limburg.  © ROH 2011/Bill Cooper

 

Il est toujours amusant de constater combien le critique se trouve démuni quand il n’a rien ou pas grand-chose à "critiquer". Sans doute, quand rien ou presque ne vient parasiter l’expérience musicale, le plaisir se passe-t-il volontiers de mots. La musique, d’ailleurs, ne devrait-elle pas se passer de mots, irréductible de par son essence même à l’explicitation par le verbe ? Toujours est-il que, si cette production est digne d’éloges sur le plan musical, elle place le mot au centre de sa scénographie avec une pertinence à double tranchant.

 

Alice Coote (Prince Charmant).  © ROH 2011/Bill CooperJoyce DiDonato (Cendrillon).  © ROH 2011/Bill Cooper

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Indéniablement, la présence de la mezzo-soprano Joyce DiDonato illumine cette production. Il y a de la magie, de l’élégance dans son chant, et surtout une fraîcheur, une naïveté et une délicatesse qui siéent idéalement au personnage de Cendrillon. Une véritable grâce qui laisserait à penser que le rôle a été dessiné pour elle. Actrice parfaite, elle nous désarme par sa sincérité tout autant que par la clarté de son timbre cristallin, la souplesse et l’évidence de sa technique et la finesse de son phrasé.
La performance s’étend également à son duo avec le Prince Charmant, intelligemment casté avec Alice Coote. Connue pour ses interprétations de personnages travestis, la mezzo s’imposait dans ce rôle masculin, renouant avec la disposition de la création de l’opéra en 1899. Sa physionomie, son jeu délibérément lourdaud et débonnaire lui permettent de camper un Prince plein de relief, passant du célibataire "adulescent" à l’amoureux romantique. Quant à sa voix, plutôt robuste, elle mise sur la souplesse de sa grande expérience haendelienne pour mieux se transformer et se fondre dans le plus incroyable duo d’amour avec le timbre de Joyce DiDonato, au point qu'il en devient impossible de déterminer, de Cendrillon ou du Prince, qui chante quoi. Un véritable miracle sonore et artistique.

Joyce DiDonato (Cendrillon) et Eglise Gutiérrez (La Fée) dans <i>Cendrillon</i> mis en scène par Laurent Pelly.  © ROH 2011/Bill Cooper

 

De miracle, il en est également question devant l’incroyable performance d’Eglise Gutiérrez dans le rôle de la Fée marraine. Pas nécessairement très à l’aise dans sa gestique, d’une présence physique finalement assez mondaine, on comprend qu’elle concentre son énergie sur la pyrotechnie vocale redoutable qui lui réserve Massenet et dont elle se sort à merveille. Ce n’est pas nécessairement la Fée qu’on aurait pu imaginer tant son timbre manque parfois de finesse quand on l'aurait aimé plus aérien, plus "magique". Mais c’est bien là un rôle plus technique qu’émotionnel qui lui est dévolu par le compositeur, et qu’elle assure pour autant à la perfection.

Kai Rüütel, Ewa Podleś  et Madeleine Pierard.  © ROH 2011/Bill CooperFace à ce trio gagnant, Madame de la Haltière (Ewa Podleś) est détestable à souhait, face à ses filles Noémie (Madeleine Pierard) et Kai Rüütel (Dorothée) dont le savoureux ridicule ne vient pas à bout. Ce joli petit monde très théâtral est complété par un Roi (Jeremy White) bonhomme à l’envi et Pandolfe, le père de Cendrillon interprété par Jean-Philippe Lafont, bouleversant d’humanité dans son rôle de mari tiraillé entre sa femme autoritaire et hystérique et sa fille chérie.

La contribution du chef Laurent de Billy est, elle aussi, un régal pour les oreilles et pour l’esprit, tant l’intelligence de sa direction musicale, aussi naturelle qu’argumentée, brille par son équilibre, sa justesse et son sens aigu du mariage des timbres instrumentaux - notamment solistes - avec les voix. Pertinente, documentée, elle parle tout autant au cœur et on ressort galvanisé de ces morceaux de bravoure orchestraux, aussi lyriques que roboratifs !

 

Adrien Mastrosimone (Le Héraut) et Ewa Podleś (Madame de la Haltère).  © ROH 2011/Bill Cooper

 

Joyce DiDonato et Alice Coote.  © ROH 2011/Bill CooperCôté mise en scène, Laurent Pelly propose une vision de funambule, risquée de par son équilibre instable à chaque instant maîtrisé, très française dans son élégance et sa retenue et délicieusement drôle dans ses moments comiques, sans jamais verser ni dans la froideur ni dans la farce. Et que dire de la robe de Cendrillon qu'il a dessinée ? Des pieds à la tête, du gris des cendres à l’éclat immaculé de la future princesse, elle incarne à elle seule, avec une géniale économie de moyens, tout le personnage, et ce avec une élégance et une tenue parfaites de la coupe et du tissu.


Une vision élégante, également, parce que modeste, mettant vraiment l’histoire en avant. Loin de toute démonstration de metteur en scène égocentrique, Laurent Pelly met délicatement le conte à l’honneur par des citations en guise de papier peint. Le décor de Barbara de Limburg est pur sans jamais être épuré. Juste ce qu’il faut pour comprendre et quelques mots pour voyager. Ces mêmes mots nous ouvrent les portes du palais quand ils se font portail et nous transportent quand ils se font carrosse, défiant, à l’instar de la citrouille du classique de Walt Disney, les lois de l’équilibre, comme autant de formules magiques.

Ce sont pourtant ces mêmes mots qui sont à l’origine des quelques réserves que nous aurons à formuler sur cette production. États-Unis, Cuba, Royaume-Uni, France : des voyelles diphtonguées aux consonnes sur-appuyées, cette distribution internationale peine à trouver une unité dans sa diction souvent approximative du français, notamment Mme de la Haltière d'Ewa Podleś, tantôt incompréhensible, tantôt risible pour des oreilles francophones. Si Joyce DiDonato fait preuve d’un travail plus que louable en la matière, ce n’est pas le cas de l’ensemble de ses coreligionnaires. Et, comble de malchance, là où l'authentique Français de la distribution aurait pu sauver l’honneur, Jean-Philippe Lafont perd toute son intelligibilité dans un vibrato mal maîtrisé et une justesse approximative, sauvé dans son rôle par un métier indéniable et une présence qui dépasse toute faiblesse technique.

Que ces quelques réserves ne nous fassent pas pour autant bouder notre plaisir à regarder et entendre cette superbe Cendrillon, et que nos pauvres mots fassent place à la musique, parmi les plus belles qui soient. Nous accordons ainsi bien volontiers un Tutti Ovation à cette captation, tout en exprimant le regret de ne pas voir ce beau spectacle édité en Blu-ray, quand la chaîne Mezzo Live HD l'a multidiffusé en qualité HD. Il serait temps que Virgin Classics considère enfin ce support !

À noter : Les Actes I et II sont proposés sur le DVD 1 (75'27) ; les Actes III et IV, sur le DVD 2 (73'34).

Jean-Claude Lanot

Suppléments du DVD

Sur le DVD 1, en anglais ou français stéréo PCM, avec des sous-titres français, anglais, allemands, italiens et espagnols en fonction de la langue parlée :

- Introduction à l'opéra et à son livret par Joyce di Donato. (2'35)
- Quatre interviews chapitrées, assez "romantiques", et illustrées de quelques extraits de la production, dont on privilégiera celle du chef d’orchestre Bertrand de Billy, à la fois passionnée et extrêmement bien documentée. Joyce DiDonato s'exprime sur le rôle de Cendrillon et l'écriture de Massenet, tandis qu'Alice Coote nous parle du Prince charmant, et le metteur en scène Laurent Pelly livre son approche de Cendrillon. (37' au total)

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Ce master d'origine HD délivre un éventail de couleurs naturelles et gère fort bien le passage du noir, blanc (ou gris pour la robe de Cendrillon) et brun de la maison au rouge pétaradant du palais. Les contours sont précis et la définition permet de s’amuser à une véritable chasse aux lettres dissimulées ça et là dans le décor. Cependant, les scènes sombres ont du mal à offrir la même précision et les contrastes apparaissent alors peu probants. Le support Blu-ray, à n'en pas douter, aurait valorisé tout cela…

Son

La piste stéréo, très précise, claire et brillante, propose une scène assez large. Mais on notera un manque de profondeur et des aigus parfois agressifs.
La piste 5.1 offre un rendu indéniablement plus naturel et privilégie l’orchestre sur les voix, ce qui impacte parfois légèrement l’harmonie entre les chanteurs et la fosse (cf. interview du chef d'orchestre dans les bonus, sur le DVD 1). Par ailleurs, la réverbération est assez importante, les graves sont reproduits avec efficacité et rondeur par les intervention du caisson de basses, et le signal surround, bien que fort discret, apporte à l'ensemble une aération bienvenue.

Note technique : 8/10

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Mots-clés

Alice Coote
Cendrillon
Eglise Gutiérrez
Joyce DiDonato
Jules Massenet
Laurent Pelly
Olivier Simonnet
Royal Opera House, London

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