DVD Jaquette de : Billy Budd (Glyndebourne - 2010)

Distribution

Interprètes
  • Jacques Imbrailo
    Billy Budd
  • John Mark Ainsley
    Captain Vere
  • Philip Ens
    Claggart
  • Michael Wallace
    First Mate
  • John-Owen Miley-Read
    Second Mate
  • Matthew Rose
    Mr Flint
  • Richard Mosley-Evans
    Bosun
  • John Moore
    Donald
  • Peter Gijsbertsen
    Maintop
  • Ben Johnson
    Novice
  • Colin Judson
    Squeak
  • Iain Paterson
    Mr Redburn
  • Darren Jeffery
    Lieutenant Ratcliffe
  • Alasdair Elliott
    Red Whiskers
  • Toby Girling
    Arthur Jones
  • Alexander Robin Baker
    Novice's Friend
  • Jeremy White
    Dansker
  • Sam Honywood
    Cabin Boy
  • Freddie Benedict
    Midshipman
  • Alastair Dixon
    Midshipman
  • Adam Lord
    Midshipman
  • Joseph Wakeling
    Midshipman
  • The Glyndebourne Chorus
Mise en scène
Michael Grandage
Chorégraphie
Tom Roden
Orchestre
London Philharmonic Orchestra
Chef d'orchestre
Mark Elder
Réalisation
François Roussillon
Origine
Glyndebourne Opera House
Année
2010

Informations techniques

Durée
173'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Opus Arte
Distributeur
DistrArt Musique
Date de sortie
18/05/2011

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS Plein débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français

Billy Budd (Glyndebourne - 2010) DVD

Tutti ovation

Note générale : 10/10

Benjamin Britten

Opéra


Exceptionnelle à tous les niveaux, cette production de Billy Budd présentée à Glyndebourne en 2010 ravira les amateurs d'opéras de Britten et de reconstitution historique. Une parfaite distribution vocale et un orchestre brillant sont les atouts de poids qui font des DVD et Blu-ray édités par Opus Arte une référence sans ambiguïté.

Décor de Christopher Oram pour <i>Billy Budd</i> à Glyndebourne.

 

John Mark Ainsley (Captain Vere).Les rôles de Billy Budd ont tous été confiés par le compositeur à des hommes. Il n'en demeure pas moins que toute monotonie est évitée. Ainsi, les trois caractères principaux accaparent la voix de ténor pour le capitaine Vere (John Mark Ainsley), de baryton lyrique pour Billy (Jacques Imbrailo) et de basse pour Claggart (Phillip Ens). Si le personnage du méchant maître d'armes chargé de la discipline s'identifie naturellement au registre le plus grave, il peut néanmoins paraître étonnant de confier celui de la victime, aimée de la majorité de l'équipage et innocent, au registre médian et celui de chef de vaisseau aux notes les plus hautes.
Jacques Imbrailo (Billy Budd) et Phillip Ens (Claggart).  Photo © Alastair MuirMais la voix plutôt claire du baryton Jacques Imbrailo personnifie avec exactitude la composition d'un caractère à la fois fort et positiviste d'une jeune recrue minée et broyée par un contexte historique difficile - la guerre de l'Angleterre contre la France en 1797 - et des hommes qui obéissent tous à un supérieur.
Le Capitaine est confié à un interprète qui cherchera sa crédibilité dans son attitude à rendre moral le conflit du dilemme posé entre la justice et la discipline. Introduisant et épiloguant l'opéra, le ténor John Mark Ainsley réussit ce tour de force de nous expliquer comment l'on passe, par le souvenir - l'opéra de Britten n'est finalement qu'un immense flash-back -, de la responsabilité assumée et culpabilisante à la paix intérieure.
Le troisième personnage, celui par qui le malheur arrive, force le respect par une prestance scénique extraordinaire assez troublante. Phillip Ens va chercher en lui-même, par sa voix de basse profonde et par son jeu, le mal incarné qui demeure sa philosophie de survie. Les nombreux gros plans sur son visage halluciné, ses yeux clairs féroces et glaçants, sa bouche tordue de haine et la badine en bambou qui prolonge constamment son bras toujours prêt à menacer, diriger et battre, justifient pleinement les ovations du public, seul moment où on le verra ouvertement sourire.
Les registres de ces trois piliers vocaux semblent tous à leur maturité, sensibles et justes, idéalement timbrés et dénués de vibrato. Il en ressort de fait une justesse et une clarté totales au service de la musique géniale de Benjamin Britten, qui redonna son éclat à l'opéra anglais.

 

Scène de <i>Billy Budd</i> à Glyndebourne en juin 2010.  Photo © Alastair Muir

 

John Moore (Donald).Le reste de la distribution navigue entre ces trois accapareurs de scène tout en sachant affirmer sa personnalité.
Dans ce Billy Budd, les seconds rôles falots ou bouche-trou n'existent pas : le novice fragile (Ben Johnson), Squeak (Colin Judson), l'agent obséquieux et perverti de Claggart, le vieux Dansker (Jeremy White), sorte de mascotte de l'équipage, les trois officiers Flint (Matthew Rose), Redburn (Iain Paterson) et Ratcliffe (Darren Jeffery), intermédiaires entre le pouvoir et les marins agissant quasiment comme un chœur antique… Tous réussissent à exprimer une présence véritable aux moments qui leur sont dévolus. Aucune voix ne faiblit, chaque jeu scénique reste crédible.
Phillip Ens (Claggart).Enfin, la direction de chœur suit le mouvement du livret, parfois très animé (Acte II - 1, avant l'attaque, ou pendant les chansons de marins, Acte I - 3).

Pour parvenir à une telle qualité, il faut dire que rien n'est fait sur le plateau de Glyndebourne pour déstabiliser ni spectateurs ni chanteurs.
La volonté clairement affirmée par le metteur en scène Michael Grandage dans les suppléments d'afficher une authenticité historique longuement travaillée est magnifiée par le décorateur Christopher Oram et l'éclairagiste Paule Constable. La reconstitution fidèle de l'intérieur d'une coque de navire du XVIIIe siècle sur plusieurs niveaux avec plancher incurvé comme dans une soute, retransmet avec finesse l'atmosphère claustrophobe qui prévalait dans les cales des vaisseaux de l'époque. Cette architecture fait volontairement écho à celle de la salle de spectacle de Glyndebourne, elle aussi toute en bois et en forme de navire, laquelle assure un logique prolongement spatial de la scène. La proximité des interprètes et du public se renforce à un point que, nous avoue-t-on, les officiers ont parfois l'impression d'adresser directement leurs ordres aux fauteuils de l'auditoire.
Les lumières appuient et soulignent l’atmosphère du moment, oppressive, toujours violente, un peu chaleureuse, à l'image de la cabine du capitaine, baignée d'une douce couleur orangée filtrant par les fenêtres, ou glaciale, tel ce bleu du petit matin avant l'exécution (Acte II - 3). Parfois, elles peuvent isoler certaines parties du navire pour concentrer notre attention sur un volume, ce qui permet de ne pas baisser le rideau à chaque changement de décor.

Grâce à une distribution remarquable en tout point homogène et à une scénarisation de grande qualité, alors que Michael Grandage osait là une première à l'opéra, le tout magnifié par un London Philharmonic toujours aussi professionnel, nous n'hésiterons pas à attribuer une note maximale et le label Tutti Ovation à cette réalisation exempte de défaut.


À noter : L'Acte I est proposé sur le DVD 1 (85'57); l'Acte II, sur le DVD 2 (87'06).


Lire le test du Blu-ray Billy Budd à Glyndebourne

 

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Le metteur en scène Michael Grandage.
Sur le DVD 1, en anglais stéréo DD, avec des sous-titres français, allemands et espagnols :
- Très bonne introduction à Billy Budd, à laquelle participent le metteur en scène, le chef d'orchestre et quelques-uns des principaux chanteurs. Les intentions de chacun sont parfaitement mises en avant. (11')
- Focus sur l'esthétique de la production, le travail sur le décor et les éclairages. Ce sujet présente également quelques images de répétitions. (9')
- Photos de la distribution.

 

 

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

Dès les premières images nous sommes frappés par la beauté de ce master vidéo qui rend on ne peut mieux justice au travail de François Roussillon. Des contrastes fabuleux et une colorimétrie de pointe semblent s'exprimer sans retenue pour rendre avec maestria le soin apporté aux ambiances scéniques. La définition est splendide mais un peu moindre dans les plans larges, support DVD oblige. Pour un rendu encore supérieur, il faudra opter pour le Blu-ray de ce programme.

Son

La piste stéréo, assez ouverte et réverbérée avec soin, diffuse une belle clarté, une dynamique assez étendue et un équilibre orchestre/voix le plus souvent optimal, que ce soit au niveau des chœurs ou des voix solistes.
Avec le mixage 5.1, l'aspect théâtral de l'œuvre s'épanouit de magnifique façon et les voix, comme les bruits naturels de la scène, s'épanouissent à l'avant avec un naturel confondant. Les enceintes arrière participent à donner vie à une acoustique de théâtre et nous plongent dans le réalisme sonore d'un vrai spectateur, tandis que des basses rondes et savamment dosées apportent une assise solide à l'ensemble par le jeu du caisson de basses.

Note technique : 10/10

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Mots-clés

Benjamin Britten
François Roussillon
Glyndebourne
Michael Grandage

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