Blu-ray Jaquette de : Beethoven : Concerto pour piano No. 5 – Schéhérazade… (Bronfman, Nelsons)

Distribution

Interprètes
  • Yefim Bronfman
    Piano
Orchestre
Royal Concertgebouw Orchestra
Chef d'orchestre
Andris Nelsons
Réalisation
Ute Feudel
Origine
KKL Luzern, Concerthall
Année
2011

Informations techniques

Durée
110'
Nombre de disques
1
Zone/Région
Région ALL
Éditeur
C Major
Distributeur
Harmonia Mundi
Date de sortie
30/05/2012

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Codec/Standard vidéo
AVC
Résolution vidéo
1080i

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS HD Master Audio
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Aucun

Beethoven : Concerto pour piano No. 5 – Schéhérazade… (Bronfman, Nelsons) Blu-ray

Note générale : 9/10

Ludwig Van Beethoven  - Nikolai Rimski-Korsakov  - Antonin Dvořák

Concert


Les festivaliers présents à Lucerne en ce 5 septembre 2011 avaient de quoi être comblés. En effet, deux monuments de la littérature classique composaient un programme haut en couleur et varié : le Concerto pour piano No. 5 de Beethoven et Schéhérazade de Rimski-Korsakov, associés à deux autres courtes pièces. Le chef letton Andris Nelsons tient la baguette devant le Royal Concertgebouw Orchestra et Yefim Bronfman est assis au clavier. Un concert disponible en Blu-ray et DVD chez C Major.

Andris Nelsons dirige le Royal Concertgebouw Orchestra.

 

La Symphonie No. 8 de Chostakovitch dirigée la veille de ce concert par le jeune et médiatique chef Andris Nelsons à la tête du même Royal Concertgebouw, également disponible en Blu-ray et DVD chez C Major, avait modéré notre enthousiasme, non en raison du chef, mais de l'orchestre laissant l'impression de "faire de la résistance" aux intentions pourtant engagées de son directeur… Mais il semble que, le 5 septembre 2011 à Lucerne, soit le lendemain, la communication entre les deux parties fonctionne à bien meilleur régime. La direction non conventionnelle d'Andris Nelsons lui permet en effet d'obtenir de ce fabuleux organe interprétatif qu'est l'orchestre néerlandais toute la dynamique, les nuances, les phrasés qu'il a imaginés et qu'il peut appliquer cette fois sans retenue. Le plaisir de jouer ensemble dans de très bonnes conditions se perçoit dès la première pièce du concert, l'Ouverture des Ruines d'Athènes de Beethoven. Les derniers accords claquent et l'enthousiasme généré s'entend par le biais de murmures d'approbation émis par un public ravi. Mais ceci n'est qu'un prélude à l'exécution du Concerto pour piano No. 5 du même compositeur.

Yefim Bronfman joue le <i>Concerto pour piano No. 5</i> de Beethoven.Le relativement peu connu pianiste d'origine ouzbèke Yefim Bronfman avait déjà enregistré pour le label discographique Arte Nova Classics l'intégralité des concertos de Beethoven avec David Zinman. La réussite était alors exemplaire : le Tonhalle Orchestra de Zürich s'investissait dans un style "à l'ancienne" rapide, dynamique, nerveux et fouillant les moindres recoins de la partition. Bronfman suivait la même voie interprétative au service de la clarté et de la limpidité, avec une nette tendance au staccato subtil et un équilibre des deux mains bénéfique pour les contre-chants de cette musique. Évidemment, le Royal Concertgebouw n'est pas la Tonhalle de Zürich. Sa couleur est très différente. Et Andris Nelsons n'est pas David Zinman. C'est sans doute la raison pour laquelle le pianiste adapte ici son jeu pour le rendre beaucoup plus en adéquation avec la formation qui l'accompagne. Yefim Bronfman va au fond du clavier, perle ses traits. S'il se montre toujours extrêmement concentré et ne présente que très peu d'expression physique, tout semble passer par les doigts, avec une souplesse qui n'élude aucunement l'impression de verticalité du son, pour un rendu sonore global d'une rare homogénéité.
Andris Nelsons dirige le Royal Concertgebouw Orchestra.Andris Nelsons évite de son côté les grands effets de masse qui peuvent vite se trouver écrasants et obligent le soliste à forcer constamment le trait. L'équilibre sonore entre les deux parties est judicieusement réglé de façon à ce que jamais nous ayons l'impression d'un conflit à la manière des grands concertos romantiques, conflit d'ailleurs bien souvent superficiel et souvent entendu dans ce concerto de Beethoven, précisément. La sagesse des tempi conditionne la profondeur de la vision, laquelle cherche toujours à être en phase avec la tonalité majeure de l’œuvre, rendue ouverte et lumineuse à souhait. Les parties solistes peu audibles dans l'orchestre sont admirablement mises en avant.
Écoutez par exemple le violoncelle ou les timbales aux petites baguettes !

 

Andris Nelsons dirige le Concertgebouw Orchestra dans <i>Schéhérazade </i> de Rimski-Korsakov à Lucerne.

 

L'échange intelligent créé entre Nelsons et Bronfman va se retrouver ensuite au sein même de l'orchestre grâce aux formidables solistes du Concertgebouw, et ils dévoileront tout leur art dans la Schéhérazade de Rimski-Korsakov. Voilà une partition extrêmement délicate à interpréter et à la hauteur de leurs ambitions artistiques. L'orchestre tout entier saisit les élans d'une phrase, suit les gestes impétueux de dynamique, porte une nuance au bon vouloir de son chef, lequel sourit, le visage radieux. Cette Schéhérazade est fougueuse et lyrique, ni trop russe ni trop orientale, mais toute de couleurs rutilantes du meilleur goût. La longueur des tempi adoptés – surtout dans la dernière partie – et l'absence d'ennui qui se dégage de cette interprétation témoignent d'une recherche de musicalité davantage que d'une mise en avant de superficialité virtuose orchestrale. Nous n'hésiterons pas à renvoyer nos lecteurs à ce qui est sans doute la référence CD absolue de cette suite symphonique, celle de Fritz Reiner avec l'Orchestre de Chicago, primitivement captée par RCA. La différence d'approche permettra de mesurer combien l'on peut être aussi convaincant dans une interprétation que dans l'autre.

Applaudissements pour Andris Nelsons à la fin de <i>Schéhérazade</i>.Ce programme réjouissant est complété avec l'Étude en fa majeur de Chopin par Yefim Bronfman, et la Danse slave en la bémol majeur de Dvořák par l'orchestre.

Andris Nelsons, et c'est ce qui le distingue d'un chef ordinaire, ne donne jamais l'impression d'une direction stéréotypée où tout est prévu à l'avance. C'est ce qui fait tout son intérêt, et sans doute aussi ce qui amène les membres de l'orchestre à être simplement avec lui et à réagir spontanément à des intentions interprétatives dégagées de toute routine. Contrairement au concert évoqué plus haut, Andris Nelsons trouve ce soir-là une parfaite réceptivité de l'orchestre, gage du grand succès manifesté avec énergie par le public.


Lire le test du DVD Concert Yefim Bronfman et Andris Nelsons à Lucerne


Retrouvez la biographie de Ludwig van Beethoven sur le site de notre partenaire Symphozik.info


Retrouvez la biographie de Nikolai Rimski-Korsakov sur le site de notre partenaire Symphozik.info

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du Blu-ray

Aucun.

 

Bande-annonce du Blu-ray

Critique Images et Son du Blu-ray

Images

Nous avions salué la captation du concert enregistré la veille avec les mêmes interprètes et édité également par C Major. Nous retrouvons pour ce second soir les précieuses qualités de ce master vidéo Haute Définition. À commencer par une colorimétrie dont l'équilibre ne montre aucune faille. Le naturel s'impose ainsi comme le maître mot de cette captation soutenue de plus par une densité des noirs à l'origine de bons contrastes. Le détail lisible sur les textures des instruments est un vrai bonheur, comme l'est la belle définition des plans d'ensemble, absente du DVD de ce programme, déjà fort bon. Rien à redire ici tant la diffusion vidéo est performante.

Son

C'est avec une énergie modèle que nous accueille l'Ouverture des Ruines d'Athènes en stéréo. La dynamique est importante, l'équilibre global parfait et l'écoute rendue confortable par une séparation exemplaire. Le piano s'inscrit à l'avant de l'orchestre mais ne ressort pas tout à fait assez pour convaincre totalement.
En revanche, la piste multicanale 5.1 apporte ce précieux relief qui fait toute la différence. L'instrument soliste se dégage ainsi de l'orchestre dans un équilibre parfait. Le caisson de graves soutient à la fois les basses des instrumentistes mais également le registre grave du piano, lui apportant davantage de présence. La scène avant s'étoffe latéralement et en profondeur, parvenant à afficher des pupitres instrumentaux parfaitement définis sans pourtant trahir la cohésion de la formation. Les enceintes arrière, bien intégrées dans le mixage apportent cette sensation ambiantale qui rend le concert bien plus vivant en nous donnant l'impression "d'y être" !

Note technique : 10/10

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Mots-clés

Andris Nelsons
Frédéric Chopin
Lucerne Festival
Ludwig van Beethoven
Nikolai Rimski-Korsakov
Royal Concertgebouw Orchestra
Schéhérazade
Yefim Bronfman

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