DVD Jaquette de : Adriana Lecouvreur (Gheorghiu, Kaufmann)

Distribution

Interprètes
  • Angela Gheorgiu
    Adriana Lecouvreur
  • Jonas Kaufmann
    Maurizio
  • Olga Borodina
    Princesse de Bouillon
  • Alessandro Corbelli
    Michonnet
  • Iain Paton
    Poisson
  • David Soar
    Quinault
  • Janis Kelly
    Mlle Jouvenot
  • Sarah Castle
    Mlle Dangeville
  • Maurizio Muraro
    Prince de Bouillon
  • Bonaventura Bottone
    Abbé de Chazeuil
  • Abramo Ciullo
    Le Majordome
  • Keiko Hewitt-Teale
    Chambermaid
  • Barbara Rhodes
    Mlle Duclos
  • Royal Opera Chorus
Mise en scène
David McVicar
Chorégraphie
Andrew George
Orchestre
Orchestra of the Royal Opera House
Chef d'orchestre
Mark Elder
Réalisation
François Roussillon
Origine
Royal Opera House, London
Année
2010

Informations techniques

Durée
151'
Nombre de disques
2
Zone/Région
Zone ALL
Éditeur
Decca
Distributeur
Universal Music Classics
Date de sortie
23/04/2012

Vidéo

Couleurs/N&B
Couleurs
Format images
1.78
Format vidéo
16/9 compatible 4/3
Codec/Standard vidéo
NTSC

Audio

Version(s) sonore(s)
5.1 DTS mi-débit
Stéréo PCM
Sous-titres
•  Allemand
•  Anglais
•  Espagnol
•  Français

Adriana Lecouvreur (Gheorghiu, Kaufmann) DVD

Tutti ovation

Note générale : 10/10

Francesco Cilea

Opéra


Si, dans l'histoire de l'opéra, le mot "vérisme" est immédiatement associé au nom de Puccini, il est d'autres compositeurs moins renommés qui méritent tout autant une attention soutenue. Tel est le cas de Francesco Cilea, comme en témoigne son Adriana Lecouvreur présentée ici dans une production de la Royal Opera House aux nombreuses qualités, que Decca nous propose en DVD et en Blu-ray. Angela Gheorghiu et Jonas Kaufmann en sont les principaux interprètes, placés sous la baguette de Mark Elder et mis en scène par David McVicar. La réalisation est signée François Roussillon.

 

Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur) et Jonas Kaufmann (Maurizio) dans <i>Adriana Lecouvreur</i> à la ROH.  Photo Catherine Ashmore

 

Les productions de la Royal Opera House de Londres ont pour caractéristique de s'ancrer souvent dans un réalisme plastique de premier degré. Pourtant, ce qui passe parfois pour du conformisme prudent et ennuyeux, est une nouvelle fois sublimé dans cet Adriana Lecouvreur mis en scène par David McVicar. Non seulement ce réalisme visuel rassurant, loin de certaines transpositions absconses de scénographes à la mode, fonctionne parfaitement, mais une pléiade de chanteurs stars l'élève à un intérêt majeur. Précisons que cette volonté de réalisme affirmée par la scène britannique, contrairement à l'aspect pompier d'anciennes productions du Met de New York, demeure constamment à taille humaine. L'atmosphère parisienne des années 1730 est captée à la façon d'un film que l'on pourrait prendre pour une fiction historique de haute qualité si la musique en était absente. Deux astucieuses mises en abyme témoigneront de l'invention dont fait preuve cette production : une représentation de "théâtre dans le théâtre" à l'Acte I, et la représentation du ballet Le Jugement de Pâris durant à l'Acte III, en fond de scène, tandis que l'action se poursuit à l'avant.

 

De gauche à droite : Maurizio Muraro (Prince de Bouillon), Bonaventura Bottone (Abbé de Chazeuil), Alessandro Corbelli (Michonnet) et Angela Gheorghiu (Adriana Lecouvreur) réunis dans <i>Adriana Lecouvreur</i> de Cilea en 2010.  Photo Catherine Ashmore

 

Angela Gheorghiu dans <i>Adriana Lecouvreur</i>. Costume de Brigitte Reiffenstuel.  Photo Catherine AshmoreQuant aux chanteurs, difficile de trouver interprètes plus en phase avec leur rôle. Remarquables acteurs, ils donnent vie au caractère comique qui l'emporte sur le drame à l'Acte I. Le quotidien des acteurs de la Comédie Française du XVIIIe siècle prend vie : comédiens et techniciens s'agitent autour de l'actrice star, les passions se nouent et sont dissimulées tandis que les riches viennent faire leur cour. Les robes froufroutent, les parures brillent et nobles en quête d'aventures, abbé en goguette ou régisseur secrètement amoureux se livrent avec art à autant de mimiques que de gestes surfaits qui fonctionnent parfaitement auprès du spectateur.

Ce premier Acte suffit en outre à caractériser les personnages secondaires de l'œuvre. Michonnet trouve en Alessandro Corbelli un baryton qui a l'âge du rôle mais la voix mûre et toujours sûre. Au service d'Adrienne Lecouvreur, son amour non exprimé est bien porté par le chanteur qui en fait un personnage touchant et humble.
Personnages typiques d'un siècle frivole aux cloisonnements étanches, le Prince de Bouillon forme un duo exquis avec l'Abbé de Chazeuil, le religieux dévergondé. Cilea leur a consacré peu de mesures mais cette économie suffit à apporter un véritable relief dramatique. La basse Maurizio Muraro campe un Prince de comédie avec aisance et justesse, tandis que le ténor Bonaventura Bottone interprète un abbé aux abois, pétri de désirs. Aucune caricature, aucun trait forcé n'est à déplorer ici encore.

 



Olga Borodina (la Princesse de Bouillon).  Photo Catherine AshmoreLa Princesse de Bouillon, celle dont les fleurs empoisonneront l'héroïne, est entièrement vêtue de sombre. Olga Borodina use de son timbre chaud et puissant de mezzo-soprano pour incarner la noirceur de l'œuvre. On l'appréciera en particulier dans l'Acte II, nocturne et inquiétant.

Mais Adriana Lecouvreur est avant tout un opéra qui repose sur ses deux principaux interprètes. Angela Gheorghiu et Jonas Kaufmann forment un couple magnifique. Angela Gheorghiu incarne le rôle d'Adrienne de la même remarquable manière que les autres héroïnes de son répertoire : sans faille, avec des tenues de notes électrisantes dans les aigus forte ou chuchotées dans les moments de tendresse et d'intimité. La soprano chante et joue la frivolité, le drame et la mort à la perfection, soutenue il est vrai par la qualité de l'écriture musicale. Son parler-chanter durant la déclamation de Phèdre est un modèle du genre.

 

 

Angela Gheorghiu et Jonas Kaufmann.  Photo Catherine Ashmore

Le ténor héroïque allemand Jonas Kaufmann n'est pas en reste et sa puissance colorée, son chant extraordinairement naturel et un jeu scénique subtil servent un Maurizio idéal. Le spectateur se montrera certainement sensible à de petits détails d'interprétation, comme l'habile retournement de situation montrant Morizio, embarrassé d'une fleur, l'offrir à la Princesse à laquelle elle n'était pas destinée ! Une caméra, par un judicieux gros plan, vient souligner le comique de cette situation purement théâtrale.

L'Orchestre de la Royal Opera House se montre tout aussi à l'aise dans cette Adriana Lecouvreur que dans la remarquable et récente Traviata avec Renée Fleming. La direction de Mark Elder est idéale. Nous avions beaucoup apprécié son Billy Budd à Glyndebourne avec le London Philharmonic Orchestra, et il convient de lui attribuer une part non négligeable à la réussite de cette belle production.

À noter : Les Actes I et II sont proposés sur le DVD 1 (75') ; les Actes III et IV, sur le DVD 2 (76').

 

Lire le test du Blu-ray Adriana Lecouvreur

Nicolas Mesnier-Nature

Suppléments du DVD

Sur le DVD 2, en anglais stéréo PCM, non sous-titré :
All about Adriana donne la parole à Angela Gheorghiu, Jonas Kaufmann, Mark Elder, David McVicar et au décorateur Charles Edwads qui confient leurs liens avec l'opéra de Cilea. L'approche musicale et scénique de l'œuvre est présentée avec un intérêt certain. Mais, attention, ce making-of s'adresse malheureusement aux seuls anglophones ! (23')

 

Bande-annonce du DVD

Critique Images et Son du DVD

Images

La finesse de la captation de François Roussillon se trouve fort bien servie par ce master vidéo aux multiples qualités. La palette de couleurs reflète avec délicatesse les choix esthétiques de la production, tandis que les éclairages scéniques sont parfaitement rendus et soulignés par des contrastes assez profonds. La définition est superbe bien que moins performante sur les plans larges que celle offerte par le Blu-ray de ce programme. Quoi qu'il en soit, ce DVD se montre remarquable.

Son

La piste stéréo propose un rendu très équilibré de la fosse, particulièrement riche en basses. Les voix s'inscrivent au devant et profitent d'une balance très juste dans un ensemble dynamisé par des contrastes réjouissants.
Avec le mixage 5.1, c'est le réalisme d'une représentation à Covent Garden qui est diffusé. L'orchestre se dote d'une dimension panoramique tout en conservant cette couleur caractéristique de la Royal Opera House de Londres. Les enceintes surround relayent le signal avec mesure et le caisson de graves diffuse des basses rondes et charnues à même d'apporter une assise à l'ensemble. Les voix profitent d'une meilleure projection sans perdre leur naturel et le spectateur accède à une écoute parfaitement équilibrée et confortable.

Note technique : 10/10

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Adriana Lecouvreur
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