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Interview de Marion Lebègue, mezzo-soprano

Marion Lebègue.C'est à l'occasion de ses débuts à l'Opéra national de Paris que nous rencontrons la mezzo-soprano Marion Lebègue. Elle incarne Ines dans Le Trouvère de Verdi sur la scène de l'Opéra Bastille aux côtés d'Anna Netrebko, ou de Hui He selon les soirs, dans la production signée Alex Ollé… Retour sur un jeune parcours prometteur déjà riche de grands rôles et de récitals, mais aussi de belles promesses puisque Marion Lebègue sera la très rare Nonne sanglante de Gounod à l'Opéra Comique à l'horizon 2018…

 

À noter : On retrouvera Marion Lebègue aux côtés de la soprano Anaïs Constans en récital dans le cadre des Estivales de musique en Médoc le 11 juillet 2016 au château Loudenne. Tous renseignements ICI

 

Tutti-magazine : Vous faites en ce moment vos débuts à l'Opéra national de Paris où vous chantez le rôle d'Ines dans "Le Trouvère" à l'Opéra Bastille. Quelles sont vos impressions avant votre huitième représentation ?

Marion Lebègue : Je suis arrivée en janvier à l'Opéra de Paris pour le début des répétitions et, après sept représentations, je me sens un peu comme à la maison. L'équipe s'est progressivement soudée autour de deux distributions différentes. C'est ma première expérience en la matière car j'ai plutôt l'habitude de travailler au sein d'un groupe quasiment constitué dès le départ qui assure ensuite toutes les représentations jusqu'au terme. Dans le cas présent, la sensation est assez particulière car c'est un peu comme jongler entre les uns et les autres dans la mesure où je tiens le rôle d'Ines dans les deux distributions, et par conséquent face à deux partenaires différentes : Anna Netrebko et Hui He.

 

Hui He (Leonora) et Marion Lebègue (Ines) dans <i>Le Trouvère</i> à l'Opéra Bastille en janvier 2016.  © Charles Duprat/OnP

 

Marion Lebègue (Ines) et Hui He (Leonora) dans <i>Le Trouvère</i>.  © Charles Duprat/OnP

Le personnage d'Ines que vous interprétez dans cette production est-il fidèle à l'idée que vous en aviez ?

Avant de commencer les répétitions, j'avais construit dans ma tête le rôle d'Ines. J'imaginais une jeune femme noble qui est l'amie de Leonora sans qu'aucun lien hiérarchique n'intervienne dans leur relation. De fait, avec Hui He, c'est une relation de ce type qui s'est très vite installée en répétitions. Puis, nous avons commencé à travailler en costume : pour moi, une robe noire, et pour Leonora une robe bien plus apprêtée. Pour le metteur en scène Alex Ollé, Leonora se prépare pour la fête et je dois lui présenter plusieurs tenues. Je deviens donc davantage sa suivante que sa confidente, mais cette approche est tout aussi intéressante.

Vous avez chanté auprès de deux Leonora : celle d'Anna Netrebko, puis celle de Hui He. Votre approche d'Ines est-elle différente selon la soprano qui est face à vous ?

Anna Netrebko et Hui He sont très différentes et je trouve amusant de voir de quelle façon le plaisir de jouer s'en trouve renouvelé. Face à Hui He, je pense me situer davantage dans un rapport presque maternel. J'ai vraiment envie de la protéger, et ce lien scénique est très tendre. Dès le début des répétitions, j'ai senti que le personnage qu'elle construisait était plus en demande, ce qui lui ressemble. Hui He est une femme très profonde et sensible. Travailler avec elle est un vrai plaisir.
Avec Anna Netrebko, nous sommes plus dans un rapport où l'amie que j'incarne a les pieds sur terre et cherche à la raisonner. Mais il ne s'agit aucunement d'une demande du metteur en scène. Ces rapports se manifestent très instinctivement en fonction des personnalités. Anna, en scène, prend énormément la lumière, ce qui ne l'empêche pas d'être aussi très chaleureuse. Sa façon de me tirer à elle ou de me prendre dans ses bras laisse à penser que, de nous deux, elle mène la relation. Pour autant, il s'agit là aussi d'un véritable échange qui s'exprime différemment. À chaque fin de scène, Anna me glisse toujours un mot gentil à l'oreille comme : "Merci, c'était super !". Son tempérament est entièrement positif.

 

Marion Lebègue (Ines) et Anna Netrebko (Leonora) dans <i>Le Trouvère</i> mis en scène par Alex Ollé l'Opéra Bastille.  © Charles Duprat/OnP

Comment s'est déroulé votre premier contact avec la scène de l'Opéra Bastille ?

Contre toute attente, je n'ai pas eu l'impression d'un plateau si grand ! En revanche, je reconnais que la salle paraît immense. C'est sans doute une réaction liée à des sensations car il m'est arrivé de chanter dans des auditoriums modernes moins grands et d'être plus impressionnée. Sur la scène de Bastille, par exemple, je n'ai pas l'impression d'être perdue dans l'espace. En revanche, vocalement, je trouve l'acoustique très difficile. Cela est accentué par la tessiture du rôle d'Ines qui sollicite essentiellement le médium. Pour moi qui suis une jeune chanteuse, débuter à l'Opéra de Paris avec ce rôle n'a pas été facile. Lors des premières répétitions en scène j'ai pris la mesure des voix qui m'entouraient et j'ai compris que je devrais composer avec elles, mais aussi avec l'orchestre et avec la salle. Ceci étant, je me prépare toujours à entrer dans mon personnage avant de chanter car cela m'aide beaucoup. Dans Le Trouvère, je me conditionne en pensant à Ines, à son statut, à ses origines. De telle sorte que je ne me suis jamais sentie phagocytée par rapport aux autres. Cet état second m'isole de toutes les questions que je pourrais me poser par ailleurs. Je retrouve bien souvent ces questions dès que je sors de scène et de mon personnage.

Ines intervient peu dans l'opéra et n'a pas d'air. Est-ce frustrant ?

Chanter à l'Opéra de Paris est avant tout un grand bonheur, et je mesure ma chance sans me sentir aucunement frustrée. Pour autant, les petits rôles comme celui que je chante sont vocalement frustrants car les compositeurs ne leur confient généralement pas grand-chose sur le plan musical. Ines ne me permet pas de chanter pleinement mais, scéniquement, j'ai la possibilité d'exister. Mais j'avoue qu'un air à chanter ne m'aurait pas déplu !

Le metteur en scène Alex Ollé fait surtout parler de lui pour l'originalité de ses spectacles mais peu pour sa direction d'acteurs. Comment vous a-t-il fait travailler votre rôle sur le plan théâtral ?

Cette production du Trouvère a déjà été montée à Amsterdam, et l'approche scénique m'a semblé d'emblée très arrêtée. Nous n'avons donc pas passé beaucoup de temps à chercher les personnages. On nous a donné une direction et, pour ma part, j'ai posé des questions et obtenu des réponses qui m'ont permis d'affiner mon approche du personnage. Suite à quoi j'ai été assez libre… Le soir de la pré-générale, on m'a remis des notes vraiment détaillées et constructives. C'est à ce stade qu'on m'a demandé des gestes précis que je ne faisais pas au départ. Cependant, les intentions n'ont pas été spécialement travaillées. Ceci dit, Ines est un petit rôle… C'est Valentina Carrasco, l'assistante d'Alex Ollé, qui était en charge de la direction d'acteurs, et je l'ai vue souvent demander certaines choses aux chanteurs. Elle est très exigeante et je pense qu'elle n'a pas pu obtenir de chacun de nous tout ce qu'elle souhaitait.

 

Christophe Berry (Cassio), Marion Lebègue (Emilia), Ludivine Gombert (Desdemona) et Jean-Pierre Furlan (Otello) dans <i>Otello</i> à l'Opéra de Massy.  © David Kirscher

Avant vos débuts à l'Opéra de Paris, vous avez chanté le rôle d'Emilia dans "Otello" à l'Opéra de Massy…

Cet Otello à l'Opéra de Massy a été une très belle expérience et même une excellente surprise. Je ne vous cache pas que je m'étais dit à propos d'Emilia : "Encore un petit rôle !". Mais il se trouve que Nadine Duffaut, qui signait la mise en scène de cette production, m'a confié de nombreuses interventions muettes tout au long de l'opéra. De telle sorte que je me suis sentie bien plus utile qu'en m'en tenant à la partition. Nadine, dans son optique, s'est référée à la pièce de Shakespeare dans laquelle Emilia a été la maîtresse d'Otello. Son rapport à Otello est donc presque intime et cela ajoute énormément au rôle tel que Verdi l'a mis en musique. Emilia est donc avant tout la femme de Iago et l'amie de Desdémone, mais elle connaît aussi très bien Otello. Elle est au courant de ses sautes d'humeur aussi bien que de ses frustrations et sait le danger qu'il peut représenter. Vu sous cet angle, mon personnage prenait une dimension tout à fait différente et devenait très intéressant à interpréter. Nous avons répété pendant trois semaines complètes et je garde des deux représentations qui ont suivi un excellent souvenir.

 

Marion Lebègue et la pianiste Johanne Ralambondrainy.

Un de vos autres modes d'expression est le récital*. Vous avez travaillé le lied auprès de Dietrich Henschel. Que vous a-t-il apporté ?

En effet, je fais pas mal de récitals avec mon accompagnatrice Johanne Ralambondrainy autour de la mélodie et du lied. La mélodie française me parle énormément et j'éprouve beaucoup de plaisir à chanter dans ma langue maternelle. Le lied me séduit tout autant mais je souhaitais pouvoir rencontrer quelqu'un dont l'allemand serait la langue et qui aurait à ce titre une approche naturelle du chant allemand. C'est ainsi que Johanne et moi avons passé une semaine à Royaumont avec Dietrich Henschel. Une semaine passionnante qui nous a permis d'aller à la profondeur même des textes. Nous avons en particulier travaillé sur des lieder du cycle L'Amour et la vie d'une femme de Schumann. Avec Dietrich Henschel, nous avons abordé la théâtralité puissante que l'on trouve davantage dans le lied que dans la mélodie française. En tant que chanteuse française abordant le répertoire allemand, je me retenais d'investir les thèmes développés dans les lieder comme je le fais pourtant facilement avec les personnages des opéras que je chante. Je restais un peu à l'extérieur des textes dans une position de conteuse qui dit une histoire, et Dietrich Henschel m'a incitée à devenir et vivre ces textes du courant romantique allemand. Cette rencontre a changé ma façon de m'impliquer dans le lied.
* Voir vidéos à la fin de cet article : Marion Lebègue chante un extrait de Werther de Massenet, accompagnée par le Münchner Rundfunkorchestrer dirigé par Darell Ang ; et l'aria "Dopo l'oscuro nembo" extrait d'Adelson e Salvini de Bellini, accompagnée au piano par Patrick Ivorra.

 

Marion Lebègue lors de la première d'<i>Otello</i> à Massy en novembre 2015.  © David Kirscher

Vers quel répertoire votre sensibilité vous oriente-t-elle actuellement en matière de mélodies ?

J'aime beaucoup chanter la mélodie française du XIXe siècle jusqu'au début XXe. J'adore Ravel et Debussy. Je dirais que mon répertoire s'étend en quelque sorte de Mozart à Poulenc. Je ne chante pas encore beaucoup de musique baroque, mais je compte m'y mettre. Je m'intéresse par ailleurs à la musique contemporaine car, en tant qu'interprète, je trouve important de donner vie à des œuvres composées aujourd'hui. Je dirais même que cela fait partie de mon métier.

Vous avez fait des études de clarinette et de musicologie. Enrichissent-elles votre approche du chant ?

J'en suis absolument certaine. Je considère aujourd'hui la voix comme mon premier instrument, un instrument que j'ai commencé relativement tard comparé à d'autres chanteuses mais le bagage de musicienne acquis en amont m'a énormément apporté d'un point de vue musical. Je pense aborder les partitions d'une façon très différente d'un chanteur qui n'a pas suivi d'autre cursus que le chant. Clarinettiste, j'ai beaucoup travaillé en orchestre, ce qui m'a sensibilisée aux enchaînements harmoniques, et a dû éduquer mon oreille. La musique de chambre m'a énormément apporté, ainsi que le chœur lors de mes trois saisons au sein du Chœur de Radio France.
Aujourd'hui je ne pratique plus la clarinette car cela pose un problème au niveau du larynx. En soufflant dans l'instrument, l'utilisation de la colonne d'air se fait beaucoup plus sous pression que lorsqu'il s'agit de chanter. Or, lorsqu'on chante, l'air doit se trouver totalement libre de circuler et le larynx doit être détendu en permanence.

Pourquoi êtes-vous passée de la clarinette au chant ?

Lorsque que je me suis trouvée à l'approche de mes 20 ans, je me suis posée les mêmes questions que beaucoup de jeunes. J'ai toujours su que la musique ferait partie intégrante de ma vie, comme la scène et surtout le texte, qui m'a très vite fascinée. En effet, ma passion pour l'opéra s'appuie sur le texte que je perçois comme une porte d'entrée sur un personnage à interpréter… Je chantais déjà alors que j'étais très petite et, à la Fac de musicologie, un professeur de chant m'a poussée à travailler ma voix. Je suis alors rentrée au Conservatoire de Tours en classe de chant, et, très vite, la voix s'est imposée comme l'expression qui me correspondait le plus. Plus qu'avec la clarinette, j'avais trouvé un art qui répondait totalement à ce que j'attendais. C'était clairement une évidence.

 

Marion Lebègue : récital sur la scène du Théâtre Bolchoi de Moscou en 2014.

La saison dernière, vous avez chanté en récital au Bolchoï. Cela vous a-t-il laissé un souvenir marquant ?

Il s'agissait d'un partenariat entre le Bolchoi et Avignon, où le même concert était présenté. Nous étions six artistes - trois Français et trois Russes - et Nadine Duffaut était chargée de la mise en scène. Le mélange des cultures a apporté beaucoup de richesse à cet échange. J'ai chanté Rossini, Mozart, et l'Air de Salud de La Vie brève, qui a été beaucoup apprécié. J'ai d'ailleurs eu l'impression que les Russes n'entendaient pas souvent de la musique de Manuel de Falla. L'accueil était formidable. Je n'avais pas l'habitude de voir autant de roses lancées sur scène aux artistes ! La découverte du faste architectural du Théâtre Bolchoï m'a aussi beaucoup impressionnée. Je retournerais volontiers prochainement en Russie si une proposition pouvait se concrétiser car cette première expérience était merveilleuse. Je croise les doigts !

 

Marion Lebègue incarne la Muse, la mère d'Antonia et Nicklausse dans <i>Les Contes d'Hoffmann</i> dans le cadre des Nuits Lyriques en Marmandais en août 2015.  © Marc Larcher

En août 2015 vous avez fait vos débuts dans Nicklausse dans Les Contes d'Hoffmann dans le cadre des Nuits Lyriques en Marmandais Ce rôle pourrait marquer votre carrière…

De fait, j'ai pu débuter dans le rôle de Nicklausse l'été dernier d'une façon assez sereine. De plus, la mise en scène de Jean-Philippe Corre était très intéressante. Comme dans certaines versions, il souhaitait que Nicklausse et la Muse soient les deux facettes d'un même personnage, et j'ai chanté les trois airs de la Muse. Je jouais un Nicklausse assez androgyne afin que le personnage fasse penser à la Muse travestie qui tente de protéger Hoffmann ou de l'aider à se relever. Dans cette version, je chantais aussi la Mère d'Antonia de façon à tisser un lien cohérent avec les personnages de Nicklausse et de la Muse.
Vocalement, je ne vous cache pas que c'était un gros challenge, mais j'aurais mauvaise grâce à me plaindre car, de son côté, Charlotte Despaux interprétait les trois rôles féminins ! Pour Marc Larcher, que l'on n'attendait pas nécessairement dans ce rôle, Hoffmann a dû représenter un pari certain. En Docteur Miracle, Julien Véronèse était incroyable. Malheureusement nous avons dû nous contenter d'une générale et d'une seule représentation en public. J'ai vraiment hâte de reprendre Les Contes d'Hoffmann dès que l'occasion se présentera à nouveau.

Le 11 juillet, vous participerez avec Anaïs Constans aux Estivales de Musique en Médoc. Pouvez-vous nous parler des airs que vous avez choisis ?

Marion Lebègue interprète Régina dans <i>La Princesse de Trébizonde</i> d'Offenbach au Trianon de Paris en 2009.Avec Jacques Hubert, le Président des Estivales de musique en Médoc, nous étions partis sur une sélection d'airs d'opéra puisés dans le répertoire italien et dans le répertoire français. Je me souviens que la condition sine qua non était de chanter avec Anaïs le Duo de Lakmé ! Ensuite, Anaïs et moi avons proposé un programme en deux parties : la première construite sur le bel canto italien, la seconde sur l'opéra français d'une époque parallèle. Je chanterai ainsi Roméo dans Les Capulet et les Montaigu de Bellini ainsi que l'Air d'Angela dans La Cenerentola de Rossini. Ce sont des airs que j'ai l'habitude de chanter et que j'ai envie de défendre en scène… Un récital comme celui-ci permet de montrer ce qu'un chanteur sait faire, mais aussi ce vers quoi il tend, et offre la possibilité de rôder certains airs… Quant à la partie française, ce sera un régal pour moi avec Carmen, Charlotte dans Werther et Sapho de Gounod. J'aime profondément ces airs et je pense qu'ils devraient aussi séduire le public. Anaïs et moi allons prendre beaucoup de plaisir à chanter ensemble ce répertoire.

La façon dont s'organise votre carrière correspond-elle à votre attente ?

Si j'ai une attente, c'est uniquement celle d'avancer dans mon métier de chanteuse avec la voix qui est la mienne afin qu'elle puisse grandir et rester en bonne santé le plus longtemps possible. Mais je suis aussi très heureuse qu'un certain nombre de grandes maisons m'ouvrent leurs portes l'année prochaine. Je chanterai globalement des petits rôles mais c'est plutôt une bonne chose de faire connaissance avec de nouvelles scènes sans être trop exposée. En revanche, en 2018 m'attend un rendez-vous important car je chanterai le rôle-titre de La Nonne sanglante de Gounod à l'Opéra Comique.

En 2014 vous avez obtenu des prix importants aux concours de chant de Toulouse et Marmande. Et en 2015, un prix au Concours International de musique de l'ARD Münich. La période des concours est-elle derrière vous ?

Je pense avoir fait mes preuves en concours, en tout cas face à moi-même. Du reste, tout ce que j'entreprends me place face à des défis personnels. Je pense avoir rarement à prouver quoi que ce soit aux autres mais à devoir essentiellement répondre à mon exigence, une exigence qui me pousse à me dépasser. Je ne regrette absolument pas la période de concours que j'ai traversée, et je pense même que je pourrais continuer, mais la page est désormais tournée. Je préfère aujourd'hui me préparer à passer des auditions et aboutir à des contrats. J'ai de nombreuses partitions à travailler non seulement pour les auditions mais aussi afin de me préparer à d'éventuels remplacements au pied levé. Je souhaite prendre le temps de travailler en profondeur avec mes chefs de chant le répertoire qui correspond à ma voix et que je devrais chanter dans les années à venir.

 

Marion Lebègue lors de la demi-finale de l'ARD International Music Competition de Münich en septembre 2015.   © Daniel Delang

Comment se présente votre futur à moyen terme ?

Marion Lebègue.La saison prochaine, je chanterai trois rôles dans Le Triptyque de Puccini à l'Opéra de Metz : La Frugola dans Il Tabarro, un personnage assez intéressant ; la Zia Principessa dans Suor Angelica, un rôle important, grave et sombre ; et Zita dans Gianni Schicchi.
Je chanterai aussi Smeton dans Anna Bolena à l'Opéra de Marseille, ce qui me permettra de rêver à Jane Seymour pour un peu plus tard, ainsi que Rosette dans Manon à l'Opéra de Monte Carlo. Au Capitole de Toulouse, je serai Alisa dans Lucia di Lammermoor, et je me réjouis beaucoup de chanter aussi en récital. Enfin, j'interpréterai le petit rôle de Feklusha dans Katia Kabanova à l'Opéra d'Avignon.
Un autre concert me tient à cœur, où je chanterai Mahler, Berg et Schönberg avec le Secession Orchestra dirigé par Clément Mao-Takacs. Ce sera à l'Auditorium du Louvre le 22 mars 2017.

Des projets d'enregistrements ?

Je projette d'enregistrer une monographie de Ravel, justement avec le Secession Orchestra qui m'accompagnera à l'Auditorium du Louvre. C'est un gros projet pour lequel j'essaye de monter un financement en ce moment. Si tout va bien, nous devrions pouvoir enregistrer au printemps 2017…



Propos recueillis par Philippe Banel
Le 27 février 2016

 


Retrouvez Marion Lebègue sur Facebook :

www.facebook.com/marion.lebegue

 

 

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Vidéo

Marion Lebègue - Massenet & Bellini

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