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Interview de Nina Minasyan, soprano

Nina Minasyan.  D.R.Le 26 octobre 2016, la soprano arménienne Nina Minasyan faisait de splendides débuts dans le difficile rôle de Lucia di Lammermoor au côté du jeune ténor Rame Lahaj sur le plateau de l'Opéra Bastille. Nous la rencontrons dans sa loge peu après ces débuts importants.
Au moment où nous publions cet article, Nina Minasyan fait ses débuts à La Monnaie de Bruxelles dans Le Coq d'or où elle chante le rôle de la Reine Chemakha…

 

 

Tutti-magazine : Vous vous trouvez à Paris pour quatre représentations de "Lucia di Lammermoor" à l'Opéra Bastille où vous avez fait vos débuts il y a quelques jours. Quel est votre état d'esprit au terme de deux spectacles ?

Nina Minasyan : À vrai dire, ces débuts à l'Opéra de Paris marquent une étape importante de ma vie et de ma carrière. J'étais très nerveuse car l'Opéra de Paris est une très grande maison et faire ses débuts sur une telle scène n'est pas chose facile. Mais ce sentiment se mêlait à une très grande fierté d'être présente pour chanter un rôle comme Lucia, un fantastique personnage à interpréter pour une chanteuse. Non seulement il faut très bien négocier la partie musicale mais aussi savoir utiliser son sens du théâtre pour lui donner vie, ce qui en fait un rôle très difficile… Mais, si j'étais nerveuse le soir de la première, dès la seconde représentation, j'ai retrouvé mon calme et j'ai eu la sensation d'être bien meilleure. Le maestro Riccardo Frizza et mes collègues chanteurs sont tous extrêmement gentils avec moi et je les apprécie beaucoup…

La nervosité avant de rentrer en scène est un aspect du métier de chanteur partagé par beaucoup de vos confrères. Avez-vous une technique pour maîtriser vos émotions ?

Je pense que cet aspect n'est pas toujours identique, même qu'il peut changer au cours de la vie et au cours d'une carrière. La pratique quotidienne de la technique de chant aide également à maîtriser le trac. Par ailleurs, je pense que le simple fait de commencer à chanter sur scène modifie notre appréhension. La nervosité s'exprime en coulisses puis, une fois sur le plateau, le changement est tel que participer au spectacle devient un plaisir.

 

Nina Minasyan dans le rôle-titre de <i>Lucia di Lammermoor</i> mis en scène par Andrei Serban à l'Opéra Bastille en octobre 2016.  © Sébastien Mathé/OnP

La "Lucia" mise en scène par Andrei Serban ne ressemble à aucune autre production. Quelle a été votre réaction en la découvrant ?

Nina Minasyan dans le rôle-titre de <i>Lucia di Lammermoor</i> mis en scène par Barbara Wysocka au Staatsoper de Munich.  © HöslJe savais qu'il s'agissait d'une production créée il y a une vingtaine d'années, aussi je n'ai pas été spécialement étonnée. Je sais qu'un chanteur est aujourd'hui confronté à des mises en scènes parfois un peu extrêmes, voire même parfois dangereuses, mais cette approche de Lucia m'a beaucoup plu. Avant de chanter à l'Opéra de Paris, j'ai fait mes débuts dans ce rôle au Bayerisches Oper de Munich dans la mise en scène de Barbara Wysocka. Par opposition à celle d'Andrei Serban, cette approche était assez statique. Ceci dit, si la version d'Andrei Serban est beaucoup plus originale, elle est aussi bien plus compliquée, en particulier lorsque vient le moment de "Regnava nel silenzio…" car je dois pouvoir chanter le mieux possible dans l'esprit belcantiste et, en même temps, exécuter de nombreux mouvements. Mais j'apprécie aussi le pari que représente d'interpréter le rôle de Lucia d'une façon radicalement différente. L'approche traditionnelle de l'opéra de Donizetti fait de Lucia une victime au caractère faible, mais ici elle s'affirme bien plus par rapport au monde qui l'entoure et se bat quasiment comme un homme pour l'amour qu'elle porte à Edgardo. Cette vision du personnage est intéressante, et en tout cas cette production constitue une bonne expérience pour tout le monde. Pour ma part, j'ai vraiment souhaité servir au mieux la vision d'Andrei Serban.

Dans la mise en scène d'Andrei Serban, Lucia est souvent à plusieurs mètres du sol pour chanter. Cela a-t-il été compliqué à envisager ?

Pas du tout car j'ai déjà fait une expérience assez similaire au Bolchoi dans Rigoletto mis en scène par Robert Carsen sous la direction d'Evelino Pido. Cette production qui transpose l'action dans le monde du cirque avait été créée à Aix-en-Provence en 2013. Dans ce spectacle, je chantais la célèbre aria "Caro nome"*, perchée à sept mètres du sol sur une balançoire. La mécanique de la scène était parfaitement réglée et j'ai adoré cette approche. Les spectateurs étaient très impressionnés mais, de mon côté, je n'avais vraiment rien contre une telle expérimentation sur scène. Il faut naturellement que ce qu'on me demande reste dans la limite du raisonnable et corresponde à une vraie nécessité pour servir le rôle.
* Voir vidéo à la fin de cet article : Nina Minasyan interprète "Caro nome" dans Rigoletto mis en scène par Robert Carsen au Théâtre Bolchoi de Moscou.

La saison dernière, vous aviez donc déjà chanté Lucia à Munich. L'expérience parisienne est-elle susceptible d'enrichir votre propre vision du personnage ?

Je pense effectivement que cette nouvelle approche m'a permis d'enrichir considérablement la teneur du rôle. Ceci étant, à chaque fois que l'on chante un rôle, le voile se lève sur un aspect différent du personnage et c'est ainsi qu'on fait vraiment des découvertes. Les nombreux paramètres qui entourent une production d'opéra varient et cela influe sur ma perception du personnage que j'interprète.

 

<i>Lucia</i> à l'Opéra Bastille : Oleksiy Palchykov (Arturo Bucklaw), Nina Minasyan (Lucia), Rafal Siwek (Raimondo Bidebent) et Rame Lahaj (Edgardo).  © Sébastien Mathé/OnP

 

Nina Minasyan (Lucia) et Rame Lahaj (Edgardo) dans <i>Lucia di Lammermoor</i> à l'Opéra national de Paris.  © Sébastien Mathé/OnP

À l'Opéra de Paris, les répétitions pour "Lucia di Lammermoor" ont commencé il y a longtemps. Faisant partie de la seconde distribution, il vous a fallu attendre trois semaines après le début des représentations pour chanter. Comment avez-vous géré cette période sans répétitions ?

J'ai bien sûr perdu quelques réflexes car le fait même de répéter maintient dans une dynamique. Mais, bien qu'un peu éloignée dans le temps, la période de répétitions a été longue et je n'ai pas eu de réel problème à me remémorer ce qui avait été travaillé en amont. Je crois que c'est une question d'expérience. Avec le temps, la mémoire devient plus performante et il est alors plus facile de se rappeler des détails d'une mise en scène malgré une interruption de quelques semaines.

Le 26 octobre, vous faisiez vos débuts à l'Opéra Bastille en même temps que le ténor Rame Lahaj dans le rôle d'Edgardo. Cette situation partagée en devenait-elle plus facile à gérer ou a-t-elle au contraire accentué la pression ?

Rame Lahaj était aussi nerveux que moi ce soir-là. Après tout, c'était assez normal car il faisait aussi ses propres débuts à l'Opéra de Paris ! Le rôle d'Egardo est aussi un rôle très difficile à gérer pour un ténor. Le début du spectacle était le plus tendu puis, petit à petit, tous les deux, nous avons commencé à prendre du plaisir et il est arrivé un moment où nous sommes parvenus à nous entraider. Rame est un excellent partenaire et je crois que nous formons un couple qui a du tempérament sur scène, sans doute même, quelque peu oriental… Il faut dire aussi que le traitement des personnages de Lucia et Edgardo dans la mise en scène d'Andrei Serban n'en fait pas un archétype du couple romantique. Souvent, les personnages sont distants afin de bien souligner leur impossibilité d'exister en tant que couple dans le monde qui les entoure. De plus, ici, Edgardo se montre assez jaloux. Vraiment, nous ne nous situons pas dans une expression lyrique, mais bien davantage dans un axe non-traditionnel.

Dans Lucia, votre voix se transforme en même temps que l'héroïne évolue…

Je crois que le personnage exige cette évolution vocale. Lorsque Lucia sombre dans la folie, il est logique qu'elle chante avec une voix différente de la première partie de l'opéra. Cette évolution vocale a été au centre de mon travail de préparation. J'ai travaillé le rôle de Lucia avec plusieurs coaches, surtout des professeurs italiens, et en particulier avec mon professeur de chant à Moscou, Dmitry Vdovin. J'ai pu aussi compter sur deux coaches en lesquels j'ai une grande confiance : Alessandro Amoretti et Giulio Zappa. Je travaille avec eux à Moscou. Ce sont de merveilleux musiciens auxquels je dois beaucoup.

 

Nina Minasyan dans le rôle de Lucia à l'Opéra national de Paris.  © Sébastien Mathé/OnP

Le maestro Riccardo Frizza qui dirige l'orchestre à l'Opéra Bastille vous a-t-il fait des demandes particulières ?

Riccardo Frizza est un chef d'orchestre extraordinaire. C'est un excellent musicien et il encourage beaucoup les chanteurs. En ce qui me concerne, je me sens très à l'aise lorsqu'il dirige car il possède une très bonne connaissance de la voix et de la technique vocale. C'est un point crucial de nos jours car tous les chefs ne connaissent pas aussi bien la voix que lui. Les idées musicales du Maestro Frizza sont très intéressantes et s'inscrivent dans une approche assez italienne. Ce qui me plaît beaucoup en lui est qu'il ne se montre pas braqué sur ses choix et qu'il sait s'adapter aux capacités vocales du chanteur. À Munich, j'ai chanté Lucia sans aucune coupure dans la partition, alors que le Sextuor n'est pas complet dans la production de l'Opéra de Paris. Pour autant, je préfère tout de même l'interprétation de cette œuvre à Paris.

La "Scène de la folie" est très longue. Comment dosez-vous votre énergie ?

Au risque de vous étonner, la Scène de la folie est ma scène préférée malgré sa difficulté et le point culminant de l'œuvre qu'elle représente. À dire vrai, j'ai la sensation de quasiment me reposer par rapport à d'autres passages de l'opéra. Je veille à être la plus précise possible dans mon duo avec la flûte, ainsi qu'à la cadence. Mais, sans vouloir paraître immodeste, je me sens très à l'aise dans cette scène, tant par rapport à la vocalité qu'à la tessiture ou la mise en scène d'Andrei qui soutient très bien l'expression de la folie de Lucia. Par ailleurs, je suis seule sur scène et je trouve cela plus facile à contrôler que, par exemple, dans le duo avec Enrico, plus dramatique et soutenu par une orchestration plus puissante. Quant à la durée, je reconnais que la Scène de la folie est longue mais je crois que lorsque je suis sur scène, que je le veuille ou non, l'énergie me vient spontanément.

 

Nina Minasyan dans <i>Lucia di Lammermoor</i> au Staatsoper de Munich.  © Hösl

Les théâtres souhaitent le plus souvent accompagner cette "Scène de la folie" par le son d'un harmonica de verre et non par celui plus convenu de la flûte traversière. Avez-vous déjà fait cette expérience ?

À Munich, j'étais accompagnée par un harmonica de verre. Cela apporte indéniablement une autre atmosphère à cette scène par un côté un peu enchanteur. À vrai dire, j'aime les deux versions car chacune diffuse quelque chose de spécifique.

Le jour de votre première à l'Opéra Bastille, vous avez reçu un accueil très chaleureux de la part du public…

Une telle générosité a fait naître chez moi un sentiment assez indescriptible et extrêmement émouvant. J'ai reçu ce témoignage spontané du public parisien comme un torrent d'émotions positives. Une démonstration de cette sorte apporte beaucoup d'énergie et me pousse à aller au bout de mes capacités.

 

Nina Minasyan interprète Gilda dans <i>Rigoletto</i> mis en scène par Robert Carsen au Bolchoï de Moscou.  © Damir Yusupov

Quelles ont été les grandes étapes de vos années d'apprentissage de chanteuse ?

J'ai commencé par étudier dans un conservatoire de musique à Erevan, puis j'ai poursuivi ma formation dans un Conservatoire supérieur. Dans ce cadre, comme de nombreux autres étudiants, je chantais des œuvres qui n'étaient pas vraiment faites pour ma voix, davantage écrites pour une tessiture de soprano plus dramatique que la mienne. Au terme de la cinquième année d'étude dans cette structure, j'ai passé une audition qui a débouché sur un stage de 2 ans au Bolchoi de Moscou. Jamais je n'aurais pu espérer une chose pareille car le programme du Bolchoi pour les jeunes artistes est l'un des meilleurs au monde. C'est au Bolchoi que j'ai radicalement changé de répertoire. J'en étais la première étonnée car jamais je me serais doutée que je pouvais atteindre de telles notes hautes. C'est grâce à mes professeurs de Moscou que je me suis alors orientée vers des pièces pour soprano colorature et un répertoire que je trouve bien plus intéressant.

Parmi plusieurs professeurs à Moscou, vous avez travaillé avec Elena Obraztosova. Cette mezzo-soprano est connue pour sa voix imposante et sombre en opposition avec les qualités de votre propre voix. Vos profils vocaux si différents ont-ils été compatibles ?

Il est indéniable qu'il est bien plus facile de travailler avec un professeur qui a le même type de voix que soi, ne serait-ce que lorsqu'il vous montre des exemples qui permettent de mieux assimiler ses conseils. Mais dans le cas d'une artiste aussi extraordinaire qu'Elena Obraztova, la transmission est très riche bien que différente. Elena est très cultivée et maîtrise de nombreuses langues. Mais, par-dessus tout, c'est son tempérament qui m'a marquée. Elle débordait d'énergie de telle sorte que les jours où je me trouvais en petite forme ou pas très en voix, cette énergie contagieuse me poussait à donner le meilleur. Elle avait ce pouvoir extraordinaire et, du point de vue de l'interprétation, j'ai beaucoup appris à son contact.

Vous avez fait vos débuts sur la scène du Bolchoi dans "Boris Godounov" où vous chantiez Xenia. Quel souvenir gardez-vous de ce moment ?

Je n'avais que 23 ans, autant dire que j'étais très jeune. C'était la première fois que je montais sur cette scène historique, ce qui rendait ces débuts très émouvants. Cette soirée s'est très bien déroulée et les souvenirs que j'en garde sont tous positifs.

 

Nina Minasyan interprète la Reine de la nuit dans <i>La Flûte enchantée</i> mis en scène par Graham Vick sur la scène du Bolchoï de Moscou.  © Damir Yusupov

Comment qualifiez-vous l'acoustique du Bolchoi ?

Au niveau de l'acoustique, je crois pouvoir dire le Bolchoi est une des salles les plus compliquées. Je ne sais pas au juste à quoi cela tient et il m'est impossible de comparer car je n'ai pas connu cette scène avant les travaux de reconstruction. Sans doute le répertoire que l'on chante dans ce théâtre est-il particulièrement important à prendre en compte. Pour ma part, je chante habituellement des œuvres soutenues par un orchestre plus lumineux, plus léger. Toutefois, l'acoustique de ce théâtre reste difficile. Le plateau est sans doute plutôt prévu pour des voix particulièrement puissantes… Quant à l'Opéra Bastille, l'expérience acoustique que j'avais de la salle sans public lors des répétitions n'était pas facile non plus. Or c'est une vraie responsabilité que de s'assurer que le public va vous entendre, surtout lorsqu'il s'agit de faire ses débuts ! Mais, l'un dans l'autre, je trouve que la scène de l'Opéra Bastille valorise davantage le travail du chanteur.

Après quelques années au Bolchoi, en 2014, vous avez fait vos débuts à l'Ouest, au Deutsche Oper de Berlin, où vous avez chanté la Reine de la nuit. Avez-vous découvert à cette occasion un autre univers musical ?

La culture est bien sûr différente, ce que je dirais à propos de chaque pays. Mais j'ai trouvé à Berlin une approche professionnelle et musicale identique à celle que connaissais ailleurs. L'ambiance, en revanche, était différente. Mais je me sens bien partout où je me trouve. Je crois avoir un caractère facile…

 

<i>Le Coq d'or</i> mis en scène par Laurent Pelly à La Monnaie de Bruxelles : Alexander Vassiliev (Polkane), Alexey Tikhomirov (Dodon) et Nina Minasyan (Chemakha).  © Baus/De Munt

Prochainement, vous allez faire vos débuts dans "Le Coq d'or" où vous chanterez le rôle de la Reine Chemakha. Ce sera à Bruxelles, puis à Madrid. Comment vous préparez-vous à cette prise de rôle ?

Après le rôle de Lucia, je vois la Reine Chemakha comme moins compliquée à aborder. Sans doute en raison de la langue, mais aussi par rapport à mon type de voix. C'est en tout cas un rôle que j'aime beaucoup, et je crois qui me va bien. Je l'ai préparé à Moscou et je suis impatiente de pouvoir le chanter à Bruxelles juste après Lucia à Paris. Quant au futur, j'aimerais avoir l'occasion de le reprendre de nombreuses fois. Le Coq d'or est assez fréquemment donné en Europe et il existe de nombreuses productions. À Bruxelles, la production est mise en scène par Laurent Pelly. Cela dit, je vis en ce moment totalement à l'heure de Lucia et j'ai laissé de côté la partition du Coq d'or car il m'est impossible de me concentrer sur deux rôles en même temps.

Vous avez choisi le chant pour vous exprimer. Ce moyen vous comble-t-il en tant qu'artiste et femme ?

Oui, le chant me comble vraiment et j'espère évoluer dans une voie toujours aussi enthousiasmante, où je serai entourée de musiciens de talent, et avec le moins de stress possible.

Vous êtes née en Arménie. Souhaitez-vous également chanter la musique de votre pays ?

Naturellement, comme de nombreux chanteurs étrangers, j'aimerais beaucoup avoir l'occasion de chanter la musique de mes origines. L'Arménie ne possède pas une tradition opératique très importante, mais nous avons de très belles mélodies. Par exemple, j'ai beaucoup de plaisir à chanter celles de Komitas et ce serait un grand honneur de pouvoir les partager avec le public si l'occasion se présentait.
Une de mes grandes envies est de pouvoir m'exprimer en récital et les compositions de Komitas, justement, sont à la fois belles et originales, profondes et en même temps très simples. J'aimerais également pouvoir chanter les compositeurs russes et français, comme Fauré ou Debussy. Le répertoire de la mélodie française est d'une grande richesse. J'aime le chanter même si, à ce jour, mon expérience est assez limitée. Par ailleurs, les rôles d'opéras français vont sans doute compter pour moi dans le futur. Des rôles comme Manon ou Leïla dans Les Pêcheurs de perles ainsi que, un jour sans doute, la Juliette de Gounod ! Avec le temps, j'espère que ma voix évoluera un peu…

 

<i>Le Coq d'or</i> à La Monnaie de Bruxelles en 2016 : Alexey Tikhomirov (Dodon), Nina Minasyan (Chemakha) et Alexander Kravetz (l'Astrologue).  © Baus/De Munt

Comment voyez-vous votre futur ?

J'ai la chance de recevoir de nombreuses propositions, mais je veille à retenir celles qui conviennent réellement à ma voix car je souhaite pouvoir chanter mon répertoire sur la durée de façon saine et non me hasarder à chanter n'importe quoi et prendre des risques. La discussion avec mon professeur de chant et mon agent est donc toujours un préalable important. Souvent, plusieurs propositions de théâtres se chevauchent et il est important de savoir faire des choix. Sur ce point, je crois aussi qu'il faut être raisonnable et ne pas accepter plusieurs choses en même temps…
En fonction de ce que je suis en droit de dévoiler à ce jour, je peux vous dire que je retournerai au Bayerisches Staatsoper Munich pour chanter la Reine de la nuit. Et pour la première fois, je vais chanter un rôle en français : celui d'Olympia dans Les Contes d'Hoffmann. Ce sera à Amsterdam, et je m'en réjouis beaucoup. À côté de la Reine Chemakha dans différentes productions, je devrais aussi reprendre Gilda, ainsi que Lucia. J'aimerais aussi beaucoup chanter Les Puritains, mais je n'ai pas encore de proposition. Je travaille déjà cet opéra afin d'être prête quand l'occasion se présentera. J'adore le bel canto et Bellini, alors j'espère que ce sera pour bientôt…


Propos recueillis par Philippe Banel
Le 4 novembre 2016

Merci à Nairi Galstanian
pour son concours précieux

 


Retrouvez Nina Minasyan sur Facebook :
www.facebook.com/nina.minasyan?fref=ts

 

Mots-clés

Andrei Serban
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