Un certain nombre de productions auxquelles Alex Esposito a participé sont disponibles en DVD et en Blu-ray. Tutti-magazine en a chroniqué un certain nombre que vous retrouverez dans nos pages : La Flûte enchantée à la Scala de Milan dirigée par Roland Böer, Don Giovanni au Festival de Salzbourg sous la direction de Bertrand de Billy et une Gazza Ladra à Pesaro dirigée par Liù Jia. Plusieurs nouvelles captations sont d'ores et déjà annoncées en vidéo…
Tutti-magazine : Après le rôle d'Alidoro à l'Opéra Garnier l'année dernière, vous revenez à Paris, mais cette fois à l'Opéra Bastille pour Le Nozze de Figaro.
Alex Esposito : Je dois avouer que j'étais très impressionné pour mes débuts sur la scène de l'Opéra Garnier car ce lieu est chargé de l'histoire de l'opéra et de la musique classique. Mais je me suis aussi demandé pourquoi Paris avait construit un autre opéra dès lors qu'il comptait déjà ce lieu superbe… C'est en fait au terme des représentations à guichet fermé de La Cenerentola à Garnier que j'ai compris combien cette ville comptait d'amateurs d'opéras, ce qui justifiait la présence d'un autre grand théâtre dédié à la musique classique.
Quel est votre ressenti par rapport à ces deux salles parisiennes ?
En ce qui me concerne, je préfère l'Opéra Garnier pour son style, son histoire et tout ce qui peut lui être rattaché, sans être pour autant fermé à une structure moderne comme l'Opéra Bastille. J'étais néanmoins assez effrayé par la taille de cette salle après avoir l'avoir découverte en tant que spectateur pour La Force du Destin. Je me suis en particulier demandé comment les récitatifs de Mozart allaient bien pouvoir passer dans un espace aussi important et quelle serait l'acoustique. Mais j'ai été très rassuré lorsque j'ai pu constater la clarté de la diffusion de ma voix sans que cela pose le moindre problème.
Sur le plan acoustique, vous vous trouvez donc à l'aise sur les scènes des deux opéras parisiens…
Absolument. Sur un plateau, je peux sentir si ma voix investit la salle ou pas, avant de me revenir. À l'Opéra Bastille, je suis certain que tous les spectateurs peuvent comprendre ce que je chante. Je voyais cette grande salle plutôt taillée pour Tristan et Iseult, Le Crépuscule des Dieux ou Aïda, mais je reconnais que la musique de Mozart lui convient également. Cependant, à l'Opéra Garnier, j'ai ressenti cette impression de toucher le public, alors que Bastille est immense et il est impossible de voir les spectateurs du premier rang.
La première des Nozze était hier… Quelles sont vos impressions ?
Je suis particulièrement heureux de cette représentation. Je pense que le public a apprécié autant le spectacle que les chanteurs. La plupart du temps, et en particulier en Europe, les premières sont assez froides, mais je ne pourrais dire pourquoi. En tout cas, cela ne tient pas pour cette première parisienne car le public n'a pas attendu la fin du spectacle pour se manifester mais a applaudi après chaque air, ce qui n'est pas très courant. Avant le spectacle, on m'a rapporté que les gens étaient très enthousiastes et que nombreux étaient ceux qui cherchaient des places…
Comment les répétitions se sont-elles déroulées ?
Il s'agit de la reprise d'une mise en scène historique, et lorsque je joue dans une reprise, je suis toujours inquiet car, bien souvent, le metteur en scène est absent. Bien entendu, Giorgio Strehler n'est plus de ce monde, mais il arrive que des metteurs en scène bien vivants ne viennent pas remonter leur spectacle et préfèrent innover ailleurs. Or celui qui à la charge de ce travail peut être assez tendu par crainte de ne pas être fidèle à la volonté du créateur de la mise en scène. Je suis, pour ma part, persuadé qu'il est impossible d'aboutir au même résultat car les chanteurs ne sont pas les mêmes qu'à la création. Il est donc indispensable d'adapter l'essence du travail original à une nouvelle distribution et, dans un certain sens, s'ouvrir à une autre façon de jouer. Pour la reprise des Noces de Strehler, je dois reconnaître qu'Humbert Camerlo s'est essentiellement attaché à l'esprit. Lors de notre première séance de travail, il s'est montré très clair sur ce point et nous a dit : "Je sais que certains d'entre-vous ont déjà vu la mise en scène de Giorgio Strehler, une ou plusieurs fois. Eh bien, oubliez tout !". Alors, bien sûr, il respecte le style théâtral et certains détails très pointus. Mais, pour lui, le secret de cette production est son côté vivant. José Van Dam, Samuel Ramey et bien d'autres se sont illustrés dans ces Noces, et chacun y a apporté sa personnalité. C'est précisément pour cette raison que le spectacle paraît si vivant… Nous avons ainsi commencé les répétitions sans stress et avons même pu essayer certaines choses pour enrichir nos personnages. Humbert Camerlo s'est toujours montré à l'écoute de nos propositions, les acceptant parfois, ou les refusant si elles ne s'inscrivaient pas dans une cohérence de style. Ceci dit, certains détails doivent êtres respectés. Par exemple, lorsqu'au début de l'opéra Figaro s'empare d'une serviette, il doit exécuter un geste typique du barbier. C'est un des moments clés où Figaro peut montrer sa véritable origine, ce qui le rattache en outre à la comédie de Beaumarchais.
Pensez-vous avoir eu suffisamment de temps pour répéter ?
Je dirais que trois semaines pour des répétitions ne représentent pas une durée particulièrement longue. Mais lorsqu'un metteur en scène se trouve face à des chanteurs qui ont déjà interprété un certain nombre de fois Les Noces, que son approche des personnages est claire, et qu'il s'agit d'une reprise qui lui dicte plus ou moins ce qu'il doit faire, cela peut être suffisant. En revanche, monter une nouvelle production en trois semaines serait absolument impossible.
Lors de la précédente reprise des Noces de Strehler à Paris, Luca Pisaroni tenait le rôle de Figaro que vous interprétez cette saison. Aujourd'hui, il chante le Comte Almaviva à vos côtés. Qu'est-ce que cela vous inspire ?
Je pense réaliser l'année prochaine la même transition de rôle que Luca Pisaroni. Je chanterai le Comte Almaviva à Lausanne. D'un point purement vocal, en dépit des quelques notes plus hautes pour Almaviva, les rôles de Figaro et du Comte ne sont pas si distincts. Il ne s'agit ici en rien de la différence entre basse et baryton comme dans le répertoire romantique. On retrouve du reste la même proximité de tessiture entre Leporello et Don Giovanni. De nombeux chanteurs ont évolué entre ces rôles, voire même les ont chanté tous deux au même stade de leur carrière. Mais, pour revenir, à Luca, je pense qu'il construit un Comte superbe et qu'il le chante magnifiquement bien. J'ai regardé le DVD* de cette production tournée il y a 2 ans avec son Figaro, et je trouve que sa manière de jouer et de chanter a évolué. Figaro est bien sûr un personnage plus vivant, plus spontané, alors que le Comte se montre plus doucereux, et même arrogant.
* DVD et Blu-ray édités par Bel Air Classiques.
Est-il facile de travailler avec Luca Pisaroni ?
Absolument. Je connais Luca depuis de nombreuses années. Nous nous sommes rencontrés alors que nous assistions à un spectacle à la Scala. Mais c'est la première fois, après si longtemps, que je suis amené à travailler avec lui et c'est un réel plaisir.
Vous chantez Figaro face à Luca Pisaroni, mais à partir du 19 octobre, le rôle du Comte sera tenu par Levente Molnár. Le 22 octobre, le chef Evelino Pidò sera remplacé par Marius Stieghorst. Pensez-vous que le spectacle puisse évoluer suite à ces changements ?
C'est la vie du théâtre, et ce qui le différencie du cinéma. Cette situation me rappelle ce qu'a répondu un jour le décorateur de théâtre William Orlandi à un directeur de théâtre qui se plaignait de l'impossibilité de voir la scène de la même façon selon la place occupée dans la salle : "C'est cela le théâtre, ce n'est pas un film !". J'ajouterais pour ma part que les changements dont vous parlez s'apparentent aux surprises que réserve l'univers du théâtre vivant, c'est même ce qui le caractérise le mieux car tout peut arriver, tout peut changer. Sur scène, si je suis surpris par un bruit inattendu, je peux oublier de faire quelque chose ; un chanteur peut être remplacé s'il est malade. Je trouve personnellement cela stimulant. de fait, les changements qui m'attendent à l'Opéra Bastille ne me paniquent absolument pas.
Le Figaro que vous interprétez dans la version Strehler est-il différent des autres Figaro ?
Le Figaro de Strehler n'est ni plus ni moins que Figaro ! Je suis certain que, sur les productions des Noces des 30 dernières années, les metteurs en scène ont à l'esprit le même archétype de Figaro. Ce personnage est en quelque sorte un centre autour duquel gravitent les autres protagonistes. Je pense d'ailleurs que, pour un chef ou un metteur en scène, la Comtesse et le Comte sont des rôles bien plus intéressants, car Figaro, bien qu'étant le personnage central, se montre toujours on ne peut plus normal et progresse toujours dans la même direction. Je ressens fort bien que Strehler sous-entend cela dans sa mise en scène. Après tout, Figaro appartient à la Révolution française et je trouve même émouvant d'incarner ce personnage place de la Bastille. Napoléon n'a-t-il pas dit de la pièce de Beaumarchais : "Le Mariage de Figaro, c'est déjà la Révolution en action" ? Non, vraiment, chanter Figaro à l'Opéra Bastille, c'est comme manger des pâtes all'Amatriciana à Rome !
Il vous arrive souvent de chanter le même rôle dans des productions différentes. Est-il simple de superposer des interprétations différentes à une même expression musicale ?
En effet, ce n'est pas simple, pas plus que changer ses habitudes après plusieurs années de pratique. Il faut revoir sa conception du personnage et faire preuve de patience pour comprendre ce que souhaite le metteur en scène. Je me souviens d'une production de Don Giovanni à Venise, dans laquelle je chantais Leporello. Le metteur en scène était Damiano Michieletto et il voulait un Leporello malade, et surtout pas un Arlequin qui sautille dans tous les coins et tente d'aider Don Giovanni. Ce Leporello devait réagir nerveusement à tout… Je dois dire que j'avais vraiment peur de tuer le personnage en adoptant cette optique, d'être mauvais, et je craignais aussi que les spectateurs ne comprennent pas ce que j'allais jouer. J'étais si mal à l'aise que j'ai appelé mon agent, puis je me suis tourné vers des amis et supplié le metteur en scène de m'orienter, de me conseiller des DVD à regarder afin de comprendre ce qu'il souhaitait. Il m'a alors répondu "Tu trouveras cela au fond de toi", et n'a plus du tout fait attention à moi ! J'en aurais pleuré. Durant les répétitions mon malaise et ma nervosité étaient palpables. Mais c'est justement ce qu'il recherchait. Ces représentations ont remporté un vif succès… Tout ceci pour dire que changer ce à quoi vous êtes habitué est parfois douloureux. Investir tout son cœur dans ce que vous proposez à un metteur en scène et vous voir rejeter est une expérience difficile, mais cela fait partie également de mon métier.
À 37 ans, vous faites partie d'une jeune génération d'artistes qui sont non seulement des chanteurs mais aussi des acteurs. Avez-vous particulièrement travaillé l'aspect théâtral de votre métier ?
Oui, car si j'ai toujours aimé chanter, ma vocation était de devenir comédien. Après mes études scolaires j'ai voulu suivre une formation à l'Académie Nationale d'Art Dramatique Silvio d'Amico de Rome. Il y avait toute une batterie de tests pour y entrer : des scènes à jouer aussi bien que des démonstrations physiques à effectuer, mais aussi du chant, or J'avais appris à chanter… Le jury avait apprécié ma manière de jouer et ma façon d'être ouvert à des propositions assez iconoclastes, comme m'imaginer être une grande table. Mais lorsque j'ai commencé à chanter, tout le monde s'est arrêté de parler et, au final, a vu en moi un potentiel chanteur d'opéra. Moi qui rêvais d'être un acteur… J'ai finalement été accepté à l'Académie et, au bout de quelques mois, mon professeur m'a pris à part : "Ne pense pas que nous ne voulons pas de toi parce que tu es un mauvais acteur. Mais notre devoir est de canaliser nos élèves dans le chemin qui est le leur, et nous sommes certains que le tien te conduit sur une scène d'opéra".
Étiez-vous heureux de cette orientation ?
Je le suis maintenant, mais ce n'était pas le cas en 1994 !
Les metteurs en scène ont de plus en plus souvent des exigences assez extrêmes envers les artistes. Se raser le corps, ou la tête comme Luca Pisaroni dans The Enchanted Island, se présenter nu… Existe-t-il une limite que vous ne voulez pas dépasser ?
Pour moi, dès lors qu'il n'y a aucune pornographie ou volonté de scandale, tout dépend du contexte. Si un metteur en scène conçoit ce genre de scène pour faire parler de lui, cela verse facilement dans le graveleux. J'ai chanté un Leporello à Munich qui, au moment du sextuor "Perdon, perdono, signori miei !", devait retirer ses vêtements pour laisser apparaître sa véritable nature et se distinguer de Don Giovanni. Mais cette scène n'avait rien à voir avec quelque chose de scandaleux. Elle était très cohérente avec ce qu'était le personnage dans cette production de Stephan Kimmig.

Avec La Gazza Ladra, L'Elisir d'amore, Don Giovanni, Zelmira ou Die Zauberflöte, vous devenez très présent dans la vidéo classique. Blu-ray et DVD sont-ils importants pour vous ?
Bien sûr, car ces médias sont très ancrés dans notre société. Je pense même qu'il est bien plus intéressant de regarder un DVD ou un Blu-ray d'opéra pour le côté vivant de la captation, que d'écouter un disque. Grâce à la vidéo, l'émotion devient palpable sur les visages et vous pouvez apprécier le travail du metteur en scène. Je pense en outre que la vidéo est plus spontanée, parfois plus honnête, que certains disques enregistrés quasiment mesure après mesure avec le soutien d'une technique qui permet tout. C'est en définitive un choix. Le montage vidéo, bien sûr, présente au final les meilleures scènes sélectionnées parmi plusieurs captations. Mais il s'agit de vous sur scène, sans trucage, sans prouesse technique visant à parfaire votre travail.
De plus en plus de chanteurs s'expriment sur Internet et les groupes sociaux, diffusent des photos et parlent parfois de leur vie privée. Que pensez-vous de ce type de communication ?
C'est réellement un choix qui dépend entièrement de ce que vous voulez faire. En ce qui me concerne, j'ai un site Internet et un compte Facebook que j'utilise parfois. Je suis heureux de pouvoir communiquer avec des amis mais aussi avec des gens que je ne connais pas personnellement mais qui s'intéressent à ma carrière, qui m'ont vu sur scène ou en regardant un Blu-ray. Je suis actuellement à Paris pour Les Noces de Figaro, et je trouve sympathique de pouvoir l'exprimer. Quant aux débordements auxquels nous assistons parfois, il me semble important de bien se rappeler que personne ne saura quoi que ce soit de votre vie si vous ne le dites pas.
Quelle musique écoutez-vous ?
J'aime beaucoup la musique pour orgue. À Paris, je me rends chaque dimanche après-midi à l'église Saint-Eustache pour entendre le grand orgue. Mais je suis ouvert à toutes sortes de styles musicaux. Ma seule limite est la musique que je ne comprends pas.
Votre voix va évoluer. Comment vous imaginez-vous dans quelques années et quels rôles voudriez-vous aborder ?
Il est très compliqué, pour un chanteur, de se projeter dans le futur, mais il est possible d'appréhender les quelques années qui viennent. La voix est au centre d'une carrière, tout part d'elle. Si la voix évolue, vous évoluez dans le même sens et devez même préparer le terrain pour accueillir cette évolution. Il est capital de respecter sa voix. Si demain je vous dis "Je vais chanter Wottan", car c'est un rôle qui m'intéresse profondément, je ne respecterais pas ma voix ! Dans les années à venir, je vais bien entendu essayer d'autres rôles, comme les quatre personnages diaboliques des Contes d'Hoffmann à Oslo. Je pense aussi au Mephistophélès du Faust de Gounod. Je l'essaierai peut-être dans de petits théâtres. L'essentiel est d'être honnête avec soi-même et de ne pas prétendre aborder un nouveau rôle important dans une grande maison d'opéra.
Parlez-vous de vos prises de rôles avec votre professeur de chant ?
Bien sûr, mais pas seulement. L'avis de mon agent est important, comme peut l'être aussi celui d'un certain nombre de personnes avisées en lesquelles j'ai confiance. Quelle que soit l'envie d'aborder un rôle, il est nécessaire de confronter ses idées à celles des autres afin de ne pas se diriger vers des choix qui s'avéreront mauvais pour vous. Un chanteur doit savoir s'entourer…
Vous devez chanter à Oslo les 4 vilains des Contes d'Hoffmann mis en scène par Calixto Bieito. Êtes-vous à l'aise avec le chant français ?
Je suis à l'aise avec la langue française chantée et j'ai déjà chanté en français, dont un Guillaume Tell à Rome avec Antonio Pappano. Plus largement, je pense que le chant et le langage comme le jeu d'acteur sont affaire d'imitation. Chacun apprend à parler en imitant ses parents… S'il est un bon imitateur, la barrière de la langue n'existe pas pour un interprète et il pourra chanter aussi bien en français qu'en japonais. C'est la raison pour laquelle plusieurs chanteurs sont d'excellents imitateurs. Certains de mes collègues imitent même parfaitement d'autres chanteurs. Je sais que cela peut paraître étrange, mais c'est absolument vrai !
Pour revenir aux Contes d'Hoffmann, je n'ai pas encore discuté avec le metteur en scène mais la version vient d'être choisie. En outre, je suis sûr que Calixto Bieito travaillera à une production solide. Mais ce n'est pas pour tout de suite, dans 2 ou 3 ans, je crois. Je vais d'abord me concentrer sur la partie vocale. C'est seulement lorsqu'elle sera maîtrisée que je pourrai passer à l'aspect théâtral. Un rôle d'opéra, c'est 50 % de musique et de chant et 50 % de théâtre, sans quoi c'est un concert. Pour moi, le jeu n'est en aucun cas moins important que le chant.
Vous vous produisez à la fois dans des opéras et en récital. Quelle forme d'expression préférez-vous ?
Sans hésitation l'opéra, et si je vous réponds aussi directement c'est qu'il me semble indispensable de savoir faire preuve d'honnêteté en reconnaissant ce pour quoi je suis fait. J'ai besoin de la scène. Bien sûr, je m'exprime également à travers le récital mais mon vrai plaisir d'interprète me conduit à la scène. Ce monde est le mien.
Vous chantez le 5 février 2013 au Wigmore Hall de Londres. Quel sera votre programme ?
Il s'agit d'un récital chant et piano. J'interpréterai des airs de Beethoven que j'adore, de Mozart, bien sûr, de Rossini et de Tosti. J'ai déjà chanté en récital certaines pièces à Berlin, mais une partie du programme sera nouvelle.
Savez-vous si certains opéras que vous avez chantés vont sortir en DVD ?
Il devrait y avoir un Mosè in Egitto enregistré à Pesaro il y a 2 ans. Je m'en réjouis particulièrement car c'est une des plus invraisemblables productions à laquelle j'ai participé. Le décor est comparable à un hôtel 5 étoiles de Dubaï dans lequel l'orchestre prend place. C'est superbe.
Que peut-on vous souhaiter ?
Pour moi, chanter n'est pas un simple métier, c'est presque une mission. J'aimerais pouvoir instiller quelque chose dans le monde de la musique, une chose qui ferait que l'on se souvienne de moi comme d'un artiste. Je suis vraiment heureux lorsqu'une personne me dit qu'elle se souvient m'avoir vu dans une production qui lui a plu, ou se remémore un rôle dans lequel elle m'a apprécié. Les gens qui aiment l'opéra voient beaucoup de spectacles, alors qu'ils se souviennent d'un chanteur en particulier représente quelque chose d'infiniment précieux à mes yeux.
Propos recueillis par Philippe Banel
Le 16 septembre 2012